Communiqué du révolutionnaire (ex-ministre du Redressement productif-ex-avocat) Arnaud Montebourg!

Dans la série,  les politcocards (ssss…) se foutent vraiment de notre gueule:, voici : “Changer de vie, comme beaucoup de Français” par Arnaud Montebourg !

Publirédactionnel de l’INSEAD qui vient de perdre sa première place au rang des business schools?

“Dix millions de Français souhaitent changer de vie professionnelle et de trajectoire personnelle. Partout sur notre territoire, on voit apparaître ces pratiquants de l’exode urbain qui décident de vivre en télétravaillant à la campagne, ou dans les métropoles ces cadres supérieurs qui, passée la quarantaine, veulent redonner un sens à leur vie et décident de créer leur entreprise, leur rêve de jeunesse.

Beaucoup comptent sur leurs ressources personnelles, leur capital social ou leurs connaissances. D’autres, les plus nombreux, parce qu’ils n’ont pas souvent le choix, décident de se former à un nouveau métier. Ils sont chaque année des millions à faire, chacun selon leur niveau, l’apprentissage de nouveaux savoir-faire professionnels. C’est ce choix que j’ai engagé en me formant à l’INSEAD à la direction d’entreprise.

Pourquoi l’INSEAD ? Parce que enracinée en France, elle est une des meilleures du monde, et rivalise dans les classements internationaux sans complexe avec Harvard. Parce qu’elle est internationale et recrute dans le monde entier ses participants. Je veux remercier l’école de m’avoir aidé à financer cette formation, puisque tous les autres participants bénéficient du financement de leur formation par leur entreprise, ce qui n’est pas mon cas. Dans cette formation intensive d’un mois, nous étions 59 de 24 nationalités différentes et provenant de 32 secteurs économiques différents. 3 d’entre nous étaient des dirigeants d’entreprises publiques. Japonais, indonésiens, pakistanais, indiens, brésiliens, australiens, nord-américains, africains, européens. Tous les participants -entre 40 et 50 ans environ- sont très expérimentés, ont déjà des parcours accomplis, et ont très souvent montré des qualités remarquables. Mais ils s’interrogent sur leur vie, leur destin professionnel et désirent souvent prendre un sérieux virage, et progresser encore.

Le directeur de notre programme nous accueillait en déclarant que nous accumulions à nous tous 1000 années d’expérience et que nous allions donc nous enseigner les uns aux autres. Voici l’état d’esprit de cette école. C’est ce que nous avons donc fait en mettant en commun nos passions et nos doutes.

L’INSEAD* est surtout une école d’humilité où l’on fait l’apprentissage intellectuel et pratique du travail en équipe, comme outil du succès économique, ce qui n’est malheureusement pas assez enseigné en France. C’est aussi une école de l’anticonformisme car les entreprises digèrent et intègrent en permanence les apports des sciences humaines et sociales pour améliorer leur efficacité, à l’inverse des gouvernements ou de la sphère publique qui ont un retard dramatique en la matière. Anthropologie, philosophie, économie, sociologie, éthologie, psychologie: l’apport de ces sciences permet de renouveler et de nourrir les compétences des dirigeants d’entreprise, ce qui contraste avec la paresse intellectuelle de nombre de responsables politiques qui cultivent parfois avec obstination leur inculture.

Ce n’est pas par hasard que l’économie est devenue peu à peu plus forte que la politique. Parce qu’elle s’intéresse à la société et puise dans ses enseignements son efficacité. Quant à la politique, elle ne se rend plus elle-même compte de l’institutionnalisation de sa propre arrogance, matrice fondamentale de la décision erronée ou fautive.

Lorsque j’ai quitté Bercy sur un lourd et grave désaccord de politique économique avec le Président et le Premier ministre, j’ai indiqué mon désir de retourner vivre au milieu des Français, de quitter la politique comme mode de vie à part et coupé du réel, et surtout comme source de revenu. J’ai fait le choix de l’entrepreneuriat, comme troisième vie professionnelle. J’ai en effet exercé dans ma jeunesse le métier d’avocat pendant 8 ans, puis pendant 17 ans exercé de nombreuses responsabilités politiques. Le moment est venu de réaliser un rêve : créer, reprendre, développer une entreprise. C’est ma façon personnelle, à un petit niveau, de participer à la création de richesse et d’emplois dont notre pays a besoin. La force de l’entreprise, communauté humaine, productive et créative est un des points de ralliement de notre société et d’union de nos efforts collectifs.

C’est ce que j’ai tant aimé défendre au Ministère de l’Economie et du Redressement productif. Le moment est venu pour moi de faire enfin entrer dans ma propre vie personnelle cet état d’esprit qui m’a longtemps guidé.

Changer sa vie est un acte profondément révolutionnaire pour celles et ceux qui en font leur choix.

J’ai fait ce choix, comme beaucoup de Français.”

Source

*Un classement du cabinet QS évalue les programmes MBA européens. La London Business School ravit la première place à l’Insead, HEC et l’Essec progressent fortement.

Related Articles