François Duprat, le prophète du nationalisme-révolutionnaire (Vidéo)

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En ce cinquantième anniversaire de Mai 68, ils sont beaucoup à gloser sur le rôle qu’ils ont joué à l’époque. A commencer par l’odieux Romain Goupil et l’insupportable Cohn-Bendit qui nous assènent leur version de l’histoire à grands coups de propagande et profitent du Festival de Cannes pour vendre leur camelote et en tirer quelques espèces sonnantes et trébuchantes. A droite de la droite, mis à part un récent colloque de l’Action française, les souvenirs de l’ami Lugan et l’intéressant chapitre que Jean-Marie Le Pen a consacré au sujet dans ses Mémoires – « un monôme d’étudiants qu’un pouvoir démagogique et affaibli […] a laissé dégénérer avant de le récupérer très habilement pour se remettre provisoirement en selle » –, silence radio. Il y avait pourtant beaucoup de choses à dire, en particulier le rôle du feu bloc de l’Est dans la préparation de cette révolution qui toucha l’ensemble de l’Europe après les Etats-Unis.

En mai 1970, au cours d’un meeting d’Ordre nouveau, François Duprat qui venait d’éditer Les Journées de mai 68. Les dessous d’une révolution (préfacé par Maurice Bardèche) martela que Mai 68 avait été planifié dans le cadre d’un complot ourdi par les Soviétiques, relayés par la RDA et sa Stasi, pour déstabiliser l’Europe. Et plus particulièrement notre pays qui subit encore aujourd’hui les conséquences de sa prise en main par une minorité trotskiste qui, petit à petit, a pris les commandes. Et continue de tirer les ficelles.

Duprat ressuscité

Les éditions Ars Magna n’ont pas oublié, elles, que le 18 mars 1978 François Duprat était tué dans un attentat à la voiture piégée ; elles viennent de publier dans leur collection « Le devoir de mémoire » un choix judicieux de textes écrits par celui qui fut un visionnaire de la lutte contre l’immigration, porta un regard nouveau sur la crise du Proche-Orient et contribua largement à la « lepénisation » des esprits avant la lettre. C’est Duprat, en effet, qui n’eut de paix ni de cesse de dénoncer l’immigration comme la cause principale de nos maux, ce que l’actualité nous rappelle quotidiennement, qu’il s’agisse des flots de migrants clandestins qui franchissent nos frontières avec la bénédiction des autorités, de l’islamisation galopante de nos quartiers ou des coûts abyssaux de ladite immigration. Les textes sélectionnés démontrent que Duprat fut réellement un « prophète du nationalisme-révolutionnaire » et qu’il contribua à ouvrir le Front national à un électorat populaire, victime expiatoire de ce patronat qui depuis les années 70 a misé sur la main-d’œuvre immigrée pour multiplier ses bénéfices.

Dans son texte « Notre place dans le jeu politique » (écrit en 1974), Duprat donnait une recette que les dirigeants actuels du Front national feraient bien de méditer : « Ce n’est pas en changeant de sigle que l’on parvient à changer la réalité et, plus que jamais, le mot d’ordre : s’unir ou périr, est d’une totale actualité. »

Dans le même ordre d’idées, Duprat était très attaché à la formation des militants politiques et insistait sur la nécessité d’une école des cadres « gérée comme une école ordinaire comportant cours magistraux, travaux dirigés et examens ». Il n’oubliait pas le combat culturel trop souvent délaissé par la droite nationale et dont la gauche s’est emparée avec le succès que l’on sait et, regrettant que nous « ayons une notion provinciale de la culture nationaliste », il écrivait notamment en 1977 : « La culture a toujours été la meilleure arme des révolutionnaires, particulièrement dans les combats de libération nationale. »

Une ligne de rupture

La lecture de ces textes puisés dans l’ensemble de ses écrits montre la réelle vista politique dont il a fait preuve à un moment où la droite politique se cherchait après la cassure de 1945, l’affaire algérienne et la décolonisation. Il a, avec Maurice Bardèche, su éviter le piège du prosionisme. Et la récente décision « trumpesque » de déchirer l’accord conclu avec l’Iran par Obama et de consacrer Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu pour complaire aux faucons du Likoud donne encore plus de poids à ce qu’écrivait François Duprat en 1976 dans Les Cahiers européens : « Nous avons la naïveté de croire qu’il n’existe pas seulement un Etat sioniste mais une réalité à tout le moins occidentale du sionisme en tant que force politique dominante. » Ces lignes reprises par Ars Magna n’ont pas pris une ride.

 

 

François Duprat, le prophète du nationalisme-révolutionnaire, éd. Ars Magna, « Le devoir de mémoire », 32 euros.

 

Françoise Monestier- Présent

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