A qui sert la mort de notre armée?

 

Dissolutions, suppressions, désarmements, restructurations, baisse du budget, réduction des effectifs, l’armée française doit faire face un ennemi nouveau auquel elle ne s’est pas préparée : la loi de programmation militaire pour 2015.

C’est en effet plus de 7 500 postes qui sont concernés, ce qui aura une influence considérable sur la capacité opérationnelle et de projection de nos forces armées.

À tel point qu’il convient de se poser cette terrible question : sommes-nous encore en mesure d’assurer la défense opérationnelle de notre territoire en cas de conflit majeur ?

Le constat est sans appel et nous laissons à nos chers lecteurs le soin de considérer la réponse au regard des objectifs de la loi de programmation militaire pour 2015 :

Armée de terre

Dissolution du 1er Régiment d’artillerie de marine (1er RAMa) de Châlons-en-Champagne.

Dissolution de l’état-major de la 1re brigade mécanisée et de sa compagnie de commandement et des transmissions de Châlons-en-Champagne.

Réorganisation du régiment médical de Béligneux avec notamment la suppression de deux compagnies de décontamination NRBC et de la compagnie de ravitaillement sanitaire de Chanteau.

Adaptation capacitaire de l’infanterie avec la transformation du 1er Régiment de tirailleurs (1er RTir) d’Épinal et du 8e Régiment de parachutistes d’Infanterie de marine (8e RPIMa) de Castres en régiment d’infanterie de nouvelle génération et la suppression des sections de reconnaissance régimentaire dans l’ensemble des régiments d’infanterie.

Adaptation capacitaire de la cavalerie avec la suppression des escadrons d’éclairage et d’investigation du 12e Régiment de cuirassiers (12e RC) d’Olivet, du Régiment d’infanterie-chars de marine (RICM) de Poitiers et du 1er Régiment de chasseurs (1er RCh) de Thierville-sur-Meuse.

Adaptation capacitaire de la fonction logistique avec la suppression d’un escadron de transport au 121e Régiment du train (121e RT) de Montlhéry et au 515e Régiment du train (515e RT) de Brie.

Réduction des effectifs de certaines formations du génie, de l’artillerie et des transmissions équipées de matériel en fin de vie.

Suppression d’une des musiques implantées en Île-de-France.

Marine nationale

Désarmements de 5 bâtiments de combat : le transport de chalands de débarquement Siroco et le pétrolier-ravitailleur Meuse à Toulon, le patrouilleur austral Albatros à La Réunion, et les deux patrouilleurs de surveillance de site Athos et Aramis à Anglet.

Suppression du Commandement de la marine (COMAR) à Strasbourg.

Fermeture de la base navale de l’Adour à Anglet.

Armée de l’air

Transformation de la base aérienne 901 de Drachenbronn, dont le site continuera d’accueillir des moyens de détection et le personnel nécessaire à leur maintenance, en élément air rattaché à la base aérienne 133 de Nancy.

Dissolution de la base aérienne 117 de Balard dans le cadre de la mutualisation et de l’externalisation du soutien du site de Balard.

Début de la dissolution de la base aérienne 102 de Dijon avec le transfert du Commandement des forces aériennes (CFA) à Bordeaux-Mérignac et son fusionnement avec le Commandement du soutien des forces aériennes (CSFA).

Début du transfert des escadrons de Casa de Creil vers la base aérienne 105 d’Évreux en vue de la fermeture de la plateforme aéronautique de la base aérienne 110 de Creil en 2016.

Interarmées

Poursuite de la rationalisation de l’état-major des armées et des états-majors d’armée, de direction et de service et leur manœuvre Balard.

Transfert d’une partie de la direction du renseignement militaire (DRM) de Creil vers Balard (Paris).

Service du commissariat des armées (SCA)

Accompagnement des évolutions du plan de stationnement.

Poursuite de la rationalisation de l’ensemble des organismes du SCA, dont les GSBdD.

Rationalisations fonctionnelles, notamment des Établissements logistiques du commissariat des armées (ELOCA).

Première phase de la dissolution de l’ELOCA de Porte-lès-Valences (fermeture 2015-2018).

Dissolution du service local contentieux (SLC) de Lyon.

Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI)

Rationalisation des échelons de proximité, en centrant la transformation de l’architecture SIC sur l’usager du ministère tout en maintenant une posture opérationnelle réactive et performante.

Optimisation de ses échelons intermédiaires et d’exécution pour la montée en puissance des centres nationaux de mise en oeuvre, en cohérence avec le regroupement du ministère à Balard.

Service des essences des armées (SEA)

La rationalisation de la fonction soutien pétrolier et la redistribution des moyens, en vue de garantir le soutien pétrolier dans les domaines prioritaires.

Cela se traduira notamment en 2015 par la fermeture du Centre de ravitaillement des essences (CRE) de Castelsarrasin, la réorganisation des dépôts (DEA) de Mérignac et de Lanvéoc, et le début de la montée en puissance de 5 Échelons de proximité des établissements des essences (EPEE).

Sur la période 2016-2019, les principales mesures de restructuration du SEA concerneront les fermetures du Centre de ravitaillement des essences (CRE) de Sarrebourg (2016), du Dépôt des essences air (DEA) de Creil (2016), du DEA de Salon-de-Provence (2017), du DEA de Hyères (2017), du DEA de Tours (2018), du CRE de Monnaie (2018), du DEALAT de Dax (2018) et du CRE de Bouy (2019).

Service de santé des armées (SSA)

La poursuite de la transformation du service avec notamment la rationalisation de l’échelon central, la réorganisation de la médecine des forces, avec des centres médicaux des armées à dimension régionale, et l’évolution du modèle hospitalier. Ce dernier reposera sur une contribution différenciée des Hôpitaux d’instructions des armées (HIA) au contrat opérationnel en distinguant les hôpitaux de plateforme (Île-de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur) des hôpitaux hors plateforme.

L’hôpital du Val-de-Grâce, au sein de la plateforme Île-de-France, fera l’objet d’adaptations spécifiques.

Service interarmées des munitions (SIMu)

Fermeture du Dépôt de munitions (DMu) de Billard en 2015.

Sur la période 2016-2019, les principales mesures de restructuration du SIMu concerneront les fermetures des DMu de Connantray (2016), de Salbris (2017–2018), de Neubourg (2018) et de Fontvieille (2019).

Direction générale de l’armement (DGA)

Fermeture de deux centres techniques des systèmes d’information en région parisienne appartenant au service central de la modernisation et de la qualité.

Transfert des services de la DGA de Bagneux vers Balard.

Secrétariat général pour l’administration (SGA)

Accompagner les évolutions du plan de stationnement des forces s’agissant notamment des structures en charge du soutien de proximité (Service d’infrastructure de la défense — SID, — Action sociale aux armées, Défense mobilité…).

Finaliser le regroupement des états-majors et directions de service sur le site de Balard qui se traduira, en particulier, par une évolution du format, du stationnement et des missions du Service parisien de soutien de l’administration centrale (SPAC).

Intégrer les régies d’infrastructure au sein du SID dans le cadre de la logique de bout en bout retenue pour la fonction infrastructure.

Triste destinée pour celle qui fut surnommée en son temps, la « Grande Armée »…

Lu sur le Rouge et le Noir

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