Le régime macroniste veut mettre Polytechnique au pas

L’officier pressenti pour commander la promotion 2019 de Polytechnique avait eu le malheur d’évoquer sur son profil Facebook l’attaque terroriste du Bataclan, le « mariage pour tous » ou l’avortement. Autant d’éléments qui ont conduit l’administration de l’école à obtenir que ce lieutenant-colonel soit écarté.

Il y a exactement un an, nous analysions la brutalité avec laquelle Emmanuel Macron avait limogé l’Ambassadeur de France en Hongrie. Celui-ci avait expliqué, dans un télégramme diplomatique, par définition confidentiel, que la perception de la situation politique hongroise par le Quai d’Orsay et par l’Elysée, binaire et simplificatrice, devait être affinée et enrichie par une meilleure prise en compte du terrain et de l’opinion publique hongroise. Pour avoir fait ce que tout pouvoir digne de ce nom attend d’un diplomate, c’est-à-dire lui rendre compte avec objectivité, esprit d’analyse et dans la perspective de défendre au mieux les intérêts de la France dans le cadre de la relation bilatérale avec le pays où il est affecté, l’Ambassadeur Fournier avait été mis à l’écart.

Aujourd’hui, c’est l’officier proposé par l’armée de terre pour encadrer la nouvelle promotion de polytechnique qui subit les foudres du « régime macroniste », qui vient de l’écarter pour délit d’opinion.

Un régime au services d’intérêts financier

Qu’il nous soit permis d’expliquer l’utilisation de cette expression. Un « régime » : tel est le terme choisi par les médias de propagande pour désigner un pouvoir politique qui, selon eux, s’écarterait des standards de la démocratie libérale. Ils évoquent ainsi le « régime chaviste » au Vénézuéla, le « régime » syrien ou russe. Mais jamais par exemple le régime Obama (qui a bombardé des pays en violant les règles de droit international, truqué des élections dans des pays étrangers et fait écouter par la NRA des millions de citoyens de tous pays). Qu’à cela ne tienne : osons désormais qualifier le pouvoir issu de l’élection présidentielle truquée de 2017 de « régime ». Ceci est loin d’être usurpé tant il est constant que la nature de ce pouvoir, qui découle des attentes de ses mandants, et de ses pratiques sont inédites sous la cinquième république.

« Derrière Emmanuel Macron, il y a des grand intérêts financiers incompatibles avec l’impartialité exigée par la fonction politique » affirmait François Bayrou ( !) le 7 septembre 2016.

De tels intérêts, qui ont certes toujours joué un rôle dans la vie politique, s’affichent désormais ouvertement en tant que soutiens du régime macroniste. Les Philippe, Buzyn ou Wargon, pour ne citer que ceux-là, ont des liens connus avec des entreprises privées dont les intérêts propres ne sont pas ceux de la nation. On ne peut même plus parler de « conflits d’intérêts » tant les ministres et leurs conseillers forment une camarilla d’arrivistes sans vergogne, de pantins falots au service exclusif de la super-classe mondiale, si finement analysée par Michel Geoffroy. Le régime macroniste n’est l’émanation d’aucune volonté populaire, mais représente au contraire tout ce que le pays réel honnit.

La France, un « open space » totalitaire ?

Quel est son but ultime ? Que la France cesse d’être une communauté nationale pour devenir une société d’individus, un « open space » parmi d’autres.

Quelle est sa matrice idéologique ? La déconstruction, pour parvenir à une indifférenciation tous azimuts au service de l’omni-marchandisation du monde.

Comment parvenir à cette indifférenciation ? En accélérant la submersion migratoire, en détruisant la famille traditionnelle et toutes les institutions vouées à la transmission, en purgeant l’élite et en liquidant les dissidents, en collaborant avec les réseaux sociaux et les mass medias pour créer une législation de guerre contre la liberté d’expression (la loi Avia, loi scélérate par excellence, en étant le dernier avatar).

