Le procureur Molins fait ouvrir une enquête une enquête contre les molestés de Benalla!

Le procureur de la République, François Molins, a adressé mercredi un courrier au directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne afin de savoir pourquoi le couple molesté par Alexandre Benalla n’avait pas été poursuivi après avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, place de la Contrescarpe.

C’est une des nombreuses zones d’ombre de l’affaire Benalla. Pourquoi l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron a-t-il décidé de s’en prendre à un jeune couple le 1er mai, alors qu’il n’était qu’observateur des opérations de la police? Selon l’ancien chargé de mission de l’Élysée, il s’est retrouvé ce jour-là face à une bande de «casseurs», place de la Contrescarpe. Une scène de «guérilla urbaine», décrit-il dans une interview au Monde . D’après l’officier de réserve de la gendarmerie, le jeune homme, un cuisinier grec de 29 ans, et sa conjointe, graphiste d’un an son aînée, étaient en train de «s’embrasser», cinq minutes avant l’arrivée des forces de l’ordre. Puis, une fois les heurts commencés, ils se sont mis à insulter la police. «C’étaient les plus agités de la bande», assure-t-il. Et de décrire: «La fille essaie de saisir une table, elle n’y arrive pas, elle jette une chaise. Son copain se met au milieu de la place, il jette une bouteille, qui arrive sur la tête d’un CRS. Elle reprend des bouteilles, ça arrive sur l’épaule d’un CRS, elle fait des bras d’honneur… On les voit sur la vidéo, elle est hystérique et lui aussi».

Appréhendées après avoir été maîtrisées – et molestées -, les deux personnes n’ont pourtant pas été poursuivies. «Aucune procédure n’a été ouverte», indique une source judiciaire au Figaro. Pourquoi? C’est la question que se pose le procureur de la République de Paris, François Molins. Le magistrat a transmis mercredi un courrier au directeur de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Frédéric Dupuch. Il lui demande de «préciser les raisons pour lesquelles les deux personnes n’ont «pas été mises en cause pour les faits commis contre les forces de l’ordre ce jour-là», d’après la même source. Finalement, le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire suite aux violences commises par les deux manifestants le 1er mai.

Le 1er mai avait pourtant abouti à 276 interpellations, et 109 gardes à vue. Une quinzaine de personnes avaient été condamnées pour «violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique». Un homme avait écopé de 1000 euros d’amende pour détention d’un fumigène. Les deux trentenaires ont, eux, échappé à un jugement, comme les 31 personnes interpellées place de la Contrescarpe. «Ils ne font pas partie du mouvement des blacks blocks et n’étaient pas non plus des manifestants. En aucun cas ils n’étaient venus se battre avec les forces de l’ordre», certifie leur avocat, Sahan Saber, dans un entretien à l’AFP. Selon lui, le couple était simplement venu «prendre un verre» au café de la Contrescarpe.

 

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