Ni la révolution pro-européenne que veulent voir les médias occidentaux, ni le coup d’État fasciste décrit par les médias russes, mais un réveil chrétien

Des prêtres orthodoxes, uniates et catholiques et des pasteurs protestants qui entonnent une prière collective toutes les heures depuis la scène du Maïdan, la place de l’Indépendance à Kiev, des membres des groupes d’auto-défense avec un rosaire accroché à leur casque ou encore arborant l’archange Michel, patron de l’Ukraine. Une chapelle improvisée sous une tente, des patriotes qui jeûnent pour leur pays. La foule à genou, priant pour ses morts. Ce prêtre, aumônier improvisé d’une sotnia, que le journaliste polonais Dawid Wildstein a vu prendre sous sa protection, avec son groupe d’autodéfense, un car de jeunes soldats bloqué par la multitude en colère (c’était au moment des massacres des 18-19 février par les autorités) en criant : « Ne faites pas ça, vous êtes chrétiens, nous sommes chrétiens ! » avant de grimper sur le toit du car et de brandir son crucifix : tous les occupants du véhicule ont pu en sortir et s’éloigner sans être inquiétés. Une sotnia chrétienne rassemblant orthodoxes et gréco-catholiques qui refusent toute violence et qui rendent témoignage au Christ par leur attitude d’opposition au mal par le bien. Un jeune homme sur la scène du Maïdan qui lance à la foule, après avoir tenté de s’exprimer dans un ukrainien maladroit : « Sœurs, frères, je vais parler en russe. Il faut prier et ne pas se laisser vaincre par le mal, mais vaincre nous-mêmes avec le bien et l’amour fraternel. » Les mots « Gloire à Dieu, gloire à Jésus-Christ, gloire à l’Ukraine » qui retentissent régulièrement sur la place…

La révolution ukrainienne c’est aussi cela et les témoins directs que j’ai rencontrés le confirment : dès le début des manifestations au Maïdan, Jésus-Christ était présent parmi les manifestants et sa présence s’est intensifiée à mesure que le temps passait. Je ne veux pas prétendre que Dieu Lui-même soutient les revendications des manifestants, mais simplement qu’il était présent par son Église et qu’un nombre grandissant de protestataires avaient les yeux tournés vers Jésus-Christ. « Travaille comme si tout dépendait de toi, prie le Seigneur comme si tout dépendait de Lui », dit un proverbe ukrainien rappelé depuis la scène du Maïdan par le cardinal Lubomyr Husar, archevêque émérite gréco-catholique de Kiev. Un curé d’une paroisse de Kiev explique au journaliste de l’hebdomadaire catholique polonais Gość Niedzielny : « Puisque nos fidèles y sont, nous avons le devoir de leur apporter un soutien spirituel ».

Lila et Andriy, deux de mes amis ukrainiens, catholiques romains, confirment. Ils ont passé quelques jours au Maïdan de l’Indépendance les 27 et 28 décembre et les 2 et 3 janvier. Pour eux, ces trois mois de protestations sont comme une immense récollection de l’ensemble de la nation ukrainienne. En effet, m’expliquent-ils, les manifestants de Kiev viennent de toute l’Ukraine. Nombreux sont aussi les russophones de l’est du pays,  de Donetsk, Kharkov, Lougansk, et aussi de Crimée, certains ne maîtrisant que très peu ou pas du tout la langue ukrainienne. Les russophones de Kiev sont eux aussi présents en masse. Et si l’Église orthodoxe affiliée au patriarcat de Moscou n’a pas soutenu les protestations, contrairement aux autres Églises d’Ukraine, ses fidèles, et même ses prêtres, sont venus en nombre. Depuis quelques jours, le frère de Lila y est. Il loge chez les pères franciscains. Pour lui comme pour les gens qu’il a rencontrés dans le train l’emmenant à Kiev, il s’agit d’un pèlerinage. Les Ukrainiens se rendent au Maïdan afin de prier pour leur pays, pour les héros morts assassinés depuis les toits par les francs-tireurs à la solde de Ianoukovytch (et peut-être aussi, ce que beaucoup pensent tout haut en Ukraine, de Moscou) et ceux abattus à bout portant ou battus à mort par les Berkouts. Aujourd’hui ils prient aussi pour la paix alors que les médias au service du Kremlin semblent depuis le début de la protestation déjà, comme pour la Géorgie en 2008, préparer la nation russe et le monde à une invasion de l’Ukraine en multipliant les émissions de propagande sur le caractère supposé fasciste, ultra-nationaliste et violent du soulèvement du peuple ukrainien. Des fascistes bien entendu soutenus par la CIA comme au bon vieux temps de la propagande soviétique. Plutôt que de s’occuper de ses propres ultra-nationalistes dont elle ne manque pas, à commencer par Jirinovski, vice-président de la Douma, et son parti politique, et en passant par ces mouvements nationaux-bolcheviques à la symbolique néo-nazie qui ont déjà assassiné tant d’étrangers trop basanés à leur goût, voilà la Sainte Russie de Vladimir Poutine qui va sauver le monde et l’Ukraine, et notamment les « Russes » d’Ukraine contre les ultra-nationalistes de Svoboda, un parti malgré tout très minoritaire au sein du nouveau gouvernement ukrainien.

