Onfray viré du service public sans préavis!

La fin de la diffusion des cours de l’université populaire de Caen sur France Culture ajoute Michel Onfray à la liste des intellectuels interdits d’antenne à France Télévisions.
Michel Onfray a appris, sans sommation, sans d’ailleurs que la direction de la radio ait seulement la délicatesse et la courtoisie de l’appeler directement, que France culture cesserait désormais de diffuser les cours qu’il donnait à l’université de Caen. Exit donc, cette parole dérangeante, devenue insupportable pour le pouvoir. Après Éric Zemmour, interdit de service public, après Frédéric Taddéï, contraint de s’exiler sur RT pour recouvrer la liberté d’inviter les débatteurs de son choix sans qu’on lui dresse une liste des bannis d’antenne, c’est au tour d’une autre voix dissidente d’être congédiée, sans un mot, sans une explication.

Depuis des années pourtant, la station publique diffusait pendant l’été les cours que Michel Onfray donnait dans le cadre de son université qu’il avait créée en 2002 après que Jean-Marie Le Pen s’est qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle. Signe que les audiences de Michel Onfray ne devaient pas être si mauvaises et qu’il bénéficiait d’un public captif et fidèle, France culture coéditait également des coffrets audio du philosophe. Mais Michel Onfray, qui pendant des années a participé de bonne foi au théâtre de l’antifascisme, soufflant sur les craintes qu’un jour, la peste brune prenne le pouvoir en France, a fini par renoncer à jouer plus longtemps cette pièce qui n’était qu’une fable pour que se maintiennent au pouvoir les mêmes gens.

Aussi, le philosophe n’a jamais souscrit à l’idée qu’au soir du 7 mai 2017, avait émergé un nouveau monde et n’était pas dupe de la manière dont l’élection s’était jouée.(…)

Depuis, il n’avait de cesse de mettre en évidence les faux semblants de la Macronie et de tirer à boulet rouge sur le président. Dans l’un de ses dernières vidéos postées le 3 septembre sur sa web télé, Michel Onfray publiait une lettre ouverte à Emmanuel Macron après que le chef de l’Etat a décidé de nommer l’écrivain Philippe Besson consul à Washington. « Votre altesse, votre excellence, votre sérénité, mon cher Manu, mon roi », raillait-il en introduction de sa missive. Le philosophe moquait l’esprit de cour, l’affaire Benalla, les bons plaisir du président, sa décision de se faire construire une piscine à Brégançon, la promotion d’Agnès Saal… Une manière d’enterrer les dernières illusions d’une république exemplaire « Vive la République, vive la France, vive toi » concluait-il pour mieux souligner l’égotisme d’Emmanuel Macron.

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