Slava Poulunin, clown du XXIème siècle (Vidéo)

Il a le cheveu hirsute et la parole qui fuse. Sous ses airs de dilettante, c’est un travailleur acharné. Clown de renommée mondiale, il a pour ambition première d’aller au bout de ses rêves et d’atteindre l’absolue liberté. Il, c’est Slava Polunin, né le 12 juin 1950 à Novossil, petite ville située au sud de Moscou, sur le chemin de la mer Noire.

Il grandit à la campagne et découvre à l’âge de onze ans Charlie Chaplin dans Le Kid. « Je n’ai pas vu la fin, raconte-t-il, parce qu’on a éteint la télévision avant, mais… le lendemain, je savais avec certitude ce que je voulais faire de ma vie. » Quelques années plus tard, jeune homme, Slava gagne la ville qu’il tient pour « la plus belle du monde », Saint-Pétersbourg, alors appelée Leningrad. Censé y faire des études d’ingénieur, Slava ne tarde pas à se lancer dans l’art de la pantomime.

Grâce à des pièces comiques qu’il a créées avec son partenaire sur scène, A. Skvorcov, Slava Polunin est devenu une icône de la culture russe.

Il créé rapidement son personnage de clown, Assissaï, petit bonhomme ridicule et touchant, en combinaison jaune et chaussures rouges à longs poils. Assissaï, c’est la quintessence de la mélancolie poétique qui caractérise le génial clown soviétique Leonid Yengibarov, du raffinement philosophique du mime Marceau, de l’humanité et du comique émouvant des films de Chaplin – les trois grands maîtres de Polunin.

Peu à peu, à travers le personnage d’Assissaï, naît le projet d’un théâtre de clowns, tous différents et pourtant aisément reconnaissables. Ce kaléidoscope de caractères s’incarne plus particulièrement dans « le théâtre de clowns de St Petersburg », troupe créée par Polunin à la fin des années soixante et dont la popularité est d’emblée, stupéfiante. L’aventure s’arrête vingt ans plus tard, car ce qui intéresse maintenant Slava c’est la tragicomédie et son désir de « faire revenir le clown au théâtre».

C’est en 1993 que né le légendaire Slava’s Snowshow. Cette merveilleuse tempête de neige tourbillonne à travers le monde depuis maintenant 25 ans. Ce spectacle présenté dans des centaines de villes à travers le monde a reçu 20 des plus prestigieuses récompenses théâtrales du monde, y compris les prix Lawrence Olivier, Drama Desk, Triumph et Golden Nose.

Bien plus qu’un acteur et metteur en scène de théâtre, Slava Polunin est également directeur artistique et producteur d’événements et de festivals de grande envergure : « Mime-parade » réunit plus de huit cents clowns venus de toute l’URSS à Leningrad, le festival de théâtre de rue, le Congrès national des fous, la Caravane de la Paix, la Nef des Fous – rassemblant, à Moscou, les meilleurs clowns du monde – . Slava le maître des clowns russes, traverse depuis 40 ans toutes les frontières avec son troupeau toujours croissant de « fous authentiques ».

En 2013, Slava Polunin est nommé Directeur Artistique du cirque le plus ancien et le plus grand de Russie – le cirque de l’État de Saint-Pétersbourg (Bolshoi).

«LE MOULIN JAUNE», siège de «L’Académie Internationale des Fous» !

Aujourd’hui, Slava, espiègle patriarche, a élu domicile en France, et plus précisément en Seine-et-Marne dans un ancien moulin entièrement dévolu à la célébration du spectacle et de l’imagination. Acquis en 2001, cette grande bâtisse au bord d’une rivière abandonnée depuis 20 ans, a progressivement été aménagée par Slava avec toute sa fantaisie et son imagination. Devenu un véritable lieu de vie, le Moulin est un espace destiné à la création, et à l’accueil en résidence d’artistes. Savant mélange, sur quatre hectares, d’art brut, de science-fiction et de cirque fellinien, le Moulin jaune est un laboratoire vivant où faire germer l’inspiration artistique.

Les murs peints par Os Gemeos – peintres graffitistes brésiliens – la grande table du dîner sous le saule pleureur, les dépendances où s’activent jardiniers et cuisiniers, le « jardin blanc », « jardin rouge », « jardin noir », les hamacs qui pendent près du kiosque indien, la barque en forme de lune et le soleil couchant, Slava livre son grand secret : « Mon premier mérite – et peut-être le seul – est d’être capable d’inspirer aux gens l’envie de faire tout avec joie. Le mot travail est interdit dans la famille. Si ce que tu fais ne te procure pas de plaisir, fais autre chose. »

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