Un parfum de scandales en cent dessins par Pinatel

Le plus jeune dessinateurs de Délit d’images vient de publier son 53ème album. Immuable dans le trait comme en paroles, c’est toujours un grand plaisir de retrouver celui que nous appelons Pierre et d’autres Pinatel, tant sa belle humeur est communicative.

 

Vous venez de sortir Un parfum de scandales  en cent dessins . On peut supposer que Macron en prend pour son grade ?
Pour son grade mais pas plus que pour son grade, qui n’est ni celui de général ni même de capitaine, mais celui de simple président de deuxième classe, bien dans l’alignement de ses prédécesseurs et prêt à exécuter les manœuvres ordonnées par les adjudants de Bruxelles . Eux mêmes aux ordres de … etc.

Vous êtes un vieux routier du dessin politique. Peut être le doyen ?
A égalité avec Trez, né en 1929 lui aussi
J’ai débuté sous Vincent Auriol , dans les années 50. La quatrième agonisante m’inspira mon premier album, en 1957. Aujourd’hui, la 5ème finissante me pousse à remettre ça. Cents dessins, non pas axés sur la politique elle même, mais sur les « affaires » qui ont jalonné son existence. Un coup d’oeil dans le rétroviseur du char de l’état, coincé dans un fossé qu’il a lui même creusé . Cents dessins, publiés en leur temps dans les divers journaux auxquels je collaborais alors : Le Trait bien sûr, ma propre revue-album, Minute surtout (Devay puis Boizeau m’avaient accordé la derniere page que mon PINATELescope a occupé pendant 15 ans jusqu ‘à leur disparition. ) mais aussi National hebdo,Valeurs actuelles, Monde et Vie, le Charivari, le Crapouillot, etc.

Mais toujours dans le même esprit ?
Et le même ton j’ai bien sûr mes convictions. Elles se voient forcément dans mes dessins. Mais les exprimer n’est pas le but premier de mes dessins. Le but c’est d’essayer d’amuser le public comme je m’amuse moi-même du côté dérisoire de tout événement pourtant pas de nature réjouissante . L’important n’est pas ce que l’on dit mais la façon dont on le dit.
.C’est pour moi la définition même de l’Art en général et de l’humour en particulier. Du moins dans l’ancien monde .
« L’autre jour,au fond d’un vallon
un serpent piqua jean Fréron
Que croyez vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva »
Dans le nouveau monde , pour paraître un homme d’ esprit dans une émission d’Hanouna, Arouet devrait faire plus court :
« Jean Fréron est un sale con » ( rires enthousiastes du public )

 

 

 

14,90 euros plus 4 de port . Le Trait 22 rue Saint Paul 75004 PARIS.

Et pour les amis de Délit d’images, seront jointes 5 cartes de vœux 2019 .

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