Mgr Pascal Gollnisch répond aux lycéens auteurs d’une lettre ouverte

Suite à la lettre ouverte publiée par des lycéens à Mgr Pascal Gollnisch, le directeur de l’OEuvre d’Orient leur fait cette réponse :

“Chers amis,

Vous avez écrit une lettre ouverte pour manifester votre désaccord sur mes positions concernant les Français qui iraient se battre en Syrie.

La Syrie est en guerre civile avec des centaines de milliers de morts, de blessés, et des millions de personnes déplacées, chassées de chez eux.

Chaque jour je suis en contact avec les chrétiens de ce pays et nous essayons de les aider.

Nous sommes horrifiés par les centaines d’européens qui vont se battre avec le DAESH.

Il faut rendre à la Syrie le soin de décider de son avenir. Il faut limiter les interventions étrangères. Quelques dizaines d’européens ne changeront rien. De plus la guerre est un métier. Cela ne s’improvise pas.

Elle n’est pas un choix individuel, mais de la responsabilité des pouvoirs publics. Les chrétiens ne sont pas des mercenaires.

Il faut arrêter la guerre, et c’est à cela que les chrétiens doivent se consacrer. Il faut soulager les souffrances de la population. Il faut agir vers les autorités nationales et internationales.

Un engagement des européens avec le régime sera exploité avec les medias pour faire un très mauvais parallèle avec le DAESH.

Il faut se garder contre un faux héroïsme et écouter les vrais besoins des chrétiens d’Orient.

Mgr Pascal Gollnisch”

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82 Comments

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  • hermeneias , 28 mars 2015 @ 9 h 11 min

    C’est ça pitoyable bouffon de salons pour vieilles rombières buveuses de tisane où vous pouvez jouer les coquelets de basse-cours .

    Ce qui marche dans vos basse-cours ne marche pas partout car il ne suffit pas de citer mécaniquement et livresquement une “autorité” , en l’occurrence Thomas d’Aquin , pour être dans le vrai …..
    Si cela suffisait ça se saurait , il suffirait de régurgiter un gavage quantitatif .
    C’est Thomas d’Aquin lui même qui disait que “l’argument d’autorité est le dernier , le plus faible , en philosophie” et il était trop attaché au réalisme aristotélicien et chrétien , trop attaché à la réalité et à la vérité pour ne pas tenir compte de la réalité historique et sociétale .

    Bref vos propos sont une insulte à l’intelligence …. Ou bien vous bavassez pour ne rien dire ce qui revient au même .
    Nos gouvernants actuels , mhollande , “responsables” du “bien-commun” ?? Là on se marre , on se bidonne .
    Mais vous maltraitez Thomas d’Aquin que j’ai la faiblesse de respecter et d’admirer et dont je ne prétends pas être l’interprète autorisé .
    Vous ne l’êtes pas non plus , mon “bon” , mais vous tentez de vous abriter derrière un “argument d’autorité” que vous pensez définitif …..

    Rideau !

  • brennou , 29 mars 2015 @ 1 h 33 min

    A Lépante, les français y étaient, peu mais valeureux ! Déjà leur gouvernement n’était pas pour “envenimer” les relations franco-islamiques. Elles s’en sont encore compliquées par la suite !

  • Amaury Watremez , 29 mars 2015 @ 18 h 20 min

    Je ne m’attends absolument pas à une action des grandes puissances qui n’en ont rien à foutre des chrétiens orientaux, et qui savent que les citoyens de leurs pays n’en ont rien à foutre non plus. Il n’y aura aucune action de lobbying pour demander une telle intervention, y compris venant de droite.

  • Amaury Watremez , 29 mars 2015 @ 18 h 23 min

    J’y ai vécu une expérience inoubliable avec une dizaine d’autres volontaires, et, ou coopérants et les « pères blancs », ou Missionnaire d’Afrique, au sein du domaine français de Sainte Anne, dans la « Vieille Ville » au sein du quartier musulman. Bien entendu, il n’est pas indispensable d’aller au Saint Sépulcre pour prier de la meilleure manière. Une prière dite dans une petite chapelle ou une cathédrale ne sera évidemment pas moins ardente.

