La novlangue imposée aux journalistes wallons!

L’organe de déontologie des journalistes francophones belges a décidé d’adopter officiellement la novlangue inventée par George Orwell. Dans le roman 1984, celle-ci est la langue officielle d’Oceania, destinée à remplacer le “Oldspeak” (l’anglais standard), un objectif fixé pour 2050. La novlangue de 1984 repose «sur les neuvième et dixième éditions du Newspeak Dictionary, des éditions provisoires et qui contiennent encore beaucoup trop de mots inutiles et de constructions archaïques destinées à être supprimées ultérieurement».

En «Wallonia», les mots inutiles ou archaïques se nomment «immigré», «clandestin» ou «illégal». Les journalistes disposent désormais d’un fascicule intitulé «Recommandation pour l’information relative aux personnes étrangères ou d’origine étrangère» qui les bannit du vocabulaire. Il est édité non pas par le Ministère de la Vérité de l’Ang-soc (Socialisme anglais) du roman 1984 mais par le très officiel Centre de déontologie journalistique, un organisme géré par la profession mais financé par les pouvoirs publics.

Passons en revue quelques-unes de ces «recommandations». La première est de «ne mentionner les caractéristiques personnelles ou collectives que si ces informations sont pertinentes au regard de l’intérêt général». On imagine le vaste champ d’application de cette règle. Est-il de l’intérêt général de mentionner le nom des terroristes ou leur origine? (…)

Il convient ensuite «d’éviter les généralisations abusives, les amalgames et le manichéisme», des pratiques qui sont évidemment étrangères aux médias, et de «dramatiser les problèmes». Dans une profession à la recherche permanente du scoop et du spectaculaire, cette recommandation prête à sourire, mais en matière d’immigration, elle sera strictement appliquée.(…) On ne mentionnera donc pas que les «jeunes» responsables d’une émeute ou d’une attaque contre la police, sont d’origine immigrée. Pourtant, on peinera à trouver un exemple de jeunes Belges ou Français de souche, «souchiens» comme dit Patrick Buisson, qui, en bande, s’attaquent aux forces de police ou empêchent les pompiers d’intervenir pour éteindre un incendie. Décrire ces nouveaux phénomènes criminels sans les relier à l’immigration est en soi une désinformation. L’opuscule recommande d’ailleurs de se méfier de cette dernière. Mais suivre ces règles «déontologiques», n’est-ce pas de la désinformation?

Les journalistes se doivent d’utiliser les bons termes. «Il faut recourir à une terminologie adéquate, précise, juridiquement correcte et éviter l’usage de termes inappropriés». Clandestin et illégal, «termes à connotation péjorative» sont donc à éviter. «Étranger» est aussi suspect. Plus absurde encore, le terme «immigré» est impropre et on lui préfère celui «d’individu issu de l’immigration». «Migrant économique» disparaît également de la novlangue, à moins que la situation soit «sans équivoque».(…)

Le Centre de déontologie demande, enfin, de «refléter la diversité de la société et d’éviter de ne représenter les personnes étrangères ou d’origine étrangère que dans des situations problématiques». Prenant cette recommandation au pied de la lettre, l’Association des Journalistes Professionnels a récemment lancé, en présence de deux ministres socialistes et avec des fonds publics Expertalia.be, une base de données numérique qui répertorie «d’une part des femmes expertes, et d’autre part des experts (hommes et femmes) issus de la diversité d’origine à destination des journalistes». Un annuaire sexiste et raciste donc qui n’exclut que les hommes blancs comme le montrent les illustrations du site http://expertalia.be. On connaît désormais l’identité de Big Brother. Il est Wallon et journaliste.

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