Théâtre/ Saigon (Vidéo)

https://www.youtube.com/watch?v=jC0nDkCUdhQ

Chez les Hommes Approximatifs, beaucoup de choses se jouent dans les intervalles. Des existences entières peuvent s’y glisser entre deux gestes ou deux paroles. Il suffit, par exemple, de remarquer que Saigon est un nom aujourd’hui perdu pour que se creusent des distances inouïes. Certaines vies se sont jouées là, entre 1956 et 1996. Souvent elles sont restées discrètes, silencieuses. Parfois, la langue maternelle a été tue jusqu’à l’effacement. Mais l’Histoire, pour peu qu’on sache l’entendre, peut briller au détour d’une confidence, d’un mot oublié depuis un demi-siècle.

La chair poétique des spectacles de Caroline Guiela Nguyen, artiste associée à l’Odéon, naît d’un long processus d’immersion et de rencontres, puis d’écriture collective au plateau. Ce projet-ci réunit des comédiens français et vietnamiens pour donner corps ensemble à “cette France qui doit se raconter au-delà de ses propres frontières”. Bouquet de voix et de visages situé dans un restaurant valant pour tous lieux et tous temps, Saigon tresse des histoires d’exils et d’amour à partir de centaines d’émotions racontées en France et au Vietnam, puis métamorphosées en théâtre. “La grande préoccupation de notre compagnie”, conclut Caroline Guiela Nguyen, “est de savoir quels sont les récits que nous apportons comme réponse à notre monde.”

 

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