Il voulait fabriquer des génies… (Vidéo)

https://www.youtube.com/watch?v=rIkwl7xbW74

On est au début des années 80, en Californie. L’histoire sort, pour la première fois, dans le Los Angeles Times. Une nouvelle banque de sperme propose de recueillir des gamètes d’exception pour des couples mariés et infertiles. Seul le sperme de prix Nobel ou d’êtres extraordinaires (jeunes à fort QI et athlétiques) est admis dans le catalogue.

Le concept sort de la tête de Robert Klark Graham, un riche septuagénaire qui a fait fortune dans les verres incassables.

Le narcissique homme d’affaires pense que son action va permettre de maintenir « un certain niveau d’intelligence » dans une société américaine en crise. C’est l’altruisme qui le guide, dit-il. Il veut par exemple fabriquer celui qui trouverait un moyen de guérir le cancer… (…)

L’institution a fermé en 1999, deux ans après la mort de Robert Klark Graham. Et en près de vingt ans, autour de 220 bébés sont nés.

Ces enfants sont éparpillés sur le territoire américain et certains d’entre eux ne connaissent pas leur origine. Ils ont aujourd’hui entre 17 et 35 ans.

Le premier à s’être passionné par le sujet est David Plotz, un journaliste de Slate. Après trois ans d’enquête, il a écrit un livre, « The Genius Factory », sorti au printemps 2005 (non traduit en français).

Tout au long de son enquête, le journaliste garde la tête froide : il raconte que les enfants qu’il a rencontrés sont plutôt doués dans l’ensemble (notamment sur le plan artistique), mais qu’aucun n’est génial.

L’un des plus doués est issu du sperme d’un homme qui avait menti sur ses capacités…

Le journaliste explique que la réussite globale de ces enfants peut s’expliquer par leur environnement – les parents qui ont choisi cette banque de sperme sont du genre à tout faire pour stimuler leur progéniture avec des cours privés et des activités artistiques.

Sur les 30 enfants qu’il a retrouvés, trois d’entre eux ont des « problèmes de santé très sérieux ». David Plotz décrit Robert Graham froidement :

« Il avait la façon d’être à droite de ceux qui se sont faits tout seuls, l’appétit acharné d’un inventeur, la sensation de pouvoir de l’entrepreneur et la façon d’aller de l’avant d’un commercial. »

A-t-elle les capacités de son père ?

Presque dix ans plus tard, en octobre 2014, la journaliste Lisa Ling, qui a un show sur CNN (« This Is Life With Lisa Ling »), Au moins deux autres documentaires existent sur ces enfants magiques (de https://www.youtube.com/watch?v=3PQa9IemSyc” target=”_blank” rel=”noopener noreferrer”>BBC, très scénarisé). Ils sont moins marquants, mais on y découvre plusieurs autres enfants.

Doron Blake, deuxième bébé issu de la banque de sperme, a toujours été présenté au monde comme un petit génie (sa mère le filmait, enfant, en train de faire toutes sortes de choses dès l’âge de 18 mois).

Dans le documentaire de la CBS, Doron est filmé en train d’étudier des instruments bizarres et difficiles dans une université de l’Oregon et il explique vouloir devenir psychologue pour enfants. Il se décrit comme quelqu’un d’heureux. On y voit aussi les enfants Ramm, petits.

Dans celui de la BBC, on rencontre la famille Zerr – deux enfants, Paisley et Sterling, qui ont l’air d’adolescents tout à fait normaux, avec la façon de parler qui va avec.

Aux Etats-Unis, c’est un commerce. Le choix du père biologique se fait sur catalogue (niveau d’études, profession, critères physiques, anonymat demandé par le donneur ou non). En France, il s’effectue sur quelques données physiques seulement (afin d’éviter un trop grand contraste d’apparence physique). Le don est anonyme.

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