6 oeuvres “d’art” (contemporain) qui ont fait scandale! Et pour cause!

Tree, l’oeuvre controversée de l’artiste américain Paul McCarthy, a fait l’objet de dégradation depuis son installation place Vendôme jeudi. Ce n’est pas la première fois qu’une oeuvre d’art fait polémique : Paul McCarthy lui-même est un habitué des productions sulfureuses. Tour d’horizon de l’art qui choque en six exemples.

1. L.O.V.E (2010), Maurizio Cattelan

 

love-cattelan_pics_390

Autre spécialiste de la provocation, l’Italien Maurizio Cattelan a provoqué en 2010 la colère de Giu­seppe Vegas, le président de la ­Consob (l’autorité boursière milanaise), lorsqu’il a exposé sa sculpture L.O.V.E, représentant une main aux doigts coupés à l’exception du majeur dressé, juste devant la Bourse de Milan. Contrairement à l’artiste, le président de la Bourse de Milan n’y a pas vu un “acte d’amour”. Il avait même menacé de délocaliser dans une autre ville d’Italie la grand messe annuelle de l’institution – la première de sa présidence – si le “doigt” n’était pas retiré. Malicieux, Cattelan avait rétorqué qu’il se proposait de l’offrir à la ville si elle restait en place. Chose faite en 2012 : le don fut entériné, et la statue devint inamovible pour les quarante années suivantes.

 

2. Jeff Koons (2008) au château de Versailles

 

koons_pics_390

En 2008, l’exposition de l’art aux influences pop, kitsch et avant-gardistes de Jeff Koons a hérissé le poil de plusieurs amoureux de Versailles. “Le château de Versailles est unique. Nous ne voulons pas que Jeff Koons utilise l’environnement et la beauté de l’art classique du château de Versailles pour vendre son non-art”, avaient indiqué à l’époque les membres du Collectif de défense du patrimoine de Versailles. Sans succès, puisque l’exposition, qui contenait notamment un homard géant en aluminium suspendu au plafond d’un des salons Louis XIV, était restée exposée plus d’un an et avait même été prolongée du fait de son succès.

 

3. Tim (2006), Wim Delvoye

tim-steiner_pics_390

En 2006, l’artiste belge Wim Delvoye, connu pour sa machine à fabriquer des excréments, Cloaca, et pour ses tatouages sur peaux de porcs, réalise un tatouage sur le dos d’un être humain, Tim Steiner, ancien pompiste. Celui-ci doit depuis se rendre disponible trois fois par an pour être exposé : il passe ainsi plusieurs heures assis torse-nu et dos au public, musique dans les oreilles. En 2008, il est vendu à un jeune collectionneur hambourgeois, pour la somme de 150.000 euros, partagée à parts égales entre l’artiste, le porteur du tatouage et la galerie qui a réalisé la vente. Des critiques s’étaient alors élevées au nom de la dignité humaine bafouée, mais Wim Delvoye dit vouloir aller plus loin, en organisant une vente aux enchères. A la mort de Tim Steiner, il est déjà prévu qu’il soit dépecé et son dos tatoué, tanné et encadré. Sa famille a donné son accord.

 

4 et 5. La Nona Ora (2000) et Him (2001), Maurizio Cattelan

 

nona-ora_pics_390

Maurizio Cattelan, décidément expert dans l’art de la provocation, avait déjà créé la polémique en 2000 avec sa sculpture de cire Nona Ora (la Neuvième heure), représentant le pape Jean-Paul II à terre, écrasé par une météorite. Beaucoup accusèrent Cattelan de souhaiter le “châtiment” du premier pape polonais. Lorsque la Nona Ora fut exposée à Varsovie, un homme politique polonais tenta de vandaliser la statue “au nom de la dignité du Saint-Père”. Le scandale entourant l’oeuvre prit de telles proportions que la directrice du musée, Anda Rottenberg, dût démissionner.

 

him-hitler_pics_390

L’artiste italien récidiva treize ans plus tard, exposant à nouveau à Varsovie, ancien ghetto juif, Him, oeuvre réalisée en 2001 représentant Hitler priant dans une position angélique. Le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich s’en était indigné en premier. “Quand il s’agit de montrer le personnage d’Hitler, nous avons la responsabilité extraordinaire d’être sensibles à ceux qui ont souffert, à cause de ce que Hitler a provoqué, aux survivants de l’Holocauste et aux survivants non-juifs”. Le Centre Simon-Wiesenthal de Jérusalem avait qualifié l’installation d'”utilisation déplacée de l’art, qui insulte les victimes des nazis” et de “provocation dénuée de sens”.

 

6. Immersion (Piss Christ), Andres Serrano

piss-christ_pics_390

Réalisée en 1987, cette oeuvre d’art – une photographie d’un crucifix en plastique immergé dans un bocal d’urine et de sang de l’artiste – refait régulièrement surface au gré des polémiques qui l’accompagnent. L’artiste dit avoir voulu représenter “une critique de l’industrie milliardaire du Christ-des-bénéfices” et une “condamnation de ceux qui abusent de l’enseignement du Christ pour leurs propres fins ignobles”. Le travail d’Andres Serrano a été vandalisé à plusieurs reprises : en 1997, à la National Gallery of Victoria de Melbourne, ou en 2007, dans une galerie d’art suédoise.

Mais c’est l’exposition à Avignon en 2011 qui cristallisa le rejet de l’oeuvre : en avril 2011, plusieurs associations catholiques intégristes, dont Civitas, soutenues par l’archevêché d’Avignon et plusieurs députés UMP, demandèrent son retrait, la jugeant “blasphématoire”. Le lendemain, Piss Christ et une autre réalisation d’Andres Serrano furent vandalisés par un groupe d’individus armés de marteaux, qui brutalisèrent les gardiens tentant de s’interposer. L’artiste avait pourtant déjà exposé son oeuvre dans la même galerie de la cité des Papes quelques années plus tôt, sans que cela ait provoqué d’esclandre.

 

Source

Related Articles