Lila et Andriy n’ont pas vu ces fameux ultra-nationalistes lorsqu’ils étaient au Maïdan, mais il faut dire que les services ukrainiens n’avaient pas encore commencé leur campagne d’assassinats. Ils avaient seulement réprimé violemment, le 30 novembre, les étudiants présents sur la place. Pour beaucoup, cela s’était terminé à l’hôpital. Les seuls militants politiques rencontrés par Lila et Andriy étaient des partisans de Ioulia Tymochenko affairés à récolter des signatures pour sa libération. Les nationalistes étaient donc encore absents mais par contre il y avait déjà la tente tenant lieu de chapelle œcuménique montée là où les étudiants avait été passés à tabac par les Berkouts quelques semaines plus tôt. Une tente ornée d’une croix à l’extérieur et abritant des icônes à la mode orthodoxe. Une tente où les messes sont dites régulièrement par des prêtres des différentes Églises d’Ukraine, et où les fidèles viennent prier ensemble. Les prières sont aussi dites depuis la scène du Maïdan, toutes les heures, de jour comme de nuit. Ce qui a frappé mes amis, c’est aussi la solidarité et la bienveillance qui régnaient entre toutes ces personnes présentes. Dès leur arrivée sur la place, des hommes les ont abordés et leur ont demandé s’ils avaient où dormir et s’ils avaient faim. C’était le soir. Lila et Andriy se sont assis près d’un de ces feux de bois brûlant dans des bidons métalliques autour desquels les gens se réchauffent. On leur a servi un thé, du bortsch et des sandwiches. Le lendemain matin quand ils se sont à nouveau approchés d’un feu de bois,  des gens se sont levés pour leur céder leur place. Un homme était assis là, la soixantaine, à la mine triste et aux traits fatigués. Il leur a expliqué qu’il était de l’ouest, qu’il était là depuis le début. Lila lui a demandé s’il n’avait pas envie de rentrer chez lui. L’homme a répondu qu’il resterait tant que ce gouvernement n’aurait pas démissionné. Quelqu’un lui a proposé un thé. Il a refusé car c’était vendredi : alors qu’il faisait -10 ou -12°, cet Ukrainien ne buvait et ne mangeait rien le mercredi et le vendredi, il jeûnait pour son pays, l’Ukraine, considérant que ce qu’il endurait n’était rien par rapport à l’avenir de ses enfants et petits-enfants. Lila et Andriy ont rencontré d’autres personnes comme cet homme, qui jeûnaient pour leur patrie. Et partout sur la place, des gens priaient le Seigneur.

