Bouffonneries montebourgeoises

M. Montebourg, appuyé pour l’occasion par le reste du gouvernement et le Président de la République, a donc signifié à M. Mittal que lui et son groupe n’étaient plus les bienvenus en France et a agité le chiffon rouge d’une nationalisation du site de Florange. Colère d’opérette, petits moulinets de bras frénétiques, décisions à l’emporte-pièce et déclarations guerrières de petit caporal-chef… Il y a décidément du Sarkozy dans cet homme-là !

Évidemment, vues de New Delhi, les déclarations de notre ministre suscitent l’étonnement quand ce n’est pas une certaine forme d’agacement. Étonnement parce qu’on a du mal à comprendre pour quelles obscures raisons, et au regard du taux de chômage que nous nous coltinons, un ministre chargé du « Redressement productif » s’en prendrait aussi violement à un groupe qui génère un peu plus de 20 000 emplois sur son territoire ; agacement parce que le contribuable indien moyen sait qu’il va bientôt devoir financer l’acquisition de 126 Rafales – soit un contrat de quelques milliards d’euros : les hasards du calendrier font que la sortie tonitruante de M. Montebourg intervient au moment même où le groupe Dassault crée sa filiale indienne. On imagine sans peine la stupeur et les cris d’effroi de nos élus si New Delhi, juste pour rire, se piquait de nationaliser ladite filiale dans les mois qui viennent.

Par ailleurs, les roulements de mécanique de M. Montebourg déboulent en « une » des journaux au moment même où l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) lancent leur nouvelle campagne – « Say oui to France » – dont l’objet est, précisément, d’attirer des investisseurs internationaux dans notre beau pays. Il faut préciser ici que les investissements étrangers sur le territoire national, ça n’est rien de moins que 2 millions d’emplois (dont 27 958 créations rien qu’en 2011 [1]), un bon tiers – Ô ironie cruelle – de nos exportations et environ 20% des investissements en recherche et développement qui sont réalisés par les entreprises domiciliées en France. Nous finançons donc à grand renfort d’argent public une campagne pour attirer des investissements étrangers tandis que nos ministres se précipitent devant les caméras pour taper à bras raccourcis sur Google, Ferrero (Nutella) et maintenant ArcelorMittal. Bref, à force d’étaler nos règlementations liberticides, nos taxes confiscatoires et notre mépris manifeste de la propriété privée dans la presse internationale, le « Say oui to France » risque de prendre quelques kilos de plomb dans l’aile.

Forcément, un certain nombre de nos voisins – à commencer par notre ceux d’outre-Manche – s’en donnent à cœur joie : Boris Johnson, le très fantasque maire de Londres, s’en ait même fait une spécialité, une marque de fabrique : après avoir appelé notre industrie financière – le « véritable ennemi » du Président de la République – à rejoindre la City, il suggère maintenant à Mittal et aux autres investisseurs indiens de prendre le ministre du « Redressement productif » au mot et leur déroule le tapis rouge. Ça ne coûte pas le moindre penny et, grâce à M. Montebourg, ça pourrait bien se révéler diablement efficace. On rappellera ici que l’Inde se classait en 2011 au treizième rang des pays qui investissent le plus en France ; principalement des créations d’entreprises dans les secteurs de la technologie et des communications. Manifestement, ces considérations échappent complètement à notre très improbable ministre du non-moins improbable ministère du « Redressement productif ».

Le « Redressement productif », façon montebourgeoise, consiste donc à taxer et à réguler tout ce qui bouge, à faire fuir tout ce qui ressemble de près ou de loin à une entreprise privée et à subventionner massivement les ruines d’industries d’un autre siècle en attendant de pouvoir fermer nos frontières. On est bien barré comme disait l’autre…

> le blog de Georges Kaplan

1. Chiffre en baisse par rapport à 2010, certes, mais tout de même ! Voir le tableau de bord de l’attractivité de la France 2012.

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14 Comments

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  • 0 / 10
  • captier , 3 décembre 2012 @ 12 h 10 min

    Poser la question c’est dèjà y répondre.

  • fbastiat , 3 décembre 2012 @ 14 h 54 min

    Ignorance, incompétence et prétention.
    Le “say oui to France” va devenir grâce a notre ministre “stay out of France”.

  • BUREAU , 3 décembre 2012 @ 17 h 16 min

    Bonjour,
    Ils sont stupides !!!! Pas un pour relever l’autre. Même les ouvriers de Florange ne sont pas dupes du manège de ce monsieur. Il voulait démissionner, pourquoi ne le fait-il pas ? Mais il est comme tous ceux qui nous gouvernent sans aucun courage politique. Au chien, la niche !!!! Il ne se passe pas une journée sans que l’un ou l’autre annonce des mesurettes aussitôt retoquées par la législation ou par Ayrault ou François 2ème le gentil.
    Ce qui est désolant, c’est qu’il n’y a aucune opposition à droite……
    Cordialement

  • Amarok2005 , 3 décembre 2012 @ 17 h 32 min

    Tout cela est bien dramatique, car nous sommes gouvernés par des charlots, tous plus nuls les uns que les autres, chacun voulant laisser un petite trace indélébile de leur incompétence, de tous les gouvernements passés depuis 30 ans, celui bat les records, ils sont d’ailleurs en désacord sur plusieurs points, mais voilà la soupe est bonne, alors tant pis pour le pays qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, à les en croire, chacun détient sa vérité, et tout va bien, le bateau coule, la situation de notre pays est très inquiétante, car la montée du chômage est exponentielle, la filière automobile s’effondre, les ventes de voitures neuves ont chuté de près de 20% pour le groupe PSA, et plus de 23% pour Renault-Dacia, l’immobilier ne va pas bien non plus, nous ne sommes compétitifs en rien, nous sommes envahis par les produits chinois, où est la fierté de produire français, nous subissons l’alter mondialisme par la faute de tous nos gouvernants. la grandeur de la France est bien foutue, car l’on a laissé de côté toutes nos valeurs, en un mot, nous nous sommes laisser bouffer par tous ces bien-pensants (gauche et droite confondues)

  • JSG , 3 décembre 2012 @ 21 h 27 min

    Le « Redressement productif »,
    Au début, je croyais que c’éatit un appel à la poussée démographique… du style “croissez-multipliez” ou de l’appel de Charles de Gaulle à la Libé pour repeupler la France…
    JSG

  • Gisèle , 3 décembre 2012 @ 21 h 58 min

    Redressement productif …. encore un gros mot tout creux comme les gros oeufs en chocolat de Pâques …. a la limite , y a- t- il quelques tout petits oeufs à la goutte à l’intérieur pour faire digérer la pilule …..

  • Gisèle , 3 décembre 2012 @ 22 h 02 min

    Laissons les fêtes passer …. et après … le 14 juillet avant l’heure ! ça va pèter et je crois que c’est ce qu’ils cherchent pour imposer LEUR loi et LEUR pouvoir pour de bon , sans concession .

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