Le bien commun, l’âme d’une France forte

Tribune libre de Stéphane Buffetaut*

L’élection présidentielle de 2012 revêt une importance considérable pour le devenir de la France. L’enjeu n’est pas seulement de choisir entre deux personnalités, avec leurs qualités et leurs défauts, mais de choisir entre deux types de société.

Notre époque est celle du trouble, de l’inquiétude, du manque de références claires et fortes. La gauche caviar, pourtant si moralisatrice, raille « l’ordre moral ». Elle lui préfère sans doute le désordre moral. Il règne en effet dans la société qui, déboussolée, bascule aisément dans la violence, l’errance et la désespérance. Il règne dans le monde politique qui confond la fin de la politique – gouverner pour le bien commun de tous – et les moyens : les élections. Il règne dans le monde économique où le goût du lucre et du profit immédiat a dévoyé l’économie de marché. Il règne dans le monde social où la protection catégorielle fait trop souvent oublier le bien de tous.

Nos grandes machineries politiciennes, sans idées ni idéaux, ne parviennent plus à s’extraire du discours convenu où la « recette » de l’un répond à celle de l’autre, où chacun guette le « dérapage » de l’adversaire. Ainsi la politique, qui possède une dimension tragique, est ravalée au rang de pièce de boulevard.

La « partitocratie » gère des carrières, les mandats deviennent des éléments de patrimoine et les circonscriptions des chasses gardées. Petit à petit, notre démocratie représentative se mue en oligarchie élective tempérée par la cooptation. Les citoyens, las de ce clonage politique, se réfugient donc dans l’abstention ou le déni du politique.

Sur le terrain, des élus qui travaillent

Pourtant le service politique est une des plus nobles activités humaines. Gouverner la Cité est une œuvre exaltante mais difficile. En France, des dizaines de milliers d’élus se dévouent à leurs concitoyens, au détriment parfois de leurs familles, de leurs métiers, de leurs loisirs. Le discrédit jeté sur la fonction politique du fait « du jeu détestable des partis », selon l’expression du Général De Gaulle, est pour eux une immense injustice.

Ce n’est pas le fait du hasard, mais de l’évanouissement d’une expression dans le discours politique : le bien commun.

C’est pourtant lui qui donne sens à l’action politique. Dans la mesure où l’homme a une nature sociale, le bien de chacun est lié au bien commun et il ne peut se définir qu’en relation avec la dignité de l’Homme. Hannah Arendt avait ainsi remarqué : « l’homme ne vivant pas en autarcie, mais dépendant des autres par son existence même, il doit y avoir un souci de l’existence qui concerne tout le monde, sans lequel la vie commune ne serait pas possible. »

Le bien commun est l’ensemble des conditions politiques, sociales et économiques qui permettent aux communautés humaines comme à chacun de leurs membres d’atteindre leur épanouissement de la façon la plus accomplie et la plus aisée possible.

L’État doit respecter les droits inaliénables de la personne humaine

Au cœur de la notion de bien commun se trouvent trois éléments essentiels :

–         le respect de la personne en tant que telle, quelle qu’elle soit ;

–         le bien-être social et le développement des communautés humaines ;

–         la paix que procure dans le temps et la sécurité un ordre juste, car il ne peut y avoir de paix sans justice.

La responsabilité propre et première du pouvoir politique est donc de promouvoir le bien commun de la société civile, des personnes et des corps intermédiaires.

Dans notre époque matérialiste et relativiste la recherche du bien commun exige une remise en cause des schémas de pensée dominant. Il faut abandonner le « ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse » pour le « faites à autrui ce que vous voudriez qu’il fasse pour vous ». C’est ainsi passer d’une logique d’individualisme à une logique de communauté humaine solidaire.

Le Président de la Républiquedans le choix de son thème de campagne a-t-il eu l’intuition qu’il ne pouvait y avoir de France forte sans recherche du bien commun ?

Faire renaître l’espérance

Le gouvernement des hommes et des nations est un honneur et un service exigeant, difficile, épuisant. Il requiert de la force d’âme, du courage, de la volonté mais aussi de la retenue. Il ne peut servir le bien commun que s’il se fonde sur un esprit de vérité, de justice et de charité dû aux Français de notre temps afin que renaisse enfin l’espérance.

*Stéphane Buffetaut est candidat aux élections législatives dans la circonscription du Benelux (4ème circonscription des Français de l’étranger). Il est soutenu par le CNIP, le MPF et le PCD. Ancien député européen et secrétaire général du MPF, il est actuellement conseiller économique et social européen, Premier Vice-président du CNIP et membre du bureau politique du PCD.

Pour le suivre :

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> son site de campagne : buffetaut2012.fr

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1 Comment

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  • diego , 19 avril 2012 @ 17 h 54 min

    Je partage cette analyse…

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