Élection de l’Assemblée des Français de l’étranger et des sénateurs des Français de l’étranger : un candidat pro-vie pour les Français de Pologne

 

Michel Marbot pendant sa grève de la faim devant le parlement polonais en 2012

Le Français Michel Marbot, qui s’était illustré en juillet et septembre-octobre 2012 pas sa grève de la faim devant le parlement polonais pour demander que soient respectés les droits de ses salariés, a décidé de porter son combat en politique en présentant sa propre liste, La France qu’on Aime, aux élections à l’Assemblée des Français de l’étranger. Michel Marbot ne cache pas qu’il vise le Sénat puisque l’Assemblée des Français de l’étranger constituera la majeure partie du collège électoral chargé d’élire les 12 sénateurs des Français de l’étranger. Si sa liste à l’Assemblée des Français de l’étranger rassemble des candidats de différentes tendances politiques, Michel Marbot est lui un catholique ouvertement pro-vie.

En septembre 2012, il expliquait en détail dans cette interview pour Nouvelles de France comment des magouilles financières parties d’Italie l’avaient dépossédé de son entreprise polonaise en faisant perdre leur travail à deux cent salariés. Malgré ses grèves de la faim et les promesses de ministres en exercice et de députés du parti au pouvoir et de l’opposition, rien n’a été fait pour ses anciens salariés privés de leurs arriérés de salaires et de leurs indemnités de licenciement au profit d’une banque. Pour notre compatriote, ce qui lui est arrivé illustre parfaitement comment une certaine grande finance désindustrialise le continent européen dans une entreprise de pillage systématique de ses richesses au profit de mafias et d’actionnaires cupides.

Néanmoins si Michel Marbot se lance dans ces élections à l’Assemblée des Français de l’étranger en visant le Sénat français, ce n’est pas pour réformer la Pologne, mais c’est pour se battre pour la France et pour une autre Europe. Et il insiste pour cela tout particulièrement sur la restauration indispensable des finances publiques et la réforme profonde de la France.

Mais je l’ai aussi interrogé au sujet de l’IVG et du « mariage » entre personnes du même sexe avec droit d’adopter des enfants, pour savoir s’il présentait une véritable alternative à l’UMPS pour les Français de Pologne qui, en dehors de la liste « La France qu’On Aime » n’ont le choix qu’entre une liste PS et une liste UMP. À ce sujet, Michel Marbot insiste sur le fait qu’il est un démocrate, qu’il respecte la loi de la majorité et qu’il refuse les ghettos idéologiques qu’il considère contre-productifs. S’il parvient à se faire élire au Sénat, il portera ses convictions dans le but de convaincre. La chose qu’il n’accepte pas aujourd’hui, c’est le politiquement correct et les sujets tabous. Il qualifie de viol des consciences le discours idéologique et une certaine pédagogie orientée qui voudrait clore certains débats comme par exemple celui de l’avortement. Car pour lui l’éthique personnelle est supérieure à la loi. Et il promet qu’il  n’évitera jamais ce débat sur l’avortement et qu’il ne cachera jamais sa conviction profonde que chaque être humain mérite d’être protégé dès la conception. Michel Marbot dit espérer sincèrement voir dans sa vie le jour où l’avortement ne sera pas admis en France de manière aussi irréfléchie et aussi libérale qu’aujourd’hui et que les mœurs vont évoluer vers un rejet de cette pratique et vers des politiques de soutien aux parents en difficulté et de respect des êtres sans défense. Il y mettra toute sa force de persuasion dans la dignité et le respect de ceux qui ne pensent pas comme lui. « Dans les débats éthiques et de mœurs, rien n’est jamais fixé pour toujours, et il n’y a pas de gens ringards et d’autres en avance sur leur temps. », affirme-t-il avec vigueur.

On pourrait en effet faire remarquer à ceux qui considèrent aujourd’hui en France l’avortement comme un droit devenu intangible qu’aux États-Unis de plus en plus d’États reviennent progressivement sur le libre accès à l’avortement. Et s’il est un pays en Europe où les mentalités ont évolué d’une situation d’avortement banalisé à une prise de conscience et un refus de cette pratique, c’est bien la Pologne.

Quant à la loi dite « Mariage pour Tous », Michel Marbot promet de voter pour son abrogation si l’occasion s’en présente tout comme il aurait voté contre son adoption s’il avait déjà été sénateur. Michel Marbot ne se reconnaît pas le droit de juger les gens pour lesquels cette loi a été faite sur mesure, et qu’il respecte, mais il juge la loi mauvaise parce qu’elle ne protège pas les enfants. Une loi qui ne va pas créer un monde plus heureux mais qui, au contraire, crée de fortes tensions entre Français en s’attaquant à la famille paritaire ayant pour pilier un homme et une femme, cellule de base de la société, aussi importante que la commune et la nation. Il souligne qu’il y a toujours eu, au sein de certaines familles, des homosexuels qui élevaient des enfants, mais il se dit bouleversé que la loi institue une adoption qui implique directement la responsabilité de l’État avec forcément de nombreux risques psychologiques pour l’enfant et donc de nombreux et inévitables procès à venir.

Les deux grands hommes que Michel Marbot aime citer comme ses modèles, ce sont le général de Gaulle qui a su rassembler autour de lui des Français de toutes tendances politiques et le pape Jean-Paul II qui a fait précéder le dialogue œcuménique avec les protestants d’une réaffirmation du culte de la Vierge Marie, car pour dialoguer, il faut d’abord savoir affirmer ouvertement ses propres convictions.

