Le déplorable niveau des profs des écoles!

À force de négliger l’orthographe, ce n’est plus seulement dans les copies des élèves qu’il faut traquer les fautes, mais aussi dans les corrections de certains enseignants. C’est notre langue qui se délite, sans que le ministère ne réagisse.

« L’accord des participes passés, notion de base, reste globalement peu maîtrisé. Les correcteurs constatent également une méconnaissance du lexique et une difficulté à justifier les réponses apportées. » Il ne s’agit pas de la correction de copies de collégiens mais du jugement porté sur celles des candidats à la session 2014 du concours de professeurs des écoles — les futurs instituteurs. Chaque année, les jurys de ce concours remettent un rapport sur le résultat de ces épreuves. Ce que l’on y découvre est consternant. « Trop de copies se présentent de manière brouillonne », poursuit le jury de l’académie de Lille, qui s’agace « des tableaux dont les lignes ne concordent pas, des ratures et des étoiles qui transforment la réponse en labyrinthe, des digressions inutiles, etc. ».

« Beaucoup de copies concernant les questions de grammaire manifestent encore trop de lacunes dans ce domaine », confirme celui de Caen, qui relève aussi « beaucoup de maladresses » dans l’expression des candidats : « Il est souvent difficile de percevoir la progression argumentative, les transitions entre les différentes parties manquent de netteté, l’introduction et la conclusion manquent souvent de pertinence… » L’académie de Dijon déplore de graves insuffisances « dans tous les domaines : savoirs fondamentaux dans le domaine de la langue, maîtrise de l’orthographe, capacité à organiser et développer son propos […]. Les candidats qui ne sont pas en mesure de maîtriser leur propre langue écrite ne sont pas en mesure de l’enseigner ». Ce que souligne aussi le jury de Grenoble : « Comment peut-on enseigner toutes les matières, et a fortiori dans les classes des premiers apprentissages, si l’on ne maîtrise pas soi même les normes orthographiques et syntaxiques ? »

Bien sûr, il y a aussi de bonnes copies, mais, sachant les difficultés de recrutement de l’Éducation nationale, il y a malheureusement de forts risques que des candidats dont les connaissances sont insuffisantes se retrouvent devant une classe, à tenter d’instruire des élèves dont on déplorera plus tard les défaillances en français, et plus précisément en orthographe… Même le ministère, qui a longtemps nié l’évidence, est obligé de reconnaître que le niveau a dramatiquement chuté dans ce domaine. Plusieurs études en ont apporté la preuve depuis longtemps.

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