« Frontières ? Familles ? Culture française ? Qu’est-ce que cela ? » demande Emmanuel Macron. Et il cligne de l’œil. En macronie, nous avons inventé le bonheur. La culture française, nous ne l’avons jamais vue. Nous ne sommes les héritiers de personne, surtout pas des colonisateurs qui ont commis des crimes contre l’humanité. Nous devons à tout prix détruire tous les obstacles qui nous empêchent de faire de la France une société liquide destinée à se déverser dans l’océan de la globalisation.

Les grandes écoles dans le viseur

Les élites l’ont bien compris : Sciences Po, issue de l’école libre des sciences politiques destinée après la guerre de 1870 à former une élite capable de donner les moyens à la France de prendre sa revanche sur l’Allemagne, est devenue une business-school suite au travail de sape de Descoings. Son successeur, Frédéric Mion, parachève les basses œuvres du gourou : après la suppression de l’épreuve de culture générale au concours d’entrée en 2013, c’est ledit concours qui sera lui-même supprimé en 2021. L’ENA, devenue « école européenne de gouvernance », suivra sans doute le même chemin, avec l’introduction de dispositifs dits de « discrimination positive », que nous serions fondés à renommer « de préférence pour les minorités ». Et quid de Polytechnique ? Cette école, créée en 1794, à qui l’Empereur a donné un statut militaire en 1804, représente à merveille le peuple français, peuple de soldats et d’ingénieurs s’il en est. « « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire », telle est sa devise. C’est justement cette dimension militaire qui dérange le régime.

L’école évolue djà depuis plusieurs décennies : ses anciens élèves s’orientent de plus en plus vers le secteur bancaire et financier. En juin 2017, Polytechnique a même créé une chaire dite « Asset management – Gestion d’actifs »avec le groupe Edmond de Rotschild… Pour la direction de l’école, un polytechnicien est davantage fondé à entrer dans une banque d’affaires qu’à servir dans les forces armées de son pays. La mondialisation heureuse suppose une élite civile, cosmopolite et techno-marchande ; c’est un processus foncièrement émollient qui implique tant la rupture du lien entre les citoyens et leur pays d’origine, que le refus de l’idée-même d’ennemi.

L’opposition au politiquement correct sévèrement réprimée

Dans ce contexte, la nomination d’un commandant de promotion, semble-t-il peu « progressiste » et présumé hostile au régime macroniste, était insupportable au régime macroniste. Il est à noter que ce sont des élèves de polytechnique qui ont dénoncé les propos tenus par cet officier sur les réseaux sociaux : Nathalie Kosciusko-Morizet et Fabienne Keller ont de dignes successeurs ! Les « propos présumés controversés », les supposés « dérapages » n’ont pas le droit de cité en Macronie. Seules sont autorisées les prises de positions qui telles celles de l’Ambassadeur Araud, du conseiller d’Etat Tuot ou du « préfet » Potier, bien que méconnaissant l’obligation de réserve, n’en demeurent pas moins tolérables car favorables au « camp du bien », procurant ainsi à leurs auteurs un totem d’immunité.

Cette affaire concentre ainsi tout ce qui caractérise le régime : utilisation classique des idiots utiles progressistes et de leur « envie du pénal » (Ph. Muray), liquidation des institutions traditionnelles, élimination des dissidents.

Restriction de toutes les libertés, éradication de tout ce qui peut entraver la contribution de la France à l’avènement d’une gouvernance mondiale post-politique, exclusivement orchestrée par des acteurs non-étatiques : le régime macroniste mène une guerre son propre pays, contre son propre peuple.

Macron, ce n’est pas la France ; et la France, ce n’est pas Macron.

Nous nous interrogions (faussement) l’an passé sur l’opportunité, pour les agents publics, de continuer à servir l’état macronien. Non seulement il nous paraît de plus en plus difficile de continuer à servir un tel régime, mais la question de la légitimité du devoir d’obéissance va se poser comme il se posa par le passé.

Etienne Lahyre – Polémia

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