Les élections pour l’Assemblée des Français de l’étranger se dérouleront pour le vote à l’urne le 24 mai (dans les Amériques) et le 25 mai (pour le reste du monde), et elles ont déjà commencé pour le vote par Internet rendu possible par le sénateur des Français de l’étranger Robert del Picchia, indépendant, et par le président Jacques Chirac. Ce dernier avait en effet permis à M. del Picchia, qui soutient aujourd’hui la liste de M. Marbot en Pologne, de vaincre les énormes résistances contre cette réforme au Sénat, à l’Assemblée Nationale et au ministère des Affaires étrangères. Il faut savoir qu’avant de pouvoir voter par Internet, les Français de l’étranger devaient obligatoirement se rendre au consulat le plus proche parfois éloigné de plusieurs centaines de kilomètres, d’où des taux d’abstention toujours très élevés à chaque élection. Or le seul nombre de Français inscrits au registre mondial des Français établis hors de France (ceux qui sont inscrits à leur consulat respectif) était de plus de 1,6 million fin 2013, un chiffre qui ne tient bien sûr pas compte des nombreux Français résidant à l’étranger mais n’ayant pas pris la peine de s’inscrire au consulat français le plus proche. Ce chiffre est en hausse constante et son évolution ainsi que la répartition des Français dans le monde sont détaillées ici sur le site du ministère des Affaires étrangères.

Dans chaque pays, les Français de l’étranger élisent donc des conseillers consulaires chargés de les représenter auprès de l’Ambassade de France et à l’Assemblée des Français de l’étranger, un corps consultatif du gouvernement français pour toutes les questions concernant les Français de l’étranger. Il y aura 443 conseillers consulaires (1 à 9 par pays où résident des Français, en fonction du nombre de Français qui y vivent, 3 pour la Pologne) réunis au sein de l’Assemblée des Français de l’étranger. À noter que depuis la réforme constitutionnelle de 2008 lancée par Nicolas Sarkozy, les Français de l’étranger élisent également 11 députés, chacun pour une circonscription couvrant une région du monde. Auparavant, un Français résidant à l’étranger ne pouvait voter aux élections législatives que dans la dernière commune française où il avait été inscrit, éventuellement par procuration s’il en avait la possibilité.

Être Français à l’étranger, ainsi que le soulignait Michel Marbot au cours d’une réunion électorale dans les locaux de l’Ambassade de France à Varsovie, et je ne saurais trop être d’accord là-dessus, c’est avoir un autre regard sur la France, un regard d’amour pour son pays amplifié par l’éloignement. Avec un grand-père né à Pondichéry, un père né à Beyrouth, lui-même né à Milan, une épouse polonaise et ses sept enfants nés en Grèce et en Pologne, chez les Marbot on est Français de l’étranger de père en fils mais, si Michel Marbot considère la Pologne comme sa deuxième patrie, la France conserve la première place dans son cœur.

Être Français de l’étranger, c’est aussi participer à la présence économique, politique et culturelle de notre pays dans le monde et au pouvoir d’attraction de la langue française que beaucoup continuent d’apprendre par plaisir quand ils choisissent l’anglais par nécessité. Et le rôle des conseillers consulaires, en plus d’élire les sénateurs des Français de l’étranger, c’est par exemple de représenter les intérêts des résidents français en matière de scolarisation de leurs enfants dans les écoles françaises. Des écoles souvent très prisées également par les gens du pays prêts à payer le prix fort pour y envoyer leurs enfants pour leur donner un enseignement de qualité en langue française. Car ces écoles françaises sont en général plutôt chères, même pour les Français qui gagnent trop pour bénéficier de bourses et trop peu ne pas ressentir lourdement les frais de scolarité de leurs enfants, car contrairement à ce que l’on croit souvent, les expatriés sont loin d’être majoritairement des exilés fiscaux et des cadres grassement payés de grandes entreprises françaises. Et si Nicolas Sarkozy avait rendu les lycées français gratuits pour les Français résidant à l’étranger, avec en vue de rendre à terme l’école gratuite de la maternelle au lycée pour les Français de l’étranger comme pour ceux de France, François Hollande à supprimé cette gratuité du lycée à deux mois de la rentrée scolaire dès après son arrivée au pouvoir.

Précisons toutefois à ce sujet en ce qui concerne Michel Marbot qu’il dit clairement que si la gratuité de l’école française pour les Français de l’étranger est son but à terme, cette gratuité lui paraît à lui aussi impossible à instaurer tant que l’équilibre des finances publiques de la France n’aura pas été rétabli. Même s’il a lui-même dû dans le passé renoncer à scolariser ses sept enfants à l’école française de Varsovie en raison de la charge financière trop lourde que cela représentait.

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2 Comments

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  • 0 / 10
  • Alexandra , 18 mai 2014 @ 23 h 57 min

    Merci de parler des Français de l’étranger. Vivant pour ma part en Afrique, j’ai interpellé sur sa page Facebook la candidate conseiller consulaire de la liste UMP (les autres listes étant encore plus à gauche) pour lui demander de se prononcer officiellement sur sa position concernant les 4 points non négociables énoncés par LMPT. En guise de réponse, je n’ai eu qu’une question: avais-je posé la même question aux autres listes ? En l’absence de réponse claire, je ne voterai pas pour l’UMP. Si l’on pouvait avoir plus de candidats à l’image de M. Marbot, on aurait moins de souci à se faire pour l’avenir de la France.

  • Le Nouveaau Croisé , 19 mai 2014 @ 14 h 41 min

    Vous avez raison d’avoir peur , lisez toute la page du site de Wikipédia.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_de_libre-%C3%A9change_transatlantique

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