Pourquoi je ne voterai pas pour Nicolas Sarkozy le 6 mai

Tribune libre de Roman Bernard*

Roman Bernard

À force de se focaliser sur le scrutin de dimanche, on en oublierait presque qu’il s’est écoulé cinq ans depuis la dernière élection présidentielle. Cinq années au cours desquelles on aura pu se faire une idée précise de Nicolas Sarkozy, de l’homme, du Président, au cas où les cinq années précédentes (2002-2007) passées au ministère de l’Intérieur, à Bercy et/ou à la présidence de l’UMP n’auraient pas suffi.

Pour moi qui ai voté aux deux tours pour Sarkozy en 2007, les cinq années qui s’achèvent ont été riches d’enseignements. Très rapidement, j’ai pu constater que les espoirs que j’avais nourris pour la « rupture » annoncée étaient infondés.

Dès août 2007, j’ai écrit que Nicolas Sarkozy n’était pas « l’homme de la situation », qu’il était « condamné à l’échec, obsédé qu’il est par sa présence dans les médias, sa cote de popularité et les résultats à court terme ». En 2009, je confirmais ce jugement, notant que « deux ans après son élection, l’action de Sarkozy apparaît proprement illisible ».

Trois ans plus tard, et cinq ans après son installation à l’Élysée, j’aurais du mal à infirmer ce dernier jugement : c’est l’intégralité du quinquennat de Sarkozy qui est illisible. On sait bien que l’homme a beaucoup bougé, qu’il a beaucoup parlé et fait parler de lui, mais qui serait capable de dresser un bilan synthétique et le plus exhaustif possible du mandat sarkozyen ?

Celui qui s’y essaierait aurait de fortes chances d’être proprement écœuré par le flot de vidéos, d’extraits audio, de dépêches AFP, d’articles, d’interviews et de retranscriptions de discours qu’il lui faudrait ingurgiter pour conclure que… l’on ne peut pas conclure. La présidence de Sarkozy n’est pas résumable, car tout et son contraire a été dit, sans que rien de concret ne soit fait. Qui se souvient de la « politique de civilisation » lancée en janvier 2008 ?

La campagne électorale permanente de Nicolas Sarkozy, sans cesse en train de préparer l’élection intermédiaire suivante pour faire oublier l’échec à la précédente, a été le plus sûr moyen de ne pas agir. Et de trahir ses électeurs de 2007, qui attendaient de lui des réformes.

Car Sarkozy, bien qu’il n’ait jamais revendiqué cette étiquette et que son programme de 2007 fût resté assez flou, a été élu à mon sens parce que ses électeurs attendaient de lui une politique à la fois libérale et conservatrice : moins d’État, plus de liberté, d’une part ; plus d’ordre, moins de décadence, d’autre part. Cette attente était sans doute excessive de la part de ses électeurs, même dans le cas où Sarkozy se serait montré digne de leur confiance. Le président de la République ne peut pas tout.

Néanmoins, on aurait pu attendre de Sarkozy qu’il respecte a minima le mandat implicite que lui avaient donné ses électeurs.

Les dépenses publiques, les impôts ont-ils baissé sous Sarkozy ? Non, ils ont augmenté, en dépit de la promesse qui avait été faite par le candidat de l’UMP, en 2007, de ne pas alourdir la charge fiscale. L’alibi à cette trahison est tout trouvé : la crise. Comme ni Sarkozy, ni l’UMP, n’ont jamais pris au sérieux la bataille des idées, ils se sont laissé imposer en septembre 2008 l’interprétation selon laquelle la crise des subprime et ses répercussions en cascades nécessitaient un « retour de l’État », comme si celui-ci était parti un jour.

Alors que la science économique véritable enseignait que la crise financière était la conséquence de la création monétaire excessive par les banques centrales, contrôlées par le politique. Et donc que le remède résidait dans moins d’intervention étatique dans l’économie, et non davantage.

Sarkozy, dans son discours de Toulon, dès septembre 2008, a conclu l’inverse : la crise du keynésianisme, qu’il a jugée à tort comme celle du libéralisme, nécessitait selon lui un renforcement du poids de l’État dans l’économie, ainsi qu’un recours accru à l’endettement étatique pour financer ses largesses. Même la réforme-phare de l’été 2007, le bouclier fiscal empêchant que l’on puisse payer plus de la moitié de ses revenus en impôts directs (compte non tenu de la TVA, donc), a fini par être retirée, en 2011.

