Michel de Roumanie : « J’ai fait un serment et il reste valable pour tous les Roumains »

Chassé du trône en 1947 par les communistes, le Roi Michel 1er de Roumanie n’est rentré dans son pays qu’en 2001 après plusieurs tentatives infructueuses. En décembre 1990, il revient en Roumanie mais quelques temps seulement après son arrivée à Bucarest, il est refoulé du pays sur l’ordre du Président Iliescu. Il revient en 1992, à l’occasion de la fête de Pâques. Ce jour là, un million de Roumains descendent dans la rue pour le voir, ce qui fait trembler le Président Illescu qui l’interdit de séjour sur le territoire. Ce n’est qu’en 1997 que Michel 1er reçoit un passeport roumain avant que ses propriétés lui soient restituées en 2001.

Celui qui avait déclaré que « les rois ont fait la Roumanie moderne en cent quarante ans. Les communistes ont tout détruit en quarante ans. », vient de fêter ses 90 ans. Né en 1911, roi de 1940 à 1947, Michel 1er a prononcé mardi un discours devant les membres du Parlement roumain qui l’ont acclamé par une standing ovation.

Rôle de la Couronne :

Le monarque a longuement évoqué le rôle primordial de la Couronne et de la famille royale roumaine dans la vie de la nation : « Je ne peux pas m’adresser à la nation, sans parler de la famille royale et de son importance dans la vie de la nation. La Couronne royale n’est pas un symbole du passé, mais une réalisation unique de notre indépendance de notre souveraineté et de notre unité. La Couronne est un reflet de l’État dans sa continuité historique et de la Nation dans son évolution. La Couronne a consolidé la Roumanie grâce à la loyauté, au courage, au respect, à la probité et à la modestie dont elle a fait preuve. »

Ethique et politique :

Le souverain a empreint son discours de morale et d’appel à la dignité des hommes politiques : « La politique peut également nuire au citoyen, si elle est exercée au mépris de l’éthique, si elle personnalise le pouvoir et ignore l’objectif fondamental des institutions de l’Etat (…) Le monde de demain ne peut exister sans morale, de foi, ou la mémoire. »

Identité et dignité :

Si les références à l’agriculture ainsi qu’au développement du pays étaient nombreuses, le Roi a tenu à axer son discours sur les valeurs: « Il y a quatre-vingt-quatre ans que je suis roi et je peux dire sans hésitation à la nation roumaine : `Après la liberté et la démocratie, des choses les plus importantes à tirer sont l’identité et la dignité.’ », a-t-il déclaré.

L’unique survivant des chefs d’Etat de la Seconde guerre mondiale a terminé son discours en assumant son statut jusqu’au bout : « J’ai fait un serment et il reste valable pour tous les Roumains. »

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