Le sucre d’orge est né à Moret-sur-Loing! (Vidéo)

Connu et apprécié depuis plus de 300 ans, il était fabriqué primitivement par les Religieuses Bénédictines qui, en 1638, avaient fondé une maison à Moret sous le nom de Prieuré de Notre Dame des Anges.

C’est sous les doigts de ces Religieuses et sur la direction de la première supérieure, Élisabeth Pidoux, cousine de La Fontaine, que l’on vit éclore les premiers bâtons de ce Sucre d’Orge.
Ces religieuses obtenaient leur produit incomparable comme on obtient aujourd’hui la Chartreuse, en vertu d’une recette toute particulière. Ce bonbon, unique en son genre, faisait les délices des plus hauts personnages, qui en emportaient d’amples provisions quand la Cour venait à Moret.

Après avoir prospéré sous Louis XIV et connu jusqu’en 1758 une époque fort brillante, le monastère passa par nombre de vicissitudes et disparut en 1792. Du même coup, la fabrication cessa pendant la Révolution, et même le secret de cette fabrication paraissait à jamais perdu, emporté avec les Religieuses par le flot révolutionnaire.
Par bonheur, après les mauvais jours, une bonne religieuse de l’ancien Prieuré de Moret, Sœur Félicité, revint avec son secret habiter ce pays qui lui était cher. Elle eut la précaution, avant de mourir, de donner par écrit la recette du Sucre d’Orge à une amie fidèle. Quand, plus tard, d’autres religieuses vinrent s’établir à Moret, la pieuse confidente, conformément à la recommandation de la religieuse défunte, s’empressa de leur confier la précieuse formule.
C’est alors que l’on vit renaître le Sucre d’Orge.

En 1853, grâce au concours généreux d’un homme de cœur, Monsieur Desmarais, ancien négociateur au Brésil, retiré à Moret, son pays natal, la fabrication prit un nouvel essor. Les sacrifices désintéressés, que fit cet homme de bien pour réorganiser le matériel de cette fabrication n’avait pour but que d’aider les bonnes religieuses à faire plus de bien.
On lit dans l’histoire de Moret, sur le Sucre d’Orge des Religieuses : “Grâce à l’excellence de ce produit d’une perfection exceptionnelle, la réputation du Sucre d’Orge portée sur l’aile de la renommée, est connu, pour ainsi dire, jusqu’aux confins du monde, et les touristes sans nombre qui visitent la vieille petite ville de Moret, ses antiquités, son église, ses alentours, son ravissant paysage ne la quittent point sans emporter dans leur valise quelques boîtes de cette exquise panacée, bienfaisant aux riches et aux pauvres, connues sous le nom de Sucre d’Orge des Religieuses de Moret”.
En 1853 donc, la fabrication prit un nouvel essor. De façon beaucoup plus “vivante” et sensible, nous retrouvons la vie des Religieuses et de leur Sucre d’Orge, auprès de vieux Morétains ; nos grands-parents et mêmes arrière-grands-parents témoignent : “Au début du siècle, les Religieuses se sont installées au coin de la Place Royale, face à l’Église, afin de fabriquer leur spécialité. Entre les années 1920 et 1950, le Sucre d’Orge connut une renommée considérable. Vers 1960, les Religieuses rencontrèrent des difficultés de toutes sortes. Elles durent cesser leur fabrication avant de quitter Moret en 1972.

 

Aujourd’hui encore, il est toujours fabriqué selon la méthode du XVIIème, aucun rajout, pas de colorant et sans agent de saveur… Rien d’autre qu’un sirop d’orge et le tour de main d’un savoir faire ancestral, transmis de génération en génération…
Installé au Moulin Provencher, avec une nouvelle muséographie présentant une histoire pleine de rebondissements et de gourmandise, tout participe au succès de ce nouveau Musée qui abrite le plus vieux bonbon de France.

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