Rois de France

Peintre inspiré, dans La Comédie humaine, de son époque et de ses mœurs, à ses heures et pour des motifs bassement économiques, auteur de romans fantastiques ou pseudo-historiques, Balzac fut aussi, à l’occasion, historien.

Publié en 1837, jamais réédité depuis 1950, Rois de France se veut la démonstration, à travers les portraits de six souverains de la Maison de Bourbon, de Louis XIII à Louis XVIII, de la supériorité du pouvoir monarchique et des valeurs qu’il incarne.

Certes, il est loisible de contester certaines vues de Balzac, pas toujours exempt des partis pris de son époque, parfois abrupt en ses jugements jusqu’à l’injustice, notamment s’agissant de Richelieu, transformé en quasi fossoyeur de la monarchie ; cependant, il faut admirer, outre un remarquable esprit de synthèse lui permettant d’aller au fond des choses en quelques pages, sa superbe indifférence au « politiquement correct de son temps », qu’il abhorrait, et l’implacable démonstration des bénéfices d’un régime qui soustrait le pouvoir aux querelles et aux factions pour l’incarner en un homme destiné à régner et seul dépositaire de la légitimité politique, ce quels que soient ses qualités et ses défauts, sublimés ou compensés par la fonction.

En rééditant ce texte méconnu, suivi d’un extrait du Médecin de campagne consacré à l’épopée napoléonienne, école d’énergie politique, Péroncel-Hugoz rappelle que Balzac écrivit l’ensemble de son œuvre « à la lueur de deux Vérités éternelles : la religion et la monarchie » et met en évidence la brûlante actualité de son propos.

Anne Bernet Nouvelle Revue d’Histoire

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