Chine/ La danse du paon (Vidéo)

Les Dai sont une ethnie occupant notamment le Yunnan, province australe de la Chine, mais également présente en Thaïlande, au Laos, au Myanmar et au Vietnam. Cette ethnie est célèbre pour ses nombreuses danses folkloriques, inspirées, comme souvent en danse traditionnelle, de la nature environnante : la danse du bambou, la danse de l’eau… et la plus connue, véritable vecteur de l’identité culturelle Dai, la danse du Paon.

Le paon est célébré au Yunnan comme symbole de richesse, de sagesse et de bonheur. Selon la légende, il y a plus de mille ans, le chef des Dai Zhaoma Lijieshu a créé une danse en imitant la posture élégante d’un paon.

Mihrimah a choisi de nous enseigner la danse du Paon sous l’angle de son évolution naturelle et de son enrichissement au cours du temps, pour nous montrer comment aujourd’hui le courant original et deux des courants parallèles nés de cette danse traditionnelle peuvent co-exister et comment a été conservée l’essence de la danse du Paon dans ses embranchements et fusions. (Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec le Tribal, et à celles qui militent et travaillent pour conserver l’âme du tribal et que ses racines ne se perdent pas dans le développement de son enseignement en France.)

La danse du Paon est délicate et gracieuse, tel l’animal qui l’inspire. Parfois la danseuse (ou le danseur) mime l’animal. Parfois la danseuse devient elle-même l’animal, silhouette mouvante, qui se promène dans la forêt, cherche de l’eau, s’ébat au bord d’un ruisseau, se baigne, fait la roue, déploie les ailes sous le soleil et s’envole.

La danse traditionnelle est par nature populaire, elle est composée de mouvements simples, réalisables par tous, puisque l’objectif est le « danser ensemble » pour célébrer, vivre, ressentir, fêter. Ce n’est pas une danse de représentation, de spectacle.  C’est dans sa richesse que sont puisées la créativité et les bases des évolutions plus modernes.

Ainsi, la forme traditionnelle de la Danse du Paon est composée de mouvements peu amples, répétitifs, avec des mouvements de mains, des sauts, des rotations et une impression de rebond. Les robes sont resserrées en bas, limitant ainsi les mouvements de jambes.

Les formes plus modernes visent à être représentées devant un public, et ont donc été adaptées pour la scène. Les mouvements sont amplifiés, des postures plus complexes de représentation de l’oiseau sont ajoutées. Le résultat conserve l’esprit de la danse, mais est plus « spectaculaire ».

Et enfin, l’extraordinaire danseuse Yang Liping crée en 2004 pour le spectacle « Dynamic Yunnan » la chorégraphie « Spirit of the Peacock », sublime interprétation contemporaine de la danse du Paon.

 

 

Source

Related Articles