Au début, en novembre, ils n’étaient pas très nombreux, mais avec le temps même les manifestants peu pratiquants se sont aperçus de la puissance de la prière, notamment quand ils ont vu des prêtres prier debout où à genou devant les rangées de Berkouts et qu’ils ont constaté que c’était efficace ! Sur la scène du Maïdan, une grande image de la Vierge de Fatima. Ailleurs sur la place, une autre image avec le Christ Miséricordieux et l’inscription « Jésus, j’ai confiance en Toi » et « Nous Te confions l’Ukraine. »
En Ukraine, 90 % des gens se considèrent comme croyants. Parmi eux, 40 % d’orthodoxes du patriarcat de Kiev, 30 % d’orthodoxes du patriarcat de Moscou, 15 % de gréco-catholiques, 3 % de membres de l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne, un peu plus de 2 % de protestants et un peu moins de  catholiques, ainsi qu’une proportion encore moindre de musulmans et de juifs. Mais au Maïdan tous les chrétiens prient ensemble et les juifs de Kiev étaient aussi très présents sur la place, ce qui contredit d’ailleurs la propagande russe sur les milices néo-nazies qui auraient pris le contrôle du mouvement. Il y a d’ailleurs eu un amalgame entre le « secteur droit », un rassemblement de mouvements nationalistes devenu très actif au Maïdan lorsqu’il a fallu affronter les forces de l’ordre, et le parti Svoboda. Les ultra-nationalistes de Svoboda ont été élus aux dernières élections législatives en poliçant leur message et leur image, mais pour Andriy et Lila, ils ont perdu ces derniers mois une bonne part de leur soutien dans la population car ils sont désormais perçus comme une force divisant les Ukrainiens et totalement étrangère au Maïdan. Quant au secteur droit, il a récusé toute participation aux actes violents menés par ce qu’Andriy et Lila considèrent comme des provocateurs du pouvoir ou, peut-être, des militants du parti Svoboda. Les élections anticipées de mai nous diront si mes amis ukrainiens ont raison.

J’ai aussi interrogé Iryna, une amie ukrainienne russophone originaire du centre du pays. Iryna aussi soutient le Maïdan. Pour elle, il s’agit d’une révolution contre un régime corrompu jusqu’à la moelle. Elle en a elle-même fait l’expérience. Sage-femme, elle aurait souhaité faire des études de médecine mais ses parents n’avaient pas l’argent nécessaire pour verser les pots-de-vin réclamés par les responsables de l’université. Sa fille étant gravement malade, elle a dû elle-même remettre discrètement des enveloppes aux personnels hospitaliers avant chaque soin. Selon Iryna, les russophones du centre et de l’est se sentent eux aussi ukrainiens et détestent Vladimir Poutine pour sa politique nationaliste et agressive vis-à-vis des voisins de la Russie. Son avis semble confirmé par le fait que, hormis la Crimée, les manifestations pro-Maïdan ressemblent nettement plus de monde que les manifestations pro-Russie dans les grandes villes de l’est.

Depuis la scène du Maïdan, Stanislav Szyrokoradiuk, évêque du diocèse de rite latin de Kiev-Jitomir a appelé chaque personne au cœur droit à venir au Maïdan, car on s’y bat pour la défense des valeurs fondamentales. Les Ukrainiens qui s’y rassemblent et y viennent désormais en pèlerinage n’ont pas d’exigences financières. Ils ne réclament pas de meilleurs salaires. Ce qu’ils demandent, c’est plus de justice et plus de liberté, et c’est l’identité de la nation ukrainienne, une identité chrétienne, que l’on voit se renforcer sous nos yeux. Le journaliste conservateur catholique polonais Jan Pospieszalski raconte que sur la scène du Maïdan, une jeune fille a cité ces mots prononcés par des journalistes français présents sur place : « L’Ukraine pense qu’elle a besoin de l’Union européenne, mais c’est faux ! C’est nous, cette Union vieillissante, lessivée de ses valeurs et de ses idées, qui avons besoin de l’Ukraine ! De cette Ukraine qui s’est révélée au Maïdan ».

 

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22 Comments

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  • Smarties , 4 mars 2014 @ 3 h 34 min

    Et n’oubliez pas que le président russe Medvedev avait présenté la “World currency”, un modèle de monnaie mondiale, qui doit arriver après la faillite de l’euro et du dollar :

    http://www.globalresearch.ca/medvedev-unveils-world-currency-coin-at-g8/14326

  • Marie Genko , 4 mars 2014 @ 8 h 54 min

    Olivier Bault, comme toujours, rêve éveillé…!
    Pour le ramener un peu sur notre planète voici ci-dessous un copié collé d’un article en Anglais.
    Malheureusement la photo jointe à l’article n’a pas voulu se photocopier

    By Reuters, The Associated Press and Haaretz

    cet article parle des agissements de “Delta”, un mercenaire Israelien à Kiev qui appelle ses troupes les casques bleu de Maïdan.
    Il n’est pas clair du tout qui est son employeur, par contre il est clair qu’il a le soutien de l’ambassade d’Israël à Kiev…?

