Orbán et Kaczyński pour une contre-révolution culturelle en Europe

Participant ensemble à un débat au Forum économique de Krynica, en Pologne, Viktor Orbán, premier ministre de Hongrie et chef du parti conservateur hongrois Fidesz, et Jaroslaw Kaczyński, chef du parti conservateur Droit et Justice au pouvoir en Pologne, ont appelé à une contre-révolution culturelle en Europe.

Krynica, une charmante station thermale du sud de la Pologne, c’est le Davos des pays d’Europe centrale et orientale. Organisé depuis 1990, le Forum de Krynica réunit des dirigeants du monde politique et économique de la région et pas seulement. Cette année, ce sont plus de 3000 participants de plus de 50 pays différents qui discutent ensemble de la situation politique, économique et sociale en Europe et dans le monde, avec six sessions plénières et 150 débats et conférences. Un des thèmes du 26e Forum économique de Krynica, c’est l’avenir de l’Union européenne après le Brexit.

Lors d’un débat organisé mardi, Jaroslaw Kaczyński et Viktor Orbán n’ont pas caché que Pologne et Hongrie s’inspirent mutuellement des réformes entreprises par chacun des deux pays, et le premier ministre hongrois a ironisé sur le fait que l’hostilité de la presse internationale à l’égard des deux pays est plutôt une preuve de reconnaissance des efforts engagés. Et si les deux pays militaient pour que le Royaume-Uni reste dans l’UE, afin de préserver la liberté de mouvement des travailleurs mais aussi parce que Londres était jusqu’ici le meilleur rempart contre les excès de Bruxelles, Viktor Orbán, soutenu en cela par Jaroslaw Kaczyński, a parlé des opportunités créées par la décision du peuple britannique.

« Je vais régulièrement à Bruxelles depuis 11 ans », a expliqué Orbán, « les élites européennes, les décideurs politiques, les personnes qui dirigent les médias s’imaginent que le développement de l’humanité passe par la liquidation de nos identités, qu’il n’est pas moderne d’être Polonais, Tchèque ou Hongrois, qu’il n’est pas moderne d’être chrétien. Une nouvelle identité est apparue à la place, celle d’Européen. On a voulu presser les choses. Et que nous dit le Brexit ? Les Britanniques ont dit « non ». Ils ont voulu rester Britanniques. […] L’identité européenne n’existe pas, il y a des Polonais et des Hongrois. […] La crise renforce notre argumentation. Tous ces phénomènes observés aujourd’hui en Europe montrent qu’une contre-révolution culturelle est possible. Nous, en Europe centrale, nous pouvons initier cette renaissance. »

 

Article publié dans le quotidien catholique Présent

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12 Comments

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  • V_Parlier , 10 septembre 2016 @ 12 h 37 min

    “Et si les deux pays militaient pour que le Royaume-Uni reste dans l’UE, afin de préserver la liberté de mouvement des travailleurs mais aussi parce que Londres était jusqu’ici le meilleur rempart contre les excès de Bruxelles…”
    -> Heum… hmmm… ce passage me fait tousser un peu.

  • Charles , 10 septembre 2016 @ 12 h 58 min

    Ce qui est curieux et fascinant c’est que aucun de ces 2 dirigeants n’ose parler
    du plan B, celui d’une Confédération des Nations Européennes libres (CNEL).
    Chaque nation s’efforçant de vivre en bon voisinage et souhaitant
    des convergences partout ou cela leur convient.
    Toute initiative étant laissée à l’appréciation de chaque gouvernement,
    tout en installant des procédures techniques d’échanges intra-zone.
    Ceci en veillant à préserver chaque identité.

  • borphi , 11 septembre 2016 @ 14 h 03 min

    @ Charles
    Quid de la CNEL ?
    C’est la première fois que je vois citer ce plan B.

  • Charles , 11 septembre 2016 @ 20 h 18 min

    CNEL en plan B confédéral est une suggestion personnelle que je défend
    depuis un certain temps, seule manière de sortir de l’UE comme utopie émotionnelle.
    En effet, il ne suffit pas de vouloir le Brexit ou le Frexit,
    il faut en plus proposer un plan B car il est illusoire de vouloir revenir
    au point de départ du délire utopique de l’UE (quelle date choisir ?).
    Il faudra refaire le tri entre ce qui pourra être conservé et ce qui sera jeté.

    Ci dessous au G20 en Chine, le clown de Mollande au point 2.17 mn
    il est le dernier de tous les représentants à trouver sa place…

    https://www.youtube.com/watch?v=wCxRDhBr_L4

  • Charles , 11 septembre 2016 @ 21 h 00 min

    Il faut simplement bien comprendre la différence entre fédération et confédération;

    Une fédération signifie la création ex nihilo d’une nouvelle entité qui a autorité définitive sur les états “membres ” qui acceptent de devenir subordonnés
    au nouvel état fédéral. UERSS. A ceci prés que le mot “fédéral ” n’est jamais
    prononcé pour ne pas effrayer les bulots. En clair, cela signifie une direction allemande.
    Un “anschluss” déguisé en “union”
    de fait, l’expression “parlement européen ” ne veut rien dire,
    c’est un oxymore (formule contradictoire présentée comme rationnelle).
    Il faudrait dire “parlement fédéral européen” ce qui poserait explicitement le problème
    de la pertinence/survivance des parlements nationaux.

    La “komission européenne” (autre oxymore) dicte des “directives” toujours
    approuvées par le “parlement européen” sans aucun débat de fond puisque approuvées
    avant même la tenue d’un débat et la mise au vote.
    Ensuite, les parlements nationaux “traduisent” les directives en nouvelles lois nationales.

    Une confédération signifie une association d’états libres et souverains sans que celle ci n’ait autorité sur les états qui participent à cette association.
    Chaque proposition se discute sur des sujets strictement techniques(passeports,transports)
    donc en dehors des questions politiques au sens strict (famille, société etc).
    Un état participant à la confédération pouvant toujours refuser un projet discuté.
    Il s’agit donc de faciliter les échanges entre bons voisins, rien de plus.
    Pas de drapeau unique, pas de monnaie unique, pas de marché unique, pas d’armée unique etc

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