Les oubliés, ce sont des lépreux. L’île, c’est Spinalonga, à quelques encablures de la Crète. De 1903 à 1958, elle a accueilli des milliers de malades de la lèpre. Dès que les premières tâches de la maladie apparaissaient, le nouveau contaminé était conduit par un pêcheur sur Spinalonga, où il était accueilli et logé par la communauté des lépreux. Aucun traitement n’existait, il fallait attendre la mort. Parfois des dizaines d’années.

Alexis est une jeune fille de 25 ans. Elle vit en Angleterre avec ses parents. Sa mère, Sophia, est d’origine crétoise. Mais elle a quitté la Crète à 18 ans pour ne jamais y revenir. Elle a toujours refusé de parler de sa famille et Alexis, maintenant veut savoir d’où elle vient. La seule trace de ce passé familial est une photo de mariage : oncle Nikolaos et tante Maria, rien d’autre.

Alors Alexis part pour le village d’enfance de sa mère, Plaka, situé en face de Spinalonga, avec une lettre de Sophia pour Fotini, l’amie de toujours. Fotini sait tout de l’histoire magnifique et tragique de la famille de Sophia. Et elle va la raconter à Alexis.

Ce roman, qui eut un immense succès en Angleterre, ne constitue pas la quintessence de la littérature. Le style n’a rien d’exceptionnel et quelques clichés parsèment le roman. Mais l’histoire est incroyable, et cet univers de lépreux une découverte : la maladie n’évoluant que très lentement dans de nombreux cas, beaucoup mènent une vie quasi normale. Rien de sordide dans la description de cette colonie, mais des êtres qui veulent rester debout entraînés par quelques personnalités d’exception qui ont dû accoster à Spinalonga. L’action oscille entre Plaka et Spinalonga et l’on ne s’ennuie jamais.

Lisez ce livre, sans appréhension, c’est une très belle histoire.