Musique, gabegie, tradition et restauration

Le prix Nobel de littérature a été attribué au chanteur américain Bob Dylan, de son vrai nom Robert Allen Zimmerman. C’est une icône de la contre-culture qui est célébrée, un chanteur folk qui a su exploiter tous les poncifs libertaires contre la guerre, la peine de mort, l’inégalité des droits, le modèle de la génération qui a prôné la libéralisation sexuelle et les drogues, celle qui a précédé les McDo et le rap. Il n’a pas écrit un seul livre mais est considéré comme un poète. Avec lui, un nouveau champ de nobélisables s’ouvre enfin, demain Rihanna, Joan Baez, et pourquoi pas Carla Bruni ou même Conchita Wurst… Cette génération qui écoute Dylan continue de rêver et se retrouve pour le concert des papis. Début octobre, les légendes du rock, du moins celles qui sont encore de ce monde, ont mis le feu au désert de Californie avec le festival Desert Trip. Probablement pour la dernière fois, ces artistes, tous septuagénaires, repoussent aussi les limites en matière de tarifs avec des billets allant jusqu’à 1 599 $ pour les trois jours. Le rock reste dans la transgression et la chanson rend compte de l’état d’une société.

Alors que l’orchestre de Montpellier traverse toujours de grandes difficultés financières (cf. Présent du 1er novembre 2014), la Chambre régionale de la Cour des comptes donne une idée de la destination des subventions. Elle révèle que les directeurs qui se sont succédés ont bénéficié de généreuses indemnités de départ (665 275 € et 258 884 €), et que « ces transactions n’ont été ni décidées, ni délibérées en conseil d’administration ». Les recommandations du précédent rapport n’ayant pas été suivies, la Chambre régionale a été conduite, exceptionnellement, à ne pas en formuler de nouvelles. On peut toujours espérer que la présidente de la Région qui finance cette gabegie, Carole Delga (socialiste), sera capable de mettre de l’ordre dans les comptes de ses prédécesseurs, eux aussi socialistes…

La ville de Toul gère mieux l’emploi de ses fonds en investissant près de 470 000 € dans la restauration de l’orgue de la cathédrale. L’édition 2016 du festival Bach a été l’occasion de l’inauguration du grand orgue de la cathédrale Saint-Etienne fabriqué en 1963 par Curt Schwenkedel et entièrement restauré par Yves Koenig, avec les conseils techniques et artistiques de Pascal Vigneron. Ce dernier est le rédacteur de la plaquette qui relate l’historique des orgues de la cathédrale de Toul, complété de portraits de compositeurs, d’organistes et de facteurs du Grand-Est (Pascal Vigneron, 3 rue Fragonard, 75017 Paris. 15 €, port compris). Pascal Vigneron dirige l’orchestre de chambre du Marais et le chœur de l’opéra de Stetin pour un enregistrement de la messe en si mineur BWV 232 de Jean-Sébastien Bach. Beaucoup trop longue pour la liturgie, elle a été donnée en 2015 pour la 6e édition du festival Bach de Toul (double CD Quantum, QM 7081).

Auteur-compositeur-interprète de chanson chrétienne, Patrice Martineau se produira en trio avec ses fils, le 4 novembre à Paris (Espace Bernanos à 20 heures) et le 6 novembre à Versailles (Centre culturel 3ND à 16 heures), réservations : billetweb.fr/patricemartineau

Thierry Bouzard – Présent

 

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