Lu ailleurs / Cinéma / Match retour

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Par Pierre Malpouge

 Vont-ils gagner ce soir ? L’univers de la boxe, le cinéma aime ça et l’on ne compte plus le nombre de films ayant pour thème le « noble art ».

Parmi les plus connus : Nous avons gagné ce soir (1949) de Robert Wide avec Robert Ryan,Gentleman Jim (1942) de Raoul Walsh avec Errol Flynn, Plus dure sera la chute (1956) de Mark Robson avec Humphrey Bogart et Rod Steiger, Requiem pour un champion (1962) de Ralph Nelson avec Anthony Quinn, Rocky – et ses séquelles – (1976) de John G. Avildsen avec Sylvester Stallone, Raging Bull (1981) de Martin Scorsese avec Robert De Niro, Homeboy (1988) de Michael Seresin avec Mickey Rourke, When we were kings (1996) documentaire de Leon Gast,Ali (2002) de Michael Mann avec Will Smith, Million Dollar Baby (2004) de et avec Clint Eastwood et Hilary Swank, De l’ombre à la lumière (2005) de Ron Howard avec Russel Crowe, The Fighter(2011) de David O. Russell avec Mark Wahlberg, sans oublier un Charlot boxeur (1915).

Aujourd’hui, comme il y a eu les « papys » dans l’espace (Space Cowboys) et les « papys » agents secrets (Red), voici les « papys » sur le ring, en l’occurrence Sylvester Stallone, alias Henry « Razor » Sharp, et Robert De Niro, alias « The Kid » McDonnen.

Une bonne fois pour toutes

Deux vieux chevaux sur le retour, deux vieux de la vieille, deux boxeurs de Pittsburgh, autrefois sous le feu des projecteurs, qui ont eu chacun l’occasion de se battre à l’époque de leur gloire. Mais, alors qu’ils s’apprêtaient à disputer un troisième match – la belle – décisif, « Razor » avait jeté l’éponge et raccroché les gants sans explication, mettant ainsi fin à leur carrière à tous les deux.

Trente ans plus tard, le promoteur de boxe Dante (Kevin Hart) leur offre de remonter sur le ring pour obtenir leur revanche une bonne fois pour toutes.

Dès lors, les médias s’emparent de ce retour inattendu. Seulement, il y a un « hic » : si leur rivalité ancestrale est toujours d’actualité – les deux ont un contentieux tant professionnel qu’amoureux en la personne de Sally (Kim Basinger) – en revanche, tous les deux ont dépassé l’âge de la retraite et leur forme physique n’est plus ce qu’elle était : muscles ramollis, bedaine de caisse enregistreuse, abdos en capilotade qui font des « vaguelettes », l’un ne voit plus que d’un œil tandis que l’autre a trop abusé de « vitamines » à base de Johnny Walker…

Bref, avant de remonter sur le ring, ils ont un premier round à franchir : l’entraînement pour une remise en forme sans les… « formes ». Tout ça, c’est pas gagné d’avance…

Dernier round ! Quand Rocky Balboa affronte Raging Bull/La Motta, ça fait des étincelles.

Le scénariste Tim Kelleher a eu l’idée du film en repensant au match retour qui était censé opposer Larry Holmes et George Foreman, alors âgés de 50 ans en 1999. Bien que l’affrontement n’ait pas eu lieu, Kelleher explique qu’il « n’a pu s’empêcher de repenser à tous les grands boxeurs [cabossés] qui avaient pris leur retraite ».

A partir de ce postulat, le réalisateur Peter Segal nous offre une comédie dramatique souvent drôle et émouvante pour un match retour gagnant pour deux poids lourds du cinéma.

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