Spornosexuel ?

 Ces derniers jours deux types d’hommes bien distincts ont fait l’actualité. Le premier est le spornosexuel. Le second est le danseur à talons haut. D’un coté il y a , le chanteur Brésilien, stéréotype du spornosexuel. De l’autre et ses danseurs.

Des hommes virils au sommet de leur féminité, c’est possible. Yanis Marshall, Arnaud et Medhi forment effectivement le groupe de danseurs qui est arrivé en finale de https://www.youtube.com/channel/UCXeMY43gnabBULu8SGr-ndA” target=”_hplink” rel=”noopener”>la chaîne Youtube du chorégraphe voit son nombre de vidéos vues se multiplier.

Lorsqu’on demande à  Yanis Marshall “Pourquoi dansez-vous en talons?” Il répond avec culot “Pourquoi pas?”. Faut-il que les hommes ne dansent pas en talons parce que ce ne sont pas des femmes? Il faut savoir que les talons ont été portés par les plus grands dirigeants à  partir de 1599, jusqu’au XIXè siècle, grâce à Shah de Perse Abbas. Cet empereur Perse avait envoyé en mission diplomatique ses émissaires en Europe, en Russie, en Allemagne et en Espagne. C’est ainsi que les talons hauts ont fait leurs apparitions comme étant des attributs virils et masculins, jusqu’à être à la mode auprès des cours européenne.

Depuis quelques années, les talons hauts reviennent à la mode. Même l’icône de la pop, Madonna, a succombé. Pour son clip “Girl Gone Wild” sortit en 2012, elle a fait appel au groupe de danseurs et chanteurs Des hommes, des vrais, des spornosexuels

Au cours de cette semaine chargée en actualité masculine originale, le spornosexuel a également remplacé le métrosexuel. Le terme “métrosexuel” avait été inventé par le journaliste britannique Mark Simpson en 1994. Une invention qui a depuis fait son entrée dans le Larousse. “Il est un jeune homme disposant de solides revenus, travaillant ou vivant en ville. Il est un produit fétichiste: un collectionneur de fantasmes qui lui sont apportés via la publicité”. Selon Mark Simpson, le métrosexuel était personnifié par David Beckham, un homme beau, qui entretient son look et qui le montre.

Depuis, vingt années ont passé et le voilà de retour avec un nouveau terme: le spornosexuel. C’est la contraction de “sport”, “porno” et “sexuel”. Mark Simpson explique ce nouveau terme dans un article du Telegraph dans lequel il est même possible de faire un test, pour savoir si oui ou non vous êtes un sponorsexuel.

Le culte du corps poussé à son maximum

Avec le spornosexuel, le culte du corps est à son paroxysme comme l’explique le journaliste: “Avec leurs corps laborieusement travaillés et sculptés, leurs tatouages destinés à faire ressortir leurs muscles, leurs barbes adorables et leurs décolletés plongeants, ça crève les yeux : le métrosexuel de la deuxième génération est moins branché fringues que ses aînés. Mais il est frénétique dans sa volonté de faire de lui-même un objet. Son propre corps est devenu l’accessoire ultime, qu’il façonne à la gym afin d’en faire un produit à la mode – un produit que l’on partage et compare sur le grand marché d’Internet. Pour la génération actuelle, les réseaux sociaux, les selfies et la pornographie sont les principaux vecteurs de la volonté des mâles de se faire désirer. Ils veulent l’être pour leur corps, non pour leur garde-robe. Et certainement pas pour leur esprit.”

Il est hypersexualisé. Une illustration assez juste de ce nouveau modèle d’hommes serait le personnage joué par Joseph Gordon-Levitt dans Don Jon. Un homme beau, qui pense au sexe, aux femmes et surtout à son corps. Mais selon Mark Simpson l’illustration optimum du spornosexuel est Lucas Lucco, le chanteur brésilien.

Le spornosexuel est devenu l’esclave des réseaux sociaux. Entre Instagram, Facebook, Twitter, la course est lancée. Qui sera le plus beau, le plus musclé, le mieux tatoué? Il y a 20 ans, le métrosexuel était un homme qui avait soif d’indépendance. Le besoin d’être lui même sans avoir à expliquer pourquoi il reste aussi longtemps que Madame dans la salle de bains était grandissant.

Aujourd’hui, au cœur de la dictature du selfie, le spornosexuel n’est pas si libre qu’il le croit. L’Hommes des temps modernes est multiple. Peut-être ont-ils tous en communs ce besoin exacerbé de s’assumer, d’être le plus beau, le plus performant et de le montrer. A cette vitesse, quel sera néologisme de demain?

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