    Ce monument est même un signe, à vue simplement humaine, de scandale, de division. Le visiteur y côtoie une humanité misérable dans les pires expressions de sa déplorable nature, de sa pauvreté. Que ce soit le lieu saint par excellence pour un chrétien est incompréhensible de l’extérieur. Une vingtaine d’églises s’en disputent l’usufruit, ont été même incapables de s’entendre pour savoir qui devait en garder la clef. C’est en effet une famille musulmane, la même depuis des siècles, qui est chargée de cette tâche. Il faut au responsable de la porte passer par la fenêtre d’une chapelle et ouvrir l’huis de l’intérieur.

    Au vu de la Foi, pour un croyant, c’est aussi un rappel de l’Humanité du Christ, de son Incarnation en tant qu’être humain hormis le péché. Cela nous rappelle aussi nos faiblesses, nos failles et notre faculté ou non à les accepter. Cette foire des miracles, ces fous enserrant les piliers de l’endroit avec passion et fougue, ces foules se pressant à l’entrée du tombeau vide parfois sans aucun respect pour l’Évangile, un chrétien lucide sait qu’il en fait partie.

    Sur cette terre du Proche Orient, turbulente, violente, marquée par la haine et des conflits interminables d’une sottise parfois inimaginable, le voyageur attentif ne peut que ressentir le poids de l’Histoire. Il ne peut qu’être sensible à tous les enfants que l’on y croise dans les rues. Ce n’est pas un musée évangélique en plein air, une sorte de parc d’attraction religieux ou spirituel dans lequel vivraient quelques autochtones égarés là. Ce sont eux les personnes y vivant le plus important, et en particulier les chrétiens orientaux dont la France est la protectrice depuis Saint Louis. Beaucoup de catholiques l’oublient et il en est même justifiant leur haine de l’Islam en singeant la compassion pour ces croyants.

  • Amaury Watremez , 29 mars 2015 @ 18 h 24 min

    Je suis toujours désagréablement surpris depuis que je suis revenu de Jérusalem par l’incapacité presque totale des paroisses, des communautés dites « nouvelles » à accueillir sans volontarisme contraint et forcé, sans paroles lénifiantes les nouveaux venus, surtout quand ceux-ci ne font partie des « bons » milieux car il ne faut pas se leurrer pour beaucoup le catholicisme en France est surtout une manière de conservatoire social ; dans certaines paroisses il n’est pas rare que l’on aille sans se poser trop de questions communier selon l’ordre de préséance au « Rotary ». A Jérusalem et Bethléem, à Ramallah ou Nazareth, si je retrouvais ce comportement souvent déplorable dans les paroisses d’expatriés, j’avais pu constater comme tous mes camarades et amis volontaires et coopérants que dans celles grecques-catholiques de croyants palestiniens, nous étions véritablement reçus sans affectation, sans grands discours ni fioritures inutiles qui ne sont là que pour mettre en valeur ceux qui les prononcent. Pour ces chrétiens palestiniens, cela faisait juste partie de leur Foi, cela allait de soi.

    Je suis toujours également frappé, effaré même, par la très molle ferveur dont font preuve les catholiques français lors des célébrations, à de rares exceptions. Le foie et le cœur de beaucoup paraissent déjà englués dans de la mauvaise graisse spirituelle. Ils sont là, ils chantent, ils prient, récitent les prières mais sont déjà finalement absents en vérité, et ce même parfois dans les grands rassemblements de jeunes qui ont au moins le mérite de faire du bien aux cœurs blessés, l’Esprit pouvant aussi s’y trouver derrière le brouhaha sur-affectif. Peut-être ais-je tort de le penser mais bien souvent j’ai l’impression qu’au fond ils croient à peine. Et l’on reconnaît un arbre à ses fruits, or une fois sortis de l’église, ils sont nombreux ceux qui omettent de simplement serrer la main, de laisser un simple sourire à celle ou celui qui était leur voisin,e de chaise. Ils compartimentent, la Foi s’arrête une fois le parvis franchi.

