Cop21 : Nos dirigeants, qui adulent le pape François, ont-ils vraiment lu Laudato si’ ?

Du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget, se déroulera la 21e conférence des parties (COP21) organisée par les Nations unies sur les changements climatiques. Le diocèse de Paris veut saisir l’occasion de la COP 21 pour sensibiliser les Parisiens sur la problématique plus globale de l’environnement, à la lumière de l’encyclique Laudato si’ du Pape François. Nos dirigeants qui n’ont de cesse de louanger le souverain pontife l’ont-ils vraiment lu ? Voici un « tri sélectif » de citations de ce texte :

(Toutes les blessures environnementales) sont dues au même mal, c’est-à-dire à l’idée qu’il n’existe pas de vérités indiscutables qui guident nos vies, et donc que la liberté humaine n’a pas de limites.(§7)

La croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire. Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes.§50

Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles.§53

La meilleure manière de mettre l’être humain à sa place, et de mettre fin à ses prétentions d’être un dominateur absolu de la terre, c’est de proposer la figure d’un Père créateur et unique maître du monde, parce qu’autrement l’être humain aura toujours tendance à vouloir imposer à la réalité ses propres lois et intérêts §75

Un monde fragile, avec un être humain à qui Dieu en confie le soin, interpelle notre intelligence pour reconnaître comment nous devrions orienter, cultiver et limiter notre pouvoir.§78

Cette contemplation de la création nous permet de découvrir à travers chaque chose un enseignement que Dieu veut nous transmettre.§85

L’incohérence est évidente de la part de celui qui lutte contre le trafic d’animaux en voie d’extinction mais qui reste complètement indifférent face à la traite des personnes, se désintéresse des pauvres, ou s’emploie à détruire un autre être humain qui lui déplaît. §91

Quand on ne reconnaît pas (…) la valeur d’un pauvre, d’un embryon humain, d’une personne vivant une situation de handicap (…) on écoutera difficilement les cris de la nature elle-même. Tout est lié. Si l’être humain se déclare autonome par rapport à la réalité et qu’il se pose en dominateur absolu, la base même de son existence s’écroule §118

La crise écologique est l’éclosion ou une manifestation extérieure de la crise éthique, culturelle et spirituelle de la modernité,§119

Puisque tout est lié, la défense de la nature n’est pas compatible non plus avec la justification de l’avortement.§120

Certains mouvements écologistes qui défendent l’intégrité de l’environnement et exigent avec raison certaines limites à la recherche scientifique, n’appliquent pas parfois ces mêmes principes à la vie humaine. En général, on justifie le dépassement de toutes les limites quand on fait des expérimentations sur les embryons humains vivants §136

Benoît XVI affirmait qu’il existe une “écologie de l’homme” parce que « l’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté ».(…)La valorisation de son propre corps dans sa féminité ou dans sa masculinité est aussi nécessaire pour pouvoir se reconnaître soi-même dans la rencontre avec celui qui est différent §155

La grandeur politique se révèle quand, dans les moments difficiles, on œuvre pour les grands principes et en pensant au bien commun à long terme.§178

il faut éviter une conception magique du marché qui fait penser que les problèmes se résoudront tout seuls par l’accroissement des bénéfices des entreprises ou des individus.§190

L’éducation environnementale (…) tend à inclure une critique des “mythes” de la modernité (individualisme, progrès indéfini, concurrence, consumérisme, marché sans règles), fondés sur la raison instrumentale ; elle tend également à s’étendre aux différents niveaux de l’équilibre écologique : au niveau interne avec soi-même, au niveau solidaire avec les autres, au niveau naturel avec tous les êtres vivants, au niveau spirituel avec Dieu. L’éducation environnementale devrait nous disposer à faire ce saut vers le Mystère, à partir duquel une éthique écologique acquiert son sens le plus profond. §210

Dans la famille, on cultive les premiers réflexes d’amour et de préservation de la vie, comme par exemple l’utilisation correcte des choses, l’ordre et la propreté, le respect pour l’écosystème local et la protection de tous les êtres créés. La famille est le lieu de la formation intégrale, où se déroulent les différents aspects, intimement reliés entre eux, de la maturation personnelle. Dans la famille, on apprend à demander une permission avec respect, à dire “merci” comme expression d’une juste évaluation des choses qu’on reçoit, à dominer l’agressivité ou la voracité, et à demander pardon quand on cause un dommage §213

Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne.§217

Dieu a créé le monde en y inscrivant un ordre et un dynamisme que l’être humain n’a pas le droit d’ignorer.§221

L’amour de la société et l’engagement pour le bien commun sont une forme excellente de charité §231

Dieu qui nous appelle à un engagement généreux, et à tout donner, nous offre les forces ainsi que la lumière dont nous avons besoin pour aller de l’avant. Au cœur de ce monde, le Seigneur de la vie qui nous aime tant, continue d’être présent. Il ne nous abandonne pas, (…) Loué soit-il.§245

Merci à EVR

Related Articles

17 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Janvier , 29 novembre 2015 @ 20 h 39 min

    Il semblerait bien qu’il soit du NOM.

  • Jeanne E , 30 novembre 2015 @ 14 h 02 min

    Entièrement d’accord avec vous, Clovis.
    Il y a un autre § qui me dérange, c’est le §50, qui dit : “La croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire. Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes.”

    Que le consumérisme et la “culture du déchet” – pris à la fois dans le sens intellectuel et dans le sens de “production d’un produit” – soient à l’origine à la fois de dégradations et de gaspillages irréversibles ne fait pas de doute.

    Pour autant, la croissance démographique n’est-elle pour rien dans la dégradation de la nature ? Passer d’une population de 1 milliard à une population de 7 ou 9 milliards en un siècle ne peut pas se faire sans une empreinte écologique majeure.

    Dans les pays développés la “pression urbaine” a fait disparaître toutes les zones agricoles en périphérie des villes. La banlieue parisienne progresse au rythme de plus de 1 km par an. Soit, 20 km en 20 ans…

    Et dans les pays où la préoccupation écologique n’est pas le souci des populations en proie au souci de leur survie, les dégradations ne sont pas prises en compte. Et ne parlons pas de l’incompétence ou de la cupidité des classes dirigeantes…

    Certains sites naturels sont à jamais perdus, et ceci sans bénéfice pour les populations, même immédiat.

    Donc, je voudrais savoir comment, concrètement, on va faire venir sur terre encore plus d’humains, tout en leur disant qu’ils doivent avoir l’eau courante, la salle de bains et l’électricité comme dans le monde occidental. On va poser les maisons en l’air pour ne pas détériorer les sols ?
    La limitation naturelle de la démographie permettait une symbiose avec le milieu. Cette symbiose est rompue.

    L’évêque de Guyane, qui fut en poste à Soweto, rapportait que des habitants de ce lieu lui avaient dit “avant la venue des Occidentaux, nous ne savions pas que nous étions pauvres”.

    Jésus se lavait dans le Jourdain -aujourd’hui pollué et presque sans eau…- Il dit à ses disciples de le suivre sans même prendre une chemise de plus…

    Quelque chose ne colle pas….

Comments are closed.