A bras ouverts (Bande-annonce)

Figure de la scène littéraire et médiatique française, Jean-Étienne Fourgerole, intellectuel humaniste est marié à une riche héritière déconnectée des réalités. Alors que Fougerole fait la promotion dans un débat télévisé de son nouveau roman À bras ouverts, invitant les plus aisés à accueillir chez eux les personnes dans le besoin, son opposant le met au défi d’appliquer ce qu’il préconise. Coincé et piqué au vif, Fourgerole prend au mot son adversaire et accepte le challenge pour ne pas perdre la face. Dès le soir-même, on sonne à la porte de sa somptueuse maison de Marnes-la-coquette… Les convictions des Fourgerole vont être mises à rude épreuve<<<<<<<<<<<<<<<<<<;

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Dans un article long comme un jour sans fin, un journaliste du site Slate dénonce le film épouvantable À bras ouverts qui met en scène un intellectuel de gauche contraint d’accueillir une famille rom dans son jardin. S’il est impossible de se prononcer sur la qualité d’un film que l’on n’a pas vu, il faut en revanche chaudement recommander aux amateurs de clichés moralisateurs d’aller lire cette critique cinématographique, véritable chef-d’œuvre de négation du réel et de consensus bien senti.

D’après ce journaliste en charge du bon et du bien, la première attaque inacceptable du film porte sur les amateurs d’art contemporain. Espèce protégée. L’auteur du pensum ne semble pas se souvenir que le très « hollandiste » Jean-Michel Ribes n’avait pas été tendre avec cet univers dans son film Musée haut, musée bas… Preuve, s’il en faut, que la réflexion n’est pas l’apanage du réactionnaire d’extrême droite bas du front.

 Le reste de l’article n’est qu’une longue litanie sans intérêt : le metteur en scène n’aurait pas dû dépeindre les Roms mal habillés, s’exprimant avec un accent, etc.

Tout y passe. Tous les lieux communs déconnectés de la réalité sont là, étalés sans aucune pudeur. Les uns au-dessus des autres, à la queue leu leu, comme recopiés d’un manuel de savoir-penser… Il est même reproché au metteur en scène d’avoir choisi un acteur qui n’est pas rom lui-même dans la vraie vie… On touche le fond. Ce critique détenteur du « comme il faut » ne semble pas avoir remarqué que le métier de comédien consistait à incarner des personnages. À jouer des rôles. Pour lui, dans le civil, Gérard Depardieu transporte un menhir sur le porte-bagages de son scooter. Il est Obélix 24 h sur 24.

Cet enfilage de perles écrit comme on confectionne un collier de nouilles n’exclut pas que le film soit éventuellement de piètre qualité… Il est plutôt à déplorer qu’une œuvre cinématographique ne vienne révéler le fonctionnement mafieux très violent de la culture rom qui voit des parrains richissimes s’engraisser sur le dos de femmes et de gamins contraints à la mendicité et à la rapine… Ce film-là reste à faire.

Jany Leroy – Boulevard Voltaire

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