Les pépites

Les pépites raconte le pari fou d’un couple français : sauver des enfants de la décharge à ciel ouvert de Phnom Penh, au Cambodge. Au départ, une envie de partir à cause d’une idée lancée en l’air, à savoir continuer plus loin (vers l’Inde) leur tournée de chant en famille avec un camping-car. Mais Marie-France ne se contente pas de rêver, elle agit. C’est en partie grâce à elle que son mari Christian a appris à réaliser ses rêves sans perdre de temps. Plus tard, celui qui se dit nomade depuis que le château de famille a brûlé, en accomplit un autre : aller au Cambodge. C’est le début d’une nouvelle aventure à deux.

Nous sommes en octobre 1995, Marie-France a rejoint son mari pour l’aider dans sa mission humanitaire. En parcourant la capitale cambodgienne, Christian tombe un jour sur « une bouillie pleine de vers qui sentait l’horreur, c’était vraiment indescriptible, l’odeur prenait à la gorge, c’était terrible à voir ». Le film aussi prend à la gorge, tant certains témoignages sont bouleversants. Vivre du matin au soir à la décharge pour trouver de quoi manger ou acheter à manger en vendant les déchets, où parfois les événements sont à la limite du supportable, des milliers d’enfants l’ont vécu, le vivent encore dans d’autres endroits du monde. Les Pallières décident d’agir et quelques mois plus tard les enfants peuvent manger dignement.

Le regard du réalisateur est très juste et ne tombe jamais dans le misérabilisme, ni dans la sensiblerie. Pourtant l’émotion est là, les drames et les joies, mais il réussit à tenir cette histoire avec beaucoup de pudeur et de vérité. Les images nous plongent dans un pays plein de richesses, celles d’enfants débordants de l’envie d’être heureux et de nombreux sourires ponctuent le rythme du film. Cela nous permet de les connaître, d’enfin les regarder, dans leur fragilité et leur douleur. Finalement, Xavier de Lauzanne se sert du fil rouge de « l’éthique de réciprocité » établi dans l’association et l’incarne : « Traite les autres comme tu voudrais être traité ».

Le couple apprend aussi une chose essentielle aux enfants, inconnue d’eux pour la plupart : qu’ils sont aimés. « Tu es de l’or pour moi » déclare Christian à sa fille adoptive, abandonnée par ses parents après avoir été exploitée. « Nous t’avons cherchée toute la nuit, sais-tu ce que ça veut dire être aimée ? C’est ça quand on s’inquiète pour quelqu’un » dit-il, ému, à une autre qui s’était enfuie de chez ses parents. Il ne cesse jamais de leur ouvrir son cœur de père et de leur redonner de l’espoir.

Après avoir vu le film, le journaliste Serge Moati s’est écrié : « C’est une pépite, un chef-d’œuvre ! ». En effet, en vingt ans, Christian et Marie-France ont réalisé, non pas l’impossible, mais le mystère de ce dont l’homme est capable, à l’image de la multiplication des pains et des poissons ils se sont augmentés, ont donné sans mesure. Au début, une simple paillote pour pouvoir accueillir les enfants de la décharge pour qu’ils y mangent. C’est tout ce qu’ils avaient demandé : avoir un repas par jour. Mais très vite, ceux que l’on appelle papy et mamy voient plus grand et surtout veulent le meilleur pour ces enfants. Ils décident de construire une école, une infirmerie et enfin un centre de formation d’excellence pour les plus pauvres, afin que chacun puisse apprendre un métier et réussir sa vie.

Le film a assez de force pour pouvoir révéler d’autres vocations à l’image de celles de Christian et Marie-France des Pallières, ouvrir d’autres cœurs à l’aventure. Nous l’espérons.

Soutenir l’association  Pour un sourire d’enfant.

Source

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Christian des Pallières, co-fondateur avec son épouse Marie-France de Pour un Sourire d’Enfant, appelé affectueusement « PAPY » par les enfants, s’est éteint samedi 24 septembre, à l’âge de 82 ans, à Phnom-Penh (Cambodge) dans sa maison, au milieu du Centre PSE.

Christian des Pallières est parti serein, car il sait que PSE va continuer à sauver et éduquer les enfants. De longue date, une équipe de plus de 600 cambodgiens, salariés de PSE, assure sa succession et œuvre sur le terrain pour sauver des enfants de la misère et les mener à un métier.

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