Olli Mäki

Dans les films de boxe, la période de préparation (parfois longue de plusieurs mois) qui précède un combat pour une ceinture de champion du monde, est généralement plus passionnante que les scènes de combats elles-mêmes, aussi réalistes ou stylisées soient-elles. Dans Olli Mäki, le match ne dure que quelques secondes. Le temps que le poids plume finlandais qui donne son nom au film soit mis au tapis par son adversaire Davey Moore dans le stade olympique de Helsinki, ouvert aux quatre vents. Olli Mäki est le premier Finlandais à avoir disputé un championnat du monde de boxe, c’était en 1962. Mais d’après Juho Kuosmanen, qui signe là son premier long-métrage, il avait alors la tête ailleurs. Il était amoureux, tout bêtement. C’est ce parti-pris qui permet au jeune réalisateur de réinventer le genre, un brin sacralisé. De la perte de poids en vue de la pesée, aux séances d’entraînement façon “Eye of the tiger”, la routine pré-combat se transforme ici en une chorégraphie comique d’une douce absurdité.

Il faut d’ailleurs voir la tête de Mäki quand il comprend, pendant une conférence de presse où son profil taiseux ne lui permet pas de briller, qu’il est amoureux de Raija, son flirt du moment. Un grand moment d’idiotie affective. Sur des airs de variété d’époque, Kuosmanen filme la naissance du sentiment amoureux avec une légèreté assez souveraine. L’amour, c’est simple comme un bain de minuit, une balade en bicyclette et une partie de chamboule-tout à la foire. Inutile de s’appesantir sur le reste.

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