Vidéo / 5 à 8000 mineurs prostitués en France!

 

.La prostitution des mineurs est un sujet qui reste un véritable tabou pour les parents et les enseignants. L’association ACPE (Agir Contre la Prostitution des Enfants) entend faire tomber les barrières de la pudeur, et aborder un sujet sensible.

Pour cela, l’association a mis au point un nouvel outil pédagogique. Il s’agit d’un kit à destination des enseignants. Pas d’obligation pour ces derniers, le kit leur donne des clés pour aborder le sujet de manière plus ou moins poussée.”Par exemple en l’intégrant à un cour déjà existant, ou en mettant en place un projet pédagogique à part entière” explique Armelle Le Bigot Macaux, présidente de l’association.

Une campagne vidéo est également prévue pour lutter contre ce phénomène.

Entre 5000 et 8000 mineurs concernés

Combien de mineurs se prostituent en France? Il est bien difficile de répondre précisément à cette question car il n’existe pas de chiffres officiels. L’association estime cependant qu’entre 5000 et 8000 cas existent.

Ces questions ont été abordées jeudi 16 octobre, au cours d’un colloque sur le thème de la prostitution infantile. La fondation Scelles, qui lutte contre la prostitution n’a d’ailleurs pas démenti ces chiffres. Son président, Yves Charpenel, avocat général de la Cour de cassation, a estimé que la prostitution des mineurs n’est pas un sujet nouveau: “c’est une réalité peu quantifiable, mais elle augmente”.Ces propos sont confirmés par Vianney Dyevre, le responsable de la brigade de protection des mineurs de Paris qui reconnait qu’il existe “un chiffre noir très important de choses qu’on ne sait pas”.

Proxénétisme et racolage

Le phénomène touche essentiellement les jeunes filles, mais pas seulement. La présidente de l’ACPE rappelle que les jeunes garçons roumains qui attendent régulièrement sur le parvis de la gare du Nord sont aussi des cas de prostitution infantile. Il y a également les cas des étudiantes prostituées pour payer leur loyer ou leurs études, ou les “lover boys” ces jeunes garçons mineurs qui “monnayent leur copine” explique Armelle Le Bigot-Macaux, présidente de l’ACPE. “Il s’agit d’un phénomène qui nous vient des Pays-Bas ou du Royaume-Uni. Ces jeunes garçons sont coupables de proxénétisme en mettant leurs petites-amies à disposition de leurs copains” détaille-t-elle.

Il y a également ces mineures, qui font le trottoir. Le cas de Laura avait par exemple été très médiatisé cet été. Cette jeune fille de 12 ans a été interpellée plusieurs fois à Lille pour cause de racolage. Les policiers lillois ont cette année interpellé 21 mineures pour des faits similaires, 3 fois plus qu’il y a deux ans, preuve de l’augmentation d’un phénomène grave

Mais ces cas ne sont pas les seuls exemples de l’existence d’une prostitution chez les mineurs. Dans les collèges également, on note l’existence de “pratiques prostitutionnelles” de la part de certains collégiens ou collégiennes, précise l’ACPE. Il s’agit par exemple de fellations dans les toilettes de l’établissement scolaire, contre de l’argent, ou bien pour faire comme les autres, comme le suggère la vidéo de la campagne .

La banalisation du sexe en cause

Faire comme les autres, c’est justement bien là le problème selon Armelle Le Bigot Macaux. Elle martèle “plus c’est jeune, plus c’est grave”, dénonçant ainsi le problème d’une génération qui est confrontée à une sexualité dominée par la pornographie, qu’elle s’approprie sans savoir la gérer.

“Les mineurs sont exposés à la télévision ou à internet, qui leur offre sur un plateau une sexualité qu’ils ne sont pas en mesure de décoder”, affirme-t-elle.

Le kit pédagogique, pour l’heure encore en phase de test, devrait être mis à disposition des enseignants d’ici début 2015.

 

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