Exégèse des lieux communs de Léon Bloy

Un pamphlet où Léon Bloy ridiculise les formules toutes faites! On ne lit plus guère Léon Bloy (1846-1917). Ce romancier pamphlétaire catholique et monarchiste, disciple de Barbey d’Aurevilly, ami de Huysmans et de Villiers de L’Isle-Adam, qui inspira Maeterlinck et Bernanos, est passé de mode. Pourtant sa verve et son style sont d’une puissance singulière, comme dans cette Exégèse des lieux communs, qu’il publia en deux temps, en 1902 et 1912.

Le livre n’est pas sans évoquer le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert. Mais le sottisier de Bloy ne se contente pas de moquer le bourgeois, «l’homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser et qui vit ou paraît vivre sans avoir été sollicité, un seul jour, par le besoin de comprendre quoi que ce soit» et qui est «nécessairement borné dans son langage à un très petit nombre de formules». Chez Bloy, le mot «exégèse» doit être pris au sens propre, c’est-à-dire biblique. Bloy ne se propose rien de moins que «d’arracher la langue aux imbéciles, aux redoutables et définitifs idiots de ce siècle, comme saint Jérôme réduisit au silence les Pélagiens ou Lucifériens de son temps». L’exégèse des lieux communs retournera la bêtise du bourgeois contre elle-même en lui mettant sous les yeux l’effrayant néant qu’elle révèle, car «le bourgeois profère à son insu, continuellement et sous forme de lieux communs, des affirmations très redoutables dont la portée lui est inconnue et qui le feraient crever de peur s’il pouvait s’entendre lui-même».

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