La Belgique a 3 ministres du Bien-Etre animal!

 

La Belgique dispose désormais non pas d’un, mais de trois ministres dédiés au «bien-être animal». Ceux-ci ont prêté serment cette semaine, en déclarant : «Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et respect aux lois du bien-être animal» et ont déjà annoncé des objectifs prioritaires, comme la stérilisation des chats ou la limitation de l’expérimentation animale.
Le pays du Roi Philippe se préoccupe depuis de nombreuses années de la condition de ses animaux. Rappelez-vous, en juillet 2013, la présence d’animaux sauvages dans les cirques avait été interdite sur tout son territoire. La différence est que jusqu’à maintenant, le «bien-être» animal était confié à un seul ministre (fédéral) qui était seul décisionnaire sur les dossiers de protection animale. En juin 2014, lors de la réforme de l’Etat Belge, il a été décidé de régionnaliser cette compétence. Le pouvoir fédéral en a donc été démuni au profit de Bruxelles, de la Wallonie et de la Flandre, qui ont chacune nommé un ministre du bien-être animal, voilà pourquoi ceux-ci sont désormais trois.

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L’association de protection animale Belge Gaïa craignait que ce changement ne permette que des ministres régionaux de l’Agriculture «se saisissent de cette matière avec tous les conflits d’intérêts que cela suppose», cette dernière étant incompatible avec une prise en compte des intérêts des animaux. Elle a donc milité pour que ceci soit impossible, et a heureusement été entendue puisque le bien-être animal a été associé à l’Environnement.
Concernant la région bruxelloise, Michel Vandenbosch (le Président de Gaïa) se félicite des premières priorités qu’elle a évoquée : «Le nouveau gouvernement bruxellois entend interdire immédiatement l’élevage d’animaux pour la production de fourrure. Il accordera également une attention particulière au plan de stérilisation des chats, qui comprend la stérilisation obligatoire des chats domestiques et qui impose aux communes de mener une politique de stérilisation de chats errants afin d’éviter des problèmes de surpopulation. Les expériences sur les primates seront progressivement interdites et les tests sur animaux seront limités ‘au strict nécessaire’. GAIA avait insisté auprès des négociateurs gouvernementaux pour que ces points soient repris explicitement dans l’accord de gouvernement bruxellois, ce qui est aujourd’hui le cas». Les réglementations relatives à la commercialisation des chiens et des animaux exotiques seront également renforcées, tandis que les sanctions pour la maltraitance, la négligence animale et l’élevage clandestin d’animaux seront rendues plus sévères.
Une «importante lacune»
Gaïa déplore néanmoins que «cet accord n’aborde pas l’abattage rituel sans étourdissement, qui entraîne des souffrances inacceptables auprès des animaux». Une manifestation pour protester contre l’abattage sans étourdissement aura d’ailleurs lieu à Bruxelles le 28 septembre.

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En Wallonie également, le ministre de l’Environnement et du bien-être animal a annoncé des priorités prometteuses : l’interdiction prochaine de l’élevage d’animaux pour la production de fourrure, ce qui pourrait empêcher l’ouverture d’un énorme élevage de 18000 visons qui est actuellement en projet à Virton. Le nouveau Gouvernement entend également s’investir dans le Plan Chat, qui comprend la stérilisation obligatoire des chats domestiques et qui impose aux communes de mener une politique de stérilisation des félins errants afin d’éviter des problèmes de surpopulation.
Par ailleurs, la Wallonie a déclaré vouloir soutenir les initiatives d’harmonisation européenne vers le haut des normes du bien-être animal afin de valoriser les efforts accomplis par les 
éleveurs, notamment au niveau belge ; sensibiliser la population à la question du bien-être animal et de la maltraitance envers les animaux et valoriser le travail des éleveurs dans 
ce domaine ; encourager l’insertion de clauses spécifiques en faveur des produits respectueux du bien-être animal, notamment ceux issus de l’agriculture wallonne particulièrement respectueux de ces normes, dans les cahiers des charges utilisés dans les restaurants collectifs ; soutenir et promouvoir, en misant sur la recherche, les filières et les agriculteurs qui vont au-delà des normes actuelles du bien-être animal dans tous les types d’élevages ; limiter les expériences sur animaux au strict nécessaire ; étudier la possibilité de mettre fin aux expériences sur l’ensemble des 
primates, à l’instar de ce qui existe pour les gorilles et chimpanzés ; stimuler le développement de méthodes alternatives fiables, spécialement 
s’agissant des expériences impliquant des espèces sensibles ; renforcer les sanctions et le suivi pour les faits intentionnels de 
maltraitance animale. Gaïa regrette cependant que ni l’abattage rituel, ni la castration chirurgicale des porcs n’aient été evoqués. «Deux importantes lacunes« , selon Michel Vandenbosch.
L’accord flamand de majorité se fait quant à lui attendre. Les trois nouveaux ministres sont : Carlo Di Antonio (Wallonie), Bianca Debaets (Bruxelles) et Ben Weyts (Flandre). Espérons qu’il sauront faire adopter des lois bénéfiques pour le sort des animaux. Avec trois ministres leur étant dédiés, les animaux seraient-ils en train de devenir des citoyens comme les autres en Belgique ?

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