«On l’a bien niqué» : les costumes de Fillon étaient-ils une vengeance d’un proche de Sarkozy ?

L’homme qui a offert les fameux costumes à François Fillon, Robert Bourgi, a raconté au magazine Vanity Fair les dessous de l’affaire : son envie de vengeance envers le candidat, son amour pour Nicolas Sarkozy, et une étrange phrase de ce dernier…

Dans son édition de juillet, le magazine Vanity Fair dresse le portrait de Robert Bourgi, avocat de la Françafrique, dont les propos laissent planer un sérieux doute sur l’origine de l’affaire des costumes qui est venue entacher la campagne présidentielle de François Fillon. Si c’est bel et bien l’affaire des emplois présumés fictifs qui a coûté le plus cher au candidat de la droite et du centre, celle des costumes l’a «tué», selon sa conseillère en communication Anne Méaux.

Robert Bourgi est un aficionado de Nicolas Sarkozy. «C’est Sarko que j’aime. Il est comme moi : un affectif, un métèque. D’ailleurs je ne l’ai jamais trahi, je lui racontais tout de mes discussions avec Fillon», explique ce personnage haut en couleur. Pour autant, ses rencontres avec François Fillon sont rares. Le député de la Sarthe, s’il partage avec l’avocat d’origine libano-sénégalaise une même passion pour les voitures, ne se méfie pas lorsque ce dernier lui offre des costumes.

En mars 2017, l’affaire éclate dans le Journal du dimanche, sous la plume du journaliste Laurent Valdiguié, ami de longue date de l’avocat avec lequel ce dernier avait même prévu d’écrire ses mémoires. «Est-ce qu’il y a quelqu’un qui t’a offert des costumes ? Un mec un peu bizarre, paraît-il…», s’inquiète Anne Méaux dans un SMS envoyé au candidat la veille de la sortie du journal. De fait, la réputation de Robert Bourgi le précède.

«J’ai appuyé sur la gâchette», confie l’avocat à Vanity Fair, expliquant avoir voulu se venger. Lorsque Nicolas Sarkozy perd la primaire de la droite et du centre, Robert Bourgi se sent lui aussi menacé. Par peur d’être isolé, il décide de se rapprocher de François Fillon… qui se méfie de lui. L’entourage du candidat ne voit d’ailleurs pas d’un très bon œil les tentatives de Robert Bourgi pour se rapprocher de François Fillon. C’est là que le désir de revanche serait né.

Si l’on connaît les répercussions de l’affaire des costumes sur la campagne de François Fillon, l’une des révélations faites par Robert Bourgi à Vanity Fair donne un nouvel éclairage à cet épisode. Racontant un dîner auquel participait Nicolas Sarkozy, l’avocat rapporte une petite phrase enthousiaste de l’ancien président : «T’as vu, Robert : on l’a bien niqué.» Simple façon de parler, ou signe d’une manœuvre au long cours ?

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