Pourquoi pas… un blason pour ma région ?

Les armoiries historiques de l’Auvergne

De nombreuses raisons plaident pour le remplacement des logos par des blasons.

Après la loi sur la décentralisation de 1982, la plupart des régions se sont créé des logos à grand renforts d’agences de publicité. Dans la plupart des cas, ces logos ne s’appuyaient pas du tout sur les symboles traditionnels des territoires. Peut-être parce que c’était considéré comme ringard, peut-être, comme je l’ai lu ici ou là, parce que c’était contraire à un intégrisme républicain qui rejetait tout ce qui pouvait rappeler l’Ancien Régime et les provinces féodales. Argument absurde à mon avis : accepter l’héritage historique de la France, ancienne monarchie, ne veut pas dire être royaliste. Ou alors, il faudrait raser le Château de Versailles, le Louvre, les Châteaux de la Loire, etc.

Les logos des régions sont plus ou moins réussis (même si ce jugement est évidemment subjectif). Ils ont cependant à peu près tous les même défauts:

1. Ils ont un caractère trop “marketing”. Certains régions ont même ajouté un slogan publicitaire dans leur logo ! Une région n’est pas une marque de lessive. Les logos régionaux n’expriment pas assez le caractère institutionnel et officiel d’un Conseil régional.

2. Ils ne sont pas enracinés dans leur territoire, son histoire, son patrimoine culturel. Qu’on le veuille ou non, la tête de maure identifie la Corse, la croix de Savoie la Savoie, la croix occitane le Sud-Ouest, etc. Ces symboles identifient leur région depuis des siècles et les habitants y sont attachés. On se demande donc pourquoi tant de Conseils Régionaux pensent pouvoir s’en affranchir et s’étonnent ensuite que les citoyens ne s’y reconnaissent pas.

3. Le B-A BA du marketing, c’est qu’il n’y a pas d’identité forte sans pérennité. Les armoiries régionales ont traversé les siècles, tandis que les logos, en 25 ans, ont déjà changé plusieurs fois au gré des modes et des alternances politiques. Et ils changeront encore si on n’y prend garde !

4. Sur une plaque d’immatriculation, un joli écusson est quand même plus élégant qu’un logo ridicule !

> le blog “Un blason pour ma région”

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10 Comments

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  • Palo Alto , 23 mars 2014 @ 17 h 08 min

    En Suisse,qui n’a jamais été une monarchie, les plaques d’immatriculation des cantons se différencient par le blason du canton.
    Aux Etats-Unis, qui n’ont jamais été une monarchie, une des circonscriptions administratives de base est le “conté” (county).
    En Russie, république qui sort de soixante-dix ans de communisme, on a rétabli l’aigle bicéphale sur le drapeau pour la plus grande fierté de tous (et non pas pour le plaisir des Romanoff, qui n’habitent plus en Russie).

    Entre un B calligraphié et un Léopard, le léopard a quand même plus de “gueule”.

  • Goupille , 23 mars 2014 @ 22 h 18 min

    Mais cela existe déjà.
    Le site Mon Blason, recommandé par le salon Beige, fournit des autocollants, un F surmonté du drapeau français pour la gauche de la plaque, et un numéro du département avec écu de la Province pour la droite.

    Quant aux flics : ce n’est pas illégal. Et il faut y aller au charme. Certains même demandent l’adresse du fournisseur…

  • Jed , 24 mars 2014 @ 9 h 16 min

    Les blasons existent depuis bien longtemps, pour dire bien avant la création du tricolore.
    Que chaque commune de France arbore dignement ses couleurs, ses symboles. Cela permet aussi à chaque citoyen de saisir les racines historiques de la commune, du département où il habite, de porter en lui la fierté de l’endroit où l est né.
    Avoir des racines ne veut pas dire, être un plouc qui ne va pas sortir de sa campagne. Bien au contraire, quand on s’en éloigne c’est comme la lumière d’un phare, mais qui brillent toujours de la lueur particulière du “Port d’attache”…
    Il n’y a qu’à voir au moment où les plaques minéralogiques allaient devenir anonymes, un front populaire a demandé que chacun puisse y mettre le numéro de son “Département d’attache”,t tout en restant une reconnaissance toute Républicaine. Je suis fier de mon département, encore plus de ma commune de naissance, mais je ne le suis pas de ma région. Comme dans beaucoup de cas c’est le résultat d’un découpage administratifs qui, au lieu de regroupé les entités locales, les divisent, les mettant en compétition les unes contre les autres. Les perdants étant ceux se retrouvent aux confins, entre deux où trois régions. Devant se tourner vers une capitale régionale qui se trouve parfois à plusieurs centaines de kilomètres, et devant tourner le dos au communes qui lui sont limitrophes où parfois les bourgs n’ont même pas un kilomètres qui les séparent. La preuve s’y découvre dans les blasons qui parfois sont identiques, ou pour le moins très proches dans les symboles comme dans les couleurs…

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