    Comme nous le savons tous, des élections devaient avoir lieu l’an prochain en Ukraine, le coup d’Etat qui a eu lieu a bien été perpétré pour une prise de pouvoir par une certaine opposition!
    Opposition, qui a déclaré depuis qu’elle va faire une chasse aux sorcières!
    Pour les anglophones cet article ne manquera pas d’intérêt:

    “The ex-Israeli soldier who led a Kiev fighting unit
    ‘Delta’ has headed ‘the Blue Helmets of Maidan’ of 40 men and women – including several IDF veterans – in violent clashes with government forces.
    By JTA | Feb. 28, 2014 | 10:43 PM | 47

    Delta, the nom de guerre of the Jewish commander of a Ukrainian street-fighting unit, is pictured in Kiev earlier this month. Photo by Courtesy Text size Comments (47) Print Page Send to friend Share on Facebook Share on Twitter Share related tagsJewish World
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    Jewish leaders in Crimea back Ukrainian government, call for Russian withdrawal

    By Anshel Pfeffer | Mar. 3, 2014 | 10:21 PM He calls his troops “the Blue Helmets of Maidan,” but brown is the color of the headgear worn by Delta — the nom de guerre of the commander of a Jewish-led militia force that participated in the Ukrainian revolution. Under his helmet, he also wears a kippah.

    Delta, a Ukraine-born former soldier in the Israel Defense Forces, spoke to JTA Thursday on condition of anonymity. He explained how he came to use combat skills he acquired in the Shu’alei Shimshon reconnaissance battalion of the Givati infantry brigade to rise through the ranks of Kiev’s street fighters. He has headed a force of 40 men and women — including several fellow IDF veterans — in violent clashes with government forces.

    Several Ukrainian Jews, including Rabbi Moshe Azman, one of the country’s claimants to the title of chief rabbi, confirmed Delta’s identity and role in the still-unfinished revolution.

    The “Blue Helmets” nickname, a reference to the UN peacekeeping force, stuck after Delta’s unit last month prevented a mob from torching a building occupied by Ukrainian police, he said. “There were dozens of officers inside, surrounded by 1,200 demonstrators who wanted to burn them alive,” he recalled. “We intervened and negotiated their safe passage.”

    The problem, he said, was that the officers would not leave without their guns, citing orders. Delta told JTA his unit reasoned with the mob to allow the officers to leave with their guns. “It would have been a massacre, and that was not an option,” he said.

    The Blue Helmets comprise 35 men and women who are not Jewish, and who are led by five ex-IDF soldiers, says Delta, an Orthodox Jew in his late 30s who regularly prays at Azman’s Brodsky Synagogue. He declined to speak about his private life.

    Delta, who immigrated to Israel in the 1990s, moved back to Ukraine several years ago and has worked as a businessman. He says he joined the protest movement as a volunteer on November 30, after witnessing violence by government forces against student protesters.

    “I saw unarmed civilians with no military background being ground by a well-oiled military machine, and it made my blood boil,” Delta told JTA in Hebrew laced with military jargon. “I joined them then and there, and I started fighting back the way I learned how, through urban warfare maneuvers. People followed, and I found myself heading a platoon of young men. Kids, really.”

    The other ex-IDF infantrymen joined the Blue Helmets later after hearing it was led by a fellow vet, Delta said.

    As platoon leader, Delta says he takes orders from activists connected to Svoboda, an ultra-nationalist party that has been frequently accused of anti-Semitism and whose members have been said to have had key positions in organizing the opposition protests.

    “I don’t belong [to Svoboda], but I take orders from their team. They know I’m Israeli, Jewish and an ex-IDF soldier. They call me ‘brother,’” he said. “What they’re saying about Svoboda is exaggerated, I know this for a fact. I don’t like them because they’re inconsistent, not because of [any] anti-Semitism issue.”

    The commanding position of Svoboda in the revolution is no secret, according to Ariel Cohen, a senior research fellow at the Washington D.C.-based Heritage Foundation think tank.

