Fardeau fiscal : l’Institut économique Molinari tire la sonnette d’alarme

D’après des données calculées par Ernst & Young et en collaboration avec New Direction – Foundation for the European Reform, l’Institut économique Molinari (IEM, site) a calculé le jour de libération fiscale des 27 pays de l’Union Européenne (UE). Résultat : la France est l’un des trois pays à taxer le plus ses salariés, avec la Hongrie et la Belgique. Alors que le salarié chypriote est libéré fiscalement le 13 mars, le travailleur maltais le 16 avril, l’employé polonais le 7 juin, le Français doit attendre le 26 juillet pour commencer à travailler pour lui et sa famille… Et encore, il peut s’estimer heureux à côté du travailleur belge, libre le 4 août ! 

L’IEM note que le taux d’imposition réel du salarié moyen augmente de 0,24 point dans l’UE en 2011. Il passe de 43,99% à 44,23% en un an. La faute essentiellement à l’augmentation de la TVA dans 13 États membres depuis 2009. Dans 6 pays, s’alarme l’“organisme de recherche et d’éducation”, plus de la moitié des revenus liés au travail sont prélevés au titre des impôts et taxes retenus dans le périmètre de notre étude (Belgique, Hongrie, France, Autriche, Allemagne, Suède). Cela signifie que le salarié lambda de ces pays n’a pas de maîtrise directe sur plus de la moitié des fruits de son travail, son influence sur la prise de décision étant au mieux indirecte.”

L’étude de l’IEM montre aussi que les charges et impôts français pénalisent le pouvoir d’achat. Pour distribuer 1 € de pouvoir d’achat net de charges et impôts au salarié, l’employeur français doit débourser 2,3 fois plus”. “Les salariés français sont plus pénalisés que leurs homologues allemands, qui bénéficient pourtant d’un niveau comparable de services publics et sociaux. Pour obtenir 1 € de pouvoir d’achat outre-Rhin, il suffit de distribuer 2,1 €. Le salarié allemand est libéré fiscalement le 11 juillet, soit 15 jours plus tôt qu’en France” observe-t-il.

La France détient les records de cotisations patronales et salariales en UE

“Dans ces conditions, toutes les politiques qui viseraient à augmenter le pouvoir d’achat en occultant la nécessaire rationalisation des dépenses publiques et sociales ne conduiront qu’à des résultats en deçà des attentes” conclut l’IEM. Sa directrice Cécile Philippe juge “très inquiétante” la situation européenne : “en dépit [du] fardeau” des prélèvements, “les déficits continuent d’augmenter un peu partout en Europe”. Elle préconise “de changer de credo : “la solution est dans la baisse des dépenses publiques, et non dans l’augmentation des charges, impôts et autres taxes”.

L’IEM dénonce aussi “un financement des dépenses sociales particulièrement opaque en France”. “Les cotisations « patronales » y sont équivalentes à 50% du salaire brut, soit le record de l’UE. L’addition des cotisations « patronales » et « salariales » représente 66% du brut, ce qui représente là aussi le record de l’UE. Les bulletins de paie y sont particulièrement complexes, ce qui masque le coût réel de la protection sociale.

> Lire l’étude de l’Institut économique Molinari

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