    image ci-dessous de l’auteur de l’article (paroisse grecque-catholique de Ramallah)

    280px-2010-08_Ramallah_15.jpgDans les paroisses grecques-catholiques la messe pouvait parfois durer deux heures, sans parler de la célébration de Noël à la Basilique de la Nativité cinq, après trois heures d’attente, mais la joie de ces croyants, leur ferveur, l’intensité de leur Foi étaient telles que cela m’a toujours paru moins long qu’une messe dominicale vite emballée et pesée devenue courante en province ou ailleurs. Je me souviens encore maintenant avec gratitude de cette procession des « Rameaux » vers la Basilique Sainte Anne, de cette messe de Pâques, de Dimanche de Lumière, à Saint Jean du Désert. Je n’en tire aucune amertume mais j’ai simplement du mal à comprendre ce qui retient les catholiques de France à se laisser aller juste un peu plus à la Charité, et en particulier à la Charité divine ?

    Chaque année depuis 2000, et mon retour de la Terre dite Sainte donc, je suis de ce fait, et par reconnaissance envers eux, lors de la montée vers Noël et aussi lors de la Semaine Sainte en esprit à Bethléem et à Jérusalem avec les chrétiens palestiniens. Ceux-ci sont prix entre deux feux : ils sont suspects à la fois pour les tarés fanatiques du Hamas et pour les pan-sionistes à tendance autiste ; et de plus ils subissent de plein fouet l’indifférence quasiment totale des chrétiens d’Occident, excepté quelques rares âmes pures, les uns se défaussant en mettant en balance leurs souffrances avec celles d’autres croyants dans le monde, y compris parmi les catholiques, les autres en assimilant les chrétientés orientales à des survivances coloniales somme toute, ce qui est surtout un symptôme de leur ignorance et de leur paresse intellectuelle. Ce n’est pas une question d’érudition, c’est ma mère qui me faisant le catéchisme avec d’autres enfants qui m’a appris leur existence et leurs spécificités.

    D’autres encore se soucient surtout de savoir s’ils sont bien catholiques ou non, ce qui est le cas à 60% d’entre eux, comme si la charité supposait des brevets de bonne catholicité. Il y a aussi ceux qui mettent en avant les persécutions des chrétiens orientaux surtout par haine de l’Islam mais qui ne font rien de concret pour les aider car après tout ces chrétiens du Proche et Moyen Orient, ce sont surtout des « bougnoules »…

    Le concret à faire, ce n’est pas seulement soutenir l’Oeuvre d’Orient et l’Aide aux Chrétiens en Détresse, ce qui n’est certes déjà pas mal, Mais c’est un combat surtout politique, au sens propre du mot, ces chrétiens portent en eux une bonne partie de notre identité originelle et bien souvent ainsi que je l’ai constaté sur place ils connaissent notre culture française mieux que nous, parlant souvent une langue très pure faisant ricaner les cuistres pour qui le français c’est de l’histoire ancienne. C’est aussi la nécessité impérieuse de la prise de conscience de ce qui fait notre identité, que l’on soit croyant ou pas, ce qui fait partie intégrante de l’Histoire de France, ce « vieux pays » ayant été depuis des siècles le protecteur des chrétiens arabophones, statut qui dérange beaucoup les adeptes du « Grand Israël » qui aimeraient bien faire dégager ces empêcheurs de coloniser en rond de la « Vieille Ville » et des « Lieux Saints », ils y sont presque arrivés au Saint Sépulcre du fait de la désunion honteuse des églises en ce lieu.

    J’en ai parlé un jour avec un de ces chrétiens orientaux, de Beit Jalla. Il évoquait son départ car il ne se voyait aucun avenir sur sa terre, entre deux persécutions égales, toujours suspect. Je lui fis part de ma colère face à ses souffrances, l’enjoignant de rester, il me répondit simplement : « Tes paroles sont très belles, mais que feras-tu sur place une fois rentré chez toi ? ».

    Ce texte est un début de réponse…

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