Acculée, l’Espagne appelle au secours

1) “L’Espagne admet ne plus avoir accès au marché”, ce qui arrive “quand le taux d’emprunt de la dette est si élevé qu’on ne peut plus se financer normalement sur les marchés”, note mercredi Nicolas Doze sur BFM TV. 2) “Hier, les ministres des Finances du G7 se sont parlés en urgence, par téléphone. Il n’y a pas eu de communiqué après.” 3) Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol, a demandé une assistance de l’Europe pour les pays en difficulté. Il refuse clairement l’humiliation de voir son pays (…) mis sous la tutelle du FMI.” 4) “Voilà plusieurs jours qu’il y a aussi un parfum de bank run (“panique bancaire”) en Espagne, c’est-à-dire que les retraits d’argent liquide depuis les banques sont désormais massifs et véritablement préoccupants”.

SOS

Car l’Espagne a beau représenter “deux fois le poids de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande réunis”, son “taux d’emprunt à 10 ans (…) est 5,1% au-dessus du même taux à 10 ans allemand, le bund. “Avec un tel écart de taux, un écart de taux au-dessus de 5%, la Grèce a tenu 15 jours avant de faire appel au FMI, le Portugal a tenu 24 jours avant de faire appel au FMI, l’Irlande a tenu 36 jours…” Aujourd’hui, Madrid demande que “la BCE reprenne les achats de dettes de l’Espagne, de manière à faire baisser son taux d’emprunt” et que “le fonds de sauvetage de l’Europe apporte de la liquidité aux banques et là, les besoins sont très importants : ils sont évalués entre 50 et 100 milliards d’euros, ça correspond à tout cet argent que les banques ont mis dans l’immobilier qu’elles ne reverront probablement pas. Ce sont les créances douteuses, comme on dit.”

Grand saut vers le fédéralisme

Certes, l’Espagne peut encore tenir “quelques semaines”. Mais “des mesures nouvelles absolument fondamentales (…) sont en préparation” comme “une union européenne bancaire”. “C’est un début de grand saut fédéral européen qui passerait par les banques”. “Trois idées à retenir” : “la première, on va créer une sorte de flic bancaire qui aura un pouvoir de coercition, c’est tout nouveau. La deuxième, en juillet, on va mettre en place ce qu’on appelle le fonds monétaire européen (…). On va lui donner la capacité d’apporter des liquidités aux banques et aussi de garantir les dépôts des déposants”. “Troisièmement, l’obligation pour les pays d’appuyer sur le bouton ‘défaut’, c’est-à-dire de mettre en faillite les établissements financiers qui seraient condamnés (…) Certains vont devoir prendre des pertes, c’est obligatoire, mais nous arrivons au moment où ça va se produire.”

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