    “The driving force among the so-called white sector in the Maidan are the nationalists, who went against the SWAT teams and snipers who were shooting at them,” Cohen told JTA.

    Still, many Jews supported the revolution and actively participated in it.

    Earlier this week, an interim government was announced ahead of election scheduled for May, including ministers from several minority groups.

    Volodymyr Groysman, a former mayor of the city of Vinnytsia and the newly appointed deputy prime minister for regional policy, is a Jew, Rabbi Azman said.

    “There are no signs for concern yet,” said Cohen, “but the West needs to make it clear to Ukraine that how it is seen depends on how minorities are treated.”

    On Wednesday, Russian State Duma Chairman Sergey Naryshkin said Moscow was concerned about anti-Semitic declarations by radical groups in Ukraine.

    But Delta says the Kremlin is using the anti-Semitism card falsely to delegitimize the Ukrainian revolution, which is distancing Ukraine from Russia’s sphere of influence.

    “It’s bullshit. I never saw any expression of anti-Semitism during the protests, and the claims to the contrary were part of the reason I joined the movement. We’re trying to show that Jews care,” he said.

    Still, Delta’s reasons for not revealing his name betray his sense of feeling like an outsider. “If I were Ukrainian, I would have been a hero. But for me it’s better to not reveal my name if I want to keep living here in peace and quiet,” he said.

    Fellow Jews have criticized him for working with Svoboda. “Some asked me if instead of ‘Shalom’ they should now greet me with a ‘Sieg heil.’ I simply find it laughable,” he said. But he does have frustrations related to being an outsider. “Sometimes I tell myself, ‘What are you doing? This is not your army. This isn’t even your country.’”

    He recalls feeling this way during one of the fiercest battles he experienced, which took place last week at Institutskaya Street and left 12 protesters dead. “The snipers began firing rubber bullets at us. I fired back from my rubber-bullet rifle,” Delta said.

    “Then they opened live rounds, and my friend caught a bullet in his leg. They shot at us like at a firing range. I wasn’t ready for a last stand. I carried my friend and ordered my troops to fall back. They’re scared kids. I gave them some cash for phone calls and told them to take off their uniform and run away until further instructions. I didn’t want to see anyone else die that day.”

    Currently, the Blue Helmets are carrying out police work that include patrols and preventing looting and vandalism in a city of 3 million struggling to climb out of the chaos that engulfed it for the past three months.

    But Delta has another, more ambitious, project: He and Azman are organizing the airborne evacuation of seriously wounded protesters — none of them Jewish — for critical operations in Israel. One of the patients, a 19-year-old woman, was wounded at Institutskaya by a bullet that penetrated her eye and is lodged inside her brain, according to Delta. Azman says he hopes the plane of 17 patients will take off next week, with funding from private donors and with help from Ukraine’s ambassador to Israel.

    “The doctor told me that another millimeter to either direction and she would be dead,” Delta said. “And I told him it was the work of Hakadosh Baruch Hu.”

  • CORNUT , 4 mars 2014 @ 10 h 49 min

    S’il suffit qu’on vous parle de chrétienté pour vous faire pleurer. S’ils suffit qu’on fasse un parallèle de forme avec la situation que nous vivons en France, complexés que nous serions de ne pouvoir exprimer notre foi en Jésus. S’il suffit qu’on touche la corde sensible pour vous faire faire n’importe quoi…

  • samovar , 4 mars 2014 @ 11 h 14 min

    Peu importe comment on en parle (du Christ) mais parlons en, parlez en ! C’est une règle marketing connue : “parlez de moi en mal, parlez de moi en bien, mais parlez en” !! Et je fais remarquer innocemment que les Femens qui se “lâchent” dans les églises en France sont ukrainiennes !!

  • Yves , 4 mars 2014 @ 16 h 07 min

    Exact! c’est plus politique, que chrétien.
    Un vrai chrétien ne détruirait pas une église!

  • Yves , 4 mars 2014 @ 16 h 08 min

    Exact! c’est plus politique, que chrétien.
    Un vrai chrétien ne détruirait pas une église!

  • jpm , 4 mars 2014 @ 16 h 26 min

    troisième voie = voie de garage
    cela dit que des chrétiens interviennent pour faire baisser la tension tant mieux !

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