Sarkozy et l’UMP se sont tout de suite laissé imposer l’idée qu’il s’agissait d’un « cadeau aux riches », puisque la gauche prétendait que les remboursements du Trésor public aux contribuables protégés par le bouclier fiscal étaient un « don » de l’État. Dans cette inversion totale de la réalité, tout ce que l’État ne taxait pas, il le donnait ! Sarkozy n’a jamais contesté cette vision, et a donc logiquement fait retirer le bouclier fiscal. Cette capitulation idéologique en appelait d’autres.

Durant ses deux passages à l’Intérieur (2002-2004 et 2005-2007), Sarkozy s’était illustré dans la dénonciation de l’insécurité que subissent nos compatriotes. Il a, dès 2002, pris d’assaut les caméras et les micros pour mettre en scène son personnage de « premier flic de France », et préparer sa conquête de l’Élysée. Une fois celle-ci obtenue, on aurait pu penser que Sarkozy mettrait en œuvre la « rupture » qui, promettait-il, s’imposait après cinq ans d’immobilisme chiraquien. Il a ainsi fait voter une loi très controversée — à gauche — sur les peines-plancher, censée garantir qu’un multirécidiviste soit effectivement dissuadé par l’alourdissement des peines au fil de ses récidives. Pour ceux des partisans de Sarkozy qui l’ont oublié — il est difficile de se souvenir de tous les moments de la présidence sarkozyenne qui ont fait polémique — la loi sur les peines-plancher était censée constituer une révolution en matière de lutte contre l’insécurité. C’était négliger qu’une loi n’est qu’un bout de papier, tant qu’elle n’est pas appliquée dans les faits (et pas seulement dans les décrets). Aujourd’hui, un chauffard multirécidiviste peut foncer sur un groupe d’enfants pour les tuer et écoper de seulement quatorze mois de prison, alors même qu’il avait été condamné neuf fois, dont trois à de la prison avec sursis. Où était le fameux garde-fou de la peine-plancher pour que cet individu soit sous les verrous, au lieu d’être au volant d’une voiture ?

Cette politique-spectacle, qui réduit la résolution d’un problème de fond à la fabrication d’une loi après chaque fait-divers, permet également à Sarkozy d’affecter d’être ferme dans l’affaire des prières de rue. Son ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, avait affirmé qu’elles avaient disparu du territoire national en septembre 2011. La réalité montre que ce n’est pas le cas.

Je pourrais multiplier les exemples des trahisons de Sarkozy, comme la suppression des IUFM promise et finalement abandonnée. Ce serait fastidieux pour moi et ennuyeux pour le lecteur, qui ne manquerait pas de me signaler des oublis. Sarkozy a tant promis qu’il est impossible de faire un inventaire complet de ses renoncements. On peut simplement dire que, Sarkozy ayant promis les réformes, et ayant continué pendant cinq ans, malgré la nullité de son bilan, à jouer au réformateur devant les caméras de télévision, il doit être jugé sur son échec. Sans doute l’accomplissement de ses promesses ne dépendait-il pas que de lui (les syndicats, l’administration lui auront mis beaucoup de bâtons dans les roues), mais il aurait dû le dire aux Français, plutôt que de leur infliger pendant cinq longues années la mise en scène perpétuelle de son rôle de réformateur factice.

Puisque c’est sur son bilan que le président-candidat doit être jugé, Nicolas Sarkozy ne mérite pas d’être reconduit à l’Élysée. En toute logique, je ne voterai donc pas pour lui le 6 mai.

J’entends d’ici ceux qui, ayant pourtant pesté pendant cinq ans contre la présidence calamiteuse de Sarkozy, prétendent que François Hollande est « pire » que lui.

Le pire est toujours possible en politique, et je n’écarte pas a priori cette idée, mais sur quoi se fondent ceux qui l’agitent ? Selon leurs centres de préoccupations, certains rappellent la volonté de François Hollande de faire voter les étrangers non-européens aux élections municipales ; ou d’instaurer le « mariage » homosexuel ; ou de faire adopter le remboursement à 100 % de l’avortement par la Sécurité « sociale ».

Sarkozy est-il vraiment meilleur, ou moins mauvais, que Hollande dans ces domaines ?

En matière de vote des étrangers, Sarkozy propose la même chose que Hollande : « Si un étranger, en France, souhaite voter, alors il demande à devenir français et nous serons heureux de l’accueillir dans la citoyenneté française. », déclarait-il en meeting au Raincy, ce jeudi 26 avril. Qu’il vote en tant qu’étranger ou en tant que Français tout juste naturalisé ne compte guère. La France accueille, sans que sa population indigène ait jamais été consultée, ni par la droite ni par la gauche, quelque 200 000 personnes de plus par an, qui s’additionnent aux millions d’autres qui sont venues depuis la mise en place du regroupement familial, sous la présidence Giscard. Plus de 100 000 par an sont naturalisées. Le droit du sol permet à leurs enfants d’être des citoyens à part entière. Et en dépit de ses récentes déclarations contraires à ce sujet, l’immigration a continué sous Sarkozy. Elle a même battu des records. Le droit de vote des étrangers aux élections municipales ne change donc rien au problème (notons pour l’anecdote que Sarkozy y était favorable en 2005…), puisque la qualité de citoyen français ne signifie plus grand-chose. S’il n’avait pas été exécuté par le RAID en mars dernier, Mohamed Merah aurait pu voter. Il aurait même pu être candidat à la présidence !

Devant la volonté du candidat socialiste de faire rembourser à 100 % l’avortement par la Sécurité « sociale », Nicolas Sarkozy, pour draguer l’électorat catholique, a cru bon de se découvrir subitement pro-vie. Pourtant, lorsque Marine Le Pen, plus tôt dans la campagne, a proposé que si, et seulement si, la Sécurité « sociale » était obligée de faire des choix budgétaires, elle proposerait de dérembourser partiellement l’avortement au profit des traitements palliatifs pour les personnes en fin de vie, les réactions les plus virulentes sont venues de l’UMP. Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a considéré que ce serait « un recul sans pareil vis-à-vis des femmes. Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse en France, après l’avancée que constituait la loi Veil, imaginer qu’un ou une responsable politique puisse revenir sur cette avancée. Il s’agit d’une nouvelle outrance et d’un mépris inacceptable pour les femmes ». Nicolas Sarkozy a-t-il désavoué son ministre ? Non, il a dit qu’il était en total désaccord avec la proposition de Marine Le Pen.

Quant au « mariage » homosexuel, censé être un point clivant entre la gauche et la droite, si Hollande a été très clair sur sa volonté de le voir adopter, Sarkozy a été beaucoup plus évasif. Il s’est contenté de dire qu’« [e]n ces temps troublés où notre société a besoin de repères, [il ne croit] pas qu’il faille brouiller l’image de cette institution sociale essentielle qu’est le mariage. » Quels sont ces « temps troublés » dont parle Sarkozy ? La crise financière et monétaire ? Les élections ? Ceux qui verraient dans ce report sine die par Sarkozy une position de principe risquent d’être déçus, en cas de réélection. Si l’on ne voit guère ce que Sarkozy a accompli de louable en cinq ans (en dix ans si l’on y ajoute son rôle prépondérant dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin), on sait en revanche, à l’aune du mandat qui s’achève, le mal qu’il aura le temps de faire d’ici 2017.

Devant ce non-choix qu’il nous reste, j’ai décidé de ne pas choisir et de m’abstenir le 6 mai. J’entends les mêmes militants sarkozystes, qui seront foudroyés de honte quand on leur repassera le film de « leur » campagne dans cinq ans, dire que la logique du second tour veut que l’on choisisse le moins mauvais, sous peine de faire gagner l’autre. Ne voyant pas en quoi François Hollande est plus dangereux que Nicolas Sarkozy, ni plus indigne, ni plus incompétent, cet argument n’a aucune prise sur moi. Si la droite avait voulu que ses électeurs se mobilisent en nombre suffisant en 2012, elle aurait dû s’en préoccuper dès les premières reculades de l’été 2007.

Où était la droite, quand il était encore temps de faire savoir au président qu’en raison de son bilan désastreux, il ne pourrait pas la représenter en 2012 ?

Le reproche que j’adresse ici aux élus et aux militants de l’UMP vaut aussi pour les électeurs de Sarkozy. C’est parce que ce dernier savait qu’il pouvait compter sur un électorat de droite captif qu’il a pu se permettre de conduire une politique de gauche durant tout son quinquennat. Quelle que soit la politique menée, Sarkozy et l’UMP n’ignoraient pas que l’électeur de droite traditionnelle irait toujours voter pour eux, ne serait-ce qu’en raison de la peur que lui inspire la gauche. Jean-Luc Mélenchon aura servi de « père fouettard » de cette élection présidentielle : avec lui, les brebis égarées du sarkozysme se sentaient obligées de rentrer au bercail de l’UMP, aussi vétuste et insalubre fût-il.

J’écris cette tribune pour dire à ces électeurs déçus de Sarkozy qu’ils ne sont pas obligés de faire ce non-choix là. Sans espoir excessif dans l’utilité de mon abstention de dimanche, je les invite à refuser cette fausse alternative entre deux versions à peine concurrentes de la social-démocratie. Il ne s’agit pas de « tout faire péter » ni de « faire exploser l’UMP pour recomposer la droite », hypothèses auxquelles rien ne permet de croire dans l’immédiat, mais de recouvrer notre souveraineté, qui est individuelle avant d’être nationale.

Si le salut de la France doit advenir, ce que je souhaite, il ne passera pas par la mise sous pli d’un bout de papier tous les cinq ans. Il passera par la reprise de nos destins individuels et familiaux en mains.

Soustraire ses enfants à l’influence mortifère de l’école publique, quitter des métropoles invivables pour habiter dans des petites villes ou à la campagne, préférer la consommation locale à l’enfer des zones commerciales, resserrer ses liens familiaux et amicaux, voilà des débuts de solution face aux temps difficiles qui s’annoncent. Lorsque l’effondrement économique annoncé se produira, Nicolas Sarkozy ne sera pas là pour vous. Si vous continuez à penser que votre participation au cirque électoral peut améliorer d’une quelconque manière la situation, vous vous retrouverez fort dépourvus quand la crise, la vraie, sera venue.

Continuer à voter en 2012, malgré la preuve, encore apportée par ce quinquennat finissant, que cela ne change rien, c’est retarder la prise de conscience des Français. Comme j’entends, à ma modeste mesure, éclairer mes compatriotes, je les invite à ne pas aller voter dimanche.

*Roman Bernard est l’ancien rédacteur en chef du Cri du contribuable.

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53 Comments

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  • Neo , 1 mai 2012 @ 22 h 01 min

    En fait, sur vos trois points votre résumé montre bel et bien que M. Sarkozy a un programme moins mauvais que M. Hollande ! Avortement : s’il ne propose pas de revenir sur les mauvaises lois en place, il ne propose pas l’aggravation proposée par M. Hollande, et fait même une ouverture verbale qui est importante en tant qu’elle pourrait relégitimer un discours visant à limiter les avortements. “Mariage” “homosexuel” : effectivement, M. Sarkozy n’est probablement pas contre personnellement, mais on peut considérer comme probable, ou au moins possible, que compte tenu de son électorat il ne le fasse pas, ni sa majorité. Alors que c’est certain du côte gauche. Vote des étrangers : il est, de la même façon que pour le “mariage” “homosexuel”, c’est-à-dire pas par conviction, contre pour l’instant, pas de mal de gens à droite sont contre, ce n’est absolument pas dans son programme, ni dans les intentions de la droite de l’U.M.P. (ne vous en déplaise, si M. Sarkozy perd et donc s’en va, c’est bel et bien cette droite de l’U.M.P. qui perdra en influence, au profit d’un recentrage chiraquien…) : rien de sûr et probablement rien ne bougera de ce côté donc. De l’autre côté : cela viendra certainement, cela a même été daté !
    Donc votre résumé prouve en fait le contraire de ce que vous vouliez prouver (et je pense que d’un point de vue économique, avec la ré-embauche promise par les socialistes des enseignants, les impôts, etc., on trouverait un même résultat en comparant les programmes) : certes aucun des deux programmes n’est satisfaisant, mais l’un est nettement pire que l’autre !

    Mais je suis tout à fait d’accord avec vous sur le reste, le bilan de M. Sarkozy est négatif, rien n’a changé dans le bon sens, point de vue éducation par exemple. Cependant, si on prend comme exemple le chèque-éducation (ou un autre système du même type pour éviter le double paiement de ceux qui choisissent l’école totalement libre), très peu de gens dans la classe politique, même à droite, y sont favorables. On fait quoi ? On attend le grand soir libéral et d’ici-là on se désintéresse de la politique en se disant que plus vite ça descend plus vite on remontera ? — Ce serait la politique du pire, donc la pire des politiques : car ce qui est sûr est la descente, abrupte, la remontée, elle, n’est qu’une conjecture…

    Donc, s’il faut continuer à dire qu’il faut changer radicalement de politique, que le bilan de M. Sarkozy ne va pas dans le bon sens, etc., il faut aussi — c’était le sens de ma remarque, l’un n’empêche pas l’autre (et je ne vois pas en quoi ne pas voter me fera me retrouver moins dépourvu quand l’effondrement économique viendra, contrairement à ce que vous écrivez. On peut voter et rester lucide.) — éviter une nouvelle dégringolade en tentant d’empêcher l’élection de M. Hollande, et donc, au moins pour un temps, l’adoption des enfants par les couples de même sexe, le mariage des paires de même sexe, l’euthanasie, le remboursement total de l’avortement, le droit de vote des étrangers. Honnêtement, cela fait quand même une grande différence entre les deux candidats et cela fait longtemps qu’un choix (choix entre deux, faut-il encore une fois le rappeler…) n’a pas été pour moi aussi clair (même si je suis lucide sur les convictions du candidat Sarkozy), d’où mon étonnement face à des positions comme la vôtre.

  • Un Français de Province , 1 mai 2012 @ 22 h 05 min

    Réponse : lisez donc François Hollande lui-même : http://agoramag.free.fr/reponse-de-f-hollande-au-cnal.pdf

    C’est N. Sarkosy qui a fait reconnaître les grades universitaires des universités catholiques, des grades que la République avait supprimés à la fin du XIXème siècle ! C’est la plus grande conquête de l’enseignement catholique car elle met enfin sur un pied d’égalité toutes les universités, publiques et privées, un droit que les autres pays européens reconnaissent depuis longtemps.

    Sur le bilan de N. Sarkosy, on ne pourra pas contester les faits suivants :

    POSITIONS PRISES PAR LE PRESIDENT SARKOZY
    ET PAR LES MEMBRES DE SON GOUVERNEMENT
    EN FAVEUR DE LA RELIGION ET DES VALEURS CHRETIENNES

    1 HERITAGE CHRETIEN, VALEURS CHRETIENNES

    – Décembre 2007 : Lors de sa visite à Rome, dans son « discours du Latran », Sarkozy affirme que « L’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur » et prône une « laicité positive ». Le Père Guy Gilbert fait partie de la délégation présidentielle.

    – Tribune dans Le Monde du 9.12.2009 : non à tout ce qui pourrait apparaître comme « un défi (…) à l’héritage (…) de la civilisation chrétienne et des valeurs de la République ».

    – 30 sept. 2010 : Sarkozy à Vézelay, où il célèbre « l’héritage chrétien ».

    – 8 oct. 2010 : Visite de Sarkozy au Vatican ; le président assiste à Saint-Pierre de Rome, dans la chapelle Ste-Pétronille, à une prière pour la France et se joint au « Notre-Père ». Recevant un chapelet des mains du Pape, il lui en demande un second que le Pape lui remet volontiers.

    – 13.01.2011 : Le ministre chargé des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, dénonce l’absence de mention des fêtes chrétiennes dans un agenda distribué par la Commission européenne à plus de trois millions de lycéens et étudiants européens, alors que des fêtes juives, hindoues, sikhes et musulmanes sont évoquées : « Cet oubli est l’illustration d’une Europe qui n’assume pas ses racines chrétiennes et, ce faisant, se renie. On ne doit pas avoir honte de l’Europe des clochers, qui est constitutive de notre identité. Rien n’obligeait à évoquer les fêtes religieuses. Si on choisit de le faire, alors faisons-le jusqu’au bout ». La Commission a reconnu son erreur.

    – 07.02.2011 : Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Laurent Wauquiez défend “l’Europe des clochers” et l’ “identité chrétienne” de l’Europe. Il réitère sa vision dans la Croix du 16 février.

    – 4 mars 2011 : Au Puy-en-Velay, Sarkozy célèbre l’héritage chrétien : « La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage. (…) Nous sommes obligés par cet héritage. Nous devons non seulement le transmettre, mais l’assumer sans complexes » ; « Je le dis aux tenants de la diversité, il n’y a pas de diversité sans identité ». Le Président a ensuite déjeuné avec Mgr Brincard, évêque du Puy, chez les soeurs de Saint-Jean. Le président s’est vu confier un bâton de pèlerin, « peut-être pour que je sois à mon tour le pèlerin de cette Europe qui puise si profondément ses racines dans l’histoire ». Laurent Wauquiez, qui l’accueillait en tant que maire du Puy, avait affirmé : « Une identité refoulée est une identité qui se venge et nourrit l’intolérance ».

    – 12 janvier 2012 : Répondant à la suggestion de la candidate écologiste, Eva Joly, d’accorder des jours fériés aux juifs et aux musulmans pour Kippour et l’Aïd, Luc Chatel, ministre de l’Education, évoque l’héritage chrétien de la France : « Je pense qu’il y a beaucoup trop de jours fériés. En plus, on a un héritage chrétien qu’il faut assumer dans notre pays. J’invite Mme Joly à sillonner la France et à se rendre compte de cet héritage », a-t-il dit en soulignant que les religions concernées ne demandaient pas ces jours fériés.

    – 10 février 2012 : Sarkozy, exposant ses « valeurs pour la France » au Figaro Magazine, répond à la question « Regrettez-vous le discours du Latran où vous mettiez en avant les racines chrétiennes de la France ? » : « Mais enfin, la France a des racines chrétiennes, et même judéo-chrétiennes, c’est une réalité historique qu’il serait absurde de nier ! Voyez le long manteau d’églises et de cathédrales qui recouvre notre pays. La France est née de la rencontre entre la volonté des rois et celle de l’Eglise. Jeanne d’Arc, dont on vient de fêter le 600ème anniversaire de la naissance, est au carrefour de cette double volonté. Dire cela ne signifie pas qu’on appartient à une Eglise, ni qu’on adhère moins aux valeurs de la République ou au principe de laïcité. N’amputons pas la France d’une partie de son histoire ».

    2. CHRETIENS D’ORIENT

    – 15 nov. 2006 : au cours de son voyage en Algérie, Sarkozy se rend avec sa délégation au monastère de Tibéhirine. Confronté à l’opposition du président Bouteflika, Sarkozy avait répondu à ce dernier : « je compte m’y rendre, s’il le faut sans journalistes et avec un de vos collaborateurs ».

    – 2008 : Un programme d’accueil aux Irakiens persécutés, pour la plupart chrétiens, est mis en place ; le but de Sarkozy est d’accueillir des Irakiens « appartenant à ces minorités religieuses vulnérables ».

    – 8 nov. 2010 : 37 Irakiens chrétiens blessés dans l’attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, sont acheminés par la France par avion médicalisé spécialement affrété par le ministère des Affaires étrangères, pour y recevoir des soins.

    – 5 janvier 2011 : dans un entretien à 20 minutes, Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, déclare : « C’est pour moi une préoccupation majeure que dans certaines parties du monde, on ne puisse pas exercer librement ses croyances (…). C’est la raison pour laquelle je vais prendre un certain nombre d’initiatives avec mes collègues européens pour assurer la protection des chrétiens d’Orient ». Idem dans Le Figaro Magazine du 08.01.2011.

    – 5 janvier 2011 : lettre co-signée par Michèle Alliot-Marie et trois de ses homologues européens, demandant à C. Ashton d’inscrire la question des chrétiens d’Orient à l’ordre du jour du conseil des Affaires étrangères de l’UE, de faire des « propositions concrètes » et de réfléchir aux moyens d’apporter « secours et protection » aux personnes menacées.

    – 7 janvier 2011 : en présentant ses vœux aux autorités religieuses, le Président de la République dénonce « un plan particulièrement pervers d’épuration religieuse du Moyen-Orient » ; « ; « si je pouvais, ici, utiliser le mot de martyr, alors je dirais que les martyrs d’Alexandrie ou de Bagdad (…) sont collectivement nos martyrs ».

    – 7 janvier 2011 : dans un entretien à La Croix, Laurent Wauquiez, ministre chargé des Affaires européennes, déclare : « J’ai vécu en Egypte, un des lieux que j’aimais beaucoup en Egypte est l’église copte située au sud du Caire. S’il y a bien