Pédophilie dans l’Église polonaise : l’hypocrisie des médias

Il y a ces affaires de pédophilie dont on nous parle beaucoup et il y a celles dont on ne nous parle pas ou très peu. Celles dont on nous parle, ce sont avant tout les affaires mettant en cause des prêtres catholiques et, bien évidemment, après les scandales qui ont secoué l’Église en Irlande, certains médias français se demandent quand l’Église de l’autre pays « très catholique » du continent va enfin faire le même travail de vérité. Qu’il y ait un problème de la pédophilie dans l’Église, c’est en effet pour eux une évidence, et plus une Église est perçue comme conservatrice, plus elle doit forcément nous cacher des prêtres pédophiles. Ainsi, quand des accusations de pédophilie ont été portées à l’encontre de prêtres polonais à l’automne dernier, les grands médias français n’ont pas manqué de s’y intéresser. Pour ne prendre qu’un exemple, sur France Inter, le journaliste Daniel Mermet y a même consacré l’émission « Là-bas si j’y suis » du mercredi 30 octobre 2013 sur la Pologne. Une émission au contenu particulièrement anticlérical, pour ne pas dire haineux, agrémenté d’une chanson dont les paroles ignobles ne peuvent que donner envie de vomir sur l’Église catholique et son clergé pervers, avec des entretiens où la seule question posée encore et encore par le journaliste est de savoir pourquoi l’Église polonaise s’obstine donc à cacher et protéger ses prêtres pédophiles. Cette émission peut être réécoutée ici sur le site Internet de France Inter si quelqu’un doute encore que la radio publique mérite vraiment le surnom de « Radio Bolcho » rappelé récemment à l’antenne par Marine Le Pen.

Parmi les affaires de pédophilie dont on ne nous parle pas, ou très peu, il y a, bien entendu, celles mettant en cause les activistes LGBT et les leaders politiques affiliés à la gauche post-soixante-huitarde, comme les Verts allemands par exemple. Combien de médias français ont-ils relayés les informations sur les scandales qui éclaboussent aujourd’hui les écologistes allemands, parmi lesquels une autorité de la gauche française, Daniel Cohn-Bendit, invité tous les matins à s’exprimer sur Europe 1 ? Un Daniel Cohn-Bendit accusé par la presse allemande d’avoir demandé à son parti de tenir secrètes ses archives le concernant et qui feraient allusion à son apologie de la pédophilie dans les années 70-80 et à ses aveux sur ses propres actes pédophiles. Un Daniel Cohn-Bendit qui a renoncé à participer à une conférence en avril 2013 dans la ville polonaise de Wrocław à cause de la vague de protestations causée par sa venue toujours pour les mêmes raisons.

Mais parmi les affaires de pédophilie dont on ne nous parle pas, il y a aussi celles où les accusations portées contre des prêtres catholiques s’avèrent fausses. Deux affaires « croustillantes » ont vu le jour récemment en Pologne car ici la diversité médiatique est bien plus réelle qu’en France malgré les grosses difficultés rencontrées par les médias à la fibre catholique ou conservatrice. Ces affaires, les grands médias français n’en parleront probablement pas et parions que Daniel Mermet considérera qu’elles ne méritent pas un reportage. La première, c’est celle d’un prêtre catholique de Częstochowa accusé de pédophilie par une conseillère municipale affiliée au parti social-démocrate SLD issu de l’ancien parti communiste. Une accusation formulée sur la base d’une simple inscription faite par une adolescente sur les médias sociaux. L’Église locale a suspendu le prêtre catéchiste impliqué, le parquet a enquêté, il a interrogé les élèves, les enseignants, les parents et… le prêtre a été blanchi même si sa réputation restera malheureusement salie.

Ce n’est cependant rien à côté d’une autre affaire, une de celles à l’origine de l’évocation floue mais  actuellement récurrente d’un « problème de la pédophilie dans l’Église » dans la patrie de Jean-Paul II. Il s’agit cette fois d’un curé des environs de l’agglomération de Gdańsk, condamné par la justice polonaise en 2011 à de la prison avec sursis pour des attouchements non consentis sur une adolescente mineure. La chose avait fait scandale en Pologne même si le prêtre accusé ne cessait de protester de son innocence, criant au coup monté, alors que la condamnation ne s’appuyait que sur les déclarations de la victime présumée. Car, contrairement à ce qu’en dit Daniel Mermet dans son émission, les prêtres ne sont pas surprotégés en Pologne face à la domination des anciennes élites communistes, traditionnellement très anticléricales (comme le journaliste français qui appartient à la même famille idéologique puisqu’il se définit lui-même comme « éthiquement rouge »), et de leur progéniture au sein du pouvoir judiciaire, politique, économique et médiatique. Les juges n’ont pas tenu compte de la personnalité trouble de l’adolescente ni des menaces que recevait le prêtre avant ces accusations, ni des propos tenus par un riche homme d’affaires local, ancien des unités de choc de la milice communiste, à propos de sa volonté de débarrasser la ville de ce curé, ni des signes d’enrichissement soudain de la famille de la victime, ni du soutien massif des paroissiens pour leur curé, ni d’aucun autre élément en faveur de l’accusé.  Il a donc fallu que le père Mirosław Bużan prouve lui-même son innocence. Il a fait appel à son neveu et celui-ci est parvenu à gagner la confiance de l’adolescente en lui cachant ses liens de parenté et à enregistrer quatre conversations au cours desquelles elle avoue avoir menti pour de l’argent proposé par l’homme d’affaires ennemi du curé. Malgré ces aveux enregistrés sur quatre dictaphones différents, la justice polonaise refuse toujours d’innocenter le prêtre et  le parquet local est même parvenu à « perdre » les quatre dictaphones remis par le curé. Un grand hebdomadaire conservateur, wSieci, a donc décidé de publier les détails de l’affaire la semaine dernière et de mettre en ligne sur son site Internet wPolityce.pl une copie des quatre enregistrements.
Malheureusement, les grands groupes médiatiques polonais semblent beaucoup moins intéressés par ces développements qu’ils ne l’avaient été par la condamnation du « curé pédophile » en 2011.

Bien entendu, ces deux exemples ne prouvent en rien qu’il n’y a pas de cas de pédophilie au sein du clergé. Il y en a, mais en Pologne comme ailleurs l’hypocrisie des médias consiste à vouloir nous faire croire, par la manipulation et la censure, que la pédophilie est un problème particulièrement criant au sein de l’Église catholique. En ce qui concerne la Pologne, lorsque des sénateurs du parti conservateur Droit et Justice (PiS) de Kaczyński, ont demandé au ministre de la Justice quelles étaient les statistiques des personnes incarcérées pour des actes de pédophilie, il s’est avéré que sur 1454 détenus il y avait, entre autres, 900 personnes sans profession, 70 maçons, 30 agriculteurs, 30 serruriers, 25 mécaniciens automobiles et… 1 prêtre.

 

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10 Comments

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  • Papé , 24 janvier 2014 @ 14 h 21 min

    N’oublions pas, non plus, la pédophilie de certains de nos “politiques” …
    Voir, à ce sujet , la vidéo de Monsieur Roger Holleindre , qui est
    toujours visible sur internet !
    Et la pédophilie du petit monde “merdiatique” qui en parlera

  • Anne Lys , 24 janvier 2014 @ 20 h 49 min

    Malheureusement, rien ne peut convaincre ceux qui ne veulent pas être convaincus. Je parierais volontiers que le fait qu’il n’y ait qu’un prêtre incarcéré pour actes pédophiles sur près de 1500 pédophiles détenus sera pour eux, simplement, la preuve que l’Église protège les prêtres pédophiles…

    En matière de pédophilie, pourtant, il faut se méfier des accusations tardives : elles peuvent être dues à des gourous qui se vantent de « réveiller des souvenirs enfouis », purement imaginaires. Bien des innocents ont payé chèrement le fait qu’un enfant connu jadis soit devenu la proie d’un de ces prétendus thérapeutes, ou d’une secte. On peut en être sûr quand on constate, comme c’est arrivé, que parmi les personnes dénoncées par les prétendues « victimes » de pédophilie dont les souvenirs se seraient « réveillés », certaines ont pu prouver sans doute possible leur totale innocence. Ces dénonciateurs-là ne sont pas coupables, malgré le mal qu’ils provoquent : on leur a lavé le cerveau. Mais ceux qui accusent pour de l’argent …

    Quant à l’éducation nationale, moi aussi j’ai connu un instituteur à propos duquel ma famille m’avait mise en garde, m’interdisant de rester avec lui après la classe, quel que soit le prétexte qu’il pourrait employer pour m’inviter à rester seule avec lui.

  • Libre , 24 janvier 2014 @ 20 h 50 min

    Il faut surtout être prudent dans ce type d’affaires .Dans un certain nombre de cas des gens ont eu leur vie brisées par de fausses accusations…

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