L’amour d’Ariane: comprendre les enjeux géopolitiques et spirituels des trente prochaines années

 

Cet essai en forme de roman se déroule entre 1989 (écroulement de l’empire soviétique) et 2035. Il décrit le combat entre deux groupes d’initiés pour le contrôle de la totalité de l’hémisphère nord, entre ceux du rêve de la puissance et ceux de la puissance du rêve. Au cœur des péripéties d’une remontée du Nil et d’un voyage transsibérien vers Vladivostok, cet ouvrage se présente comme un parcours initiatique. Si la lecture littérale de l’ouvrage nous ouvre au récit de la lutte féroce entre les Archontes, qui veulent s’emparer du pouvoir absolu, et un réseau d’initiés réfractaires… une lecture analogique nous y fait apercevoir le conflit entre la volonté de puissance des oligarchies dévoyées et la volonté de retour éternel de l’identique des consciences éclairées par le courage de la connaissance.

L’étape supérieure de la lecture tropologique nous amène à comprendre la tension entre les forces obscures se précipitant dans les labyrinthes de la diversité et de l’entropie, et le désir lumineux et faustien de l’héroïne, Atalanta.. Et par la lecture anagogique du sens secret, nous sommes initiés à l’extase de la « structure absolue » inventée par le père de la géopolitique intégrale (qui s’élance vers nos rivages avec la force d’un tsunami), Raymond Abellio, dont la maîtrise des inversions intensificatrices renverse les tables des valeurs et dépasse les contradictions des antagonismes afin de rendre son sens à l’Histoire.

Rencontre avec l’auteur

André Archimbaud, stratège d’affaires international autant qu’homme de méditation, fait communiquer des savoirs qui s’ignorent en général : herméneutique depuis Gémiste Pléthon à  Raymond Abellio (à qui est dédié son roman), sociologie politique, économie, science des religions, géopolitique. C’est probablement ce « background » original qui lui a permis de dépouiller la défroque de «l’homme unidimensionnel» d’Herbert Marcuse, pour se lancer dans l’espace de l’interprétation libératrice.

E S-P :  Vous avez passé l’essentiel de votre vie professionnelle hors de France à faire de la stratégie d’entreprise, et vivez maintenant ici, au Québec, après avoir travaillé sur tous les continents. Est-ce que vous êtes un nomade?

AA : Vous allez droit au but! Il y a dans mon livre d’intéressants développements sur la dialectique du nomadisme de l’esprit et celui du corps, ce qui nourrit le drame du monde. Dans mon cas, je suis un nomade du corps et un sédentaire de l’esprit. Un sédentaire de la pensée transcendantale, en somme. Je me sens bien partout où la conscience transcendantale s’élève, et je me sens mal partout où règne la vérité officielle.

E S-P : Vous avez la double nationalité. Vous vous sentez Canadien ou Français?

AA : Le Premier Ministre Trudeau nous a dit que le Canada est le premier pays post-national au monde. Je me sens donc à l’aise pour dire que ma nationalité reste française autant que ma citoyenneté est devenue canadienne. J’éprouve de l’amour pour la France et de la reconnaissance pour le Canada comme pour le Québec, à l’instar de tout bon immigrant qui se respecte. Mais, bien au-delà de la couleur des passeports, d’identité je me sens avant tout un Européen d’expression française. Si j’aime la France, je vénère l’Europe, cette merveilleuse machine à transformer la quantité en qualité, l’Europe qui aujourd’hui est en attente d’une renaissance.

E S-P : Ce qui m’amène à votre livre. Et d’abord, pourquoi ce livre?

AA : C’est fondamentalement un livre de parent, le livre d’un père qui s’adresse à sa fille qui vient de naître afin de la guider dans le labyrinthe de la vie, afin de lui donner accès à la compréhension des enjeux mondiaux qui influeront sur sa vie, son identité. C’est un message sur les imperfections du monde du petit bonheur proposé par le mondialisme humanitaire qui semble aller de soi. J’avais commencé la rédaction du livre à sa naissance, et la vie a fait que je le publie seulement maintenant, ce qui me permet de l’offrir également aux jeunes générations qui n’ont aucune idée qu’il existe autre chose que le mondialisme sur cette planète. C’est donc « un livre de vieux sage écrit pour la jeunesse ». D’où son importante annexe bibliographique commentée. Un livre qui ne prêche pas à des convertis. C’est pourquoi il pourra exaspérer certains.

E S-P : Vous offrez essentiellement un parcours initiatique sur fond géopolitique, si je comprends bien. De quoi le monde est-il malade aujourd’hui?

AA : De l’agonie du Sacré! C’est aussi simple que cela. Cette anomalie qu’est le XXe siècle a enterré les empires européens, Ottoman, et asiatiques pour faire don à l’Amérique des commandes de l’Histoire. La fin de l’Union soviétique a ensuite plongé Washington dans la déraison, dans l’aveuglement. Résultat : l’hégémonisme d’une Amérique ivre de puissance, qui pense être en droit prendre le contrôle de tout l’hémisphère nord, autrement dit du moteur historique, culturel, économique et spirituel de l’humanité.

E S-P. Ça mène où? Et comment réagir?

AA; Dès lors que le problème est clairement identifié, il est plus facile de faire le tri entre les vraies et les fausses contradictions. C’est exactement ce que font les personnages du livre, issus de contextes parfois opposés, qui se constituent en une nouvelle prêtrise eurasienne afin de redonner un sens à l’Histoire. Ce qui nous propulse en une autre dimension, celle de la conscience transcendantale, sphérique, qui révèle que depuis les cycles védantiques originels l’Occident a toujours été mobile, bref qu’il n’est plus aujourd’hui à l’ouest, ce qui entrouvre un cycle historique d’intenses perturbations.

E S-P : Quoi par exemple?

AA : Le livre propose un tableau futuriste, où les impulsions proviennent d’une Eurasie impériale, profondément spirituelle. L’ouvrage se termine alors sobrement en 2035 sur un relais passé entre ses deux héroïnes : celle de la narration présente (Atalanta), et celle de narration future (Ariane). C’est entre ces deux narrations que se dessine ce monde où l’Amérique devient un État-croupion dirigé par une secte qarmate, où des dizaines de millions de ses citoyens trouvent refuge en la nouvelle Eurasie, où la Chine est démantelée, où la Californie a disparu, où l’Islam est en pleine restructuration, ainsi de suite.

A S-P : Votre livre donne l’impression d’une tentative coexistence entre d’un côté les ésotérismes des trois religions du livre comme de la gnose ou de la franc-maçonnerie, et de l’autre le paganisme européen et les traditions védantiques et taoïstes. Qu’avez-vous à dire?

AA : Au lecteur de décider! Je suis né en méditerranée sous les rayons obliques du soleil d’Apollon, celui qui révèle les reliefs de la diversité plutôt qu’il ne les écrase. La coexistence n’a pas de sens en soi. C’est la définition du problème qui fructifie les coalitions. Aujourd’hui bien des écoles de pensée réalisent que le sort de l’humanité dépend de la restauration du Sacré, donc de la Justice, de l’Honneur, de la Beauté. De nouvelles prêtrises sont à espérer, qui remplaceront la morbidité saturnienne de nos dirigeants actuels. De nouvelles coalitions, donc. Telle sera je crois la mission de l’Eurasie au XXIe siècle…

 

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