Le prodige

L’échiquier de la passion ! Etats-Unis, 1949 : dans un appartement du quartier de Brooklyn, à New York, où il vit avec sa mère « célibataire » d’origine juive allemande et sa grande sœur, un petit garçon de 6 ans apprend les règles du jeu d’échecs en lisant le manuel d’initiation joint à l’échiquier que sa sœur lui a acheté au bazar du coin pour le divertir. Son nom : Robert James Fisher mais tout le monde l’appelle « Bobby ». La lecture de ce manuel va bouleverser sa vie. Comme le racontera plus tard sa mère, « lorsqu’il lisait ce livre, il était inutile d’essayer de lui adresser la parole ».

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L’intrigue de ce biopic, réalisé façon « thriller » par Edward Zwick, se concentre sur le « match du siècle » qui, lors du Championnat du monde d’échecs qui se déroula en 1972 à Reykjavick, en Islande, opposa l’Américain Bobby Fischer (Tobey Maguire) au Russe Boris Sparsky (Liev Schreiber). Un duel sur l’échiquier entre l’Ouest et l’Est alors en pleine guerre froide qui fit des deux adversaires un « outil » de propagande pour leurs pays réciproques. Un duel remporté par un Bobby Fischer ingérable, antisémite, antisoviétique, arrogant, tête à claques ayant la phobie des médias. Un « prodige » qui, ayant un asticot dans la noisette, sombra dans la paranoïa, accusant les juifs, les Etats-Unis et le KGB de comploter contre lui, et qui s’exila – « roqua » – en Islande où il mourut en 2008, à l’âge de 64 ans, solitaire, coupé du monde et quasiment dans la misère. Au final : un échec et mat pour un grand échiquier captivant, même si l’on est pas un mordu des échecs.

Pierre Malpouge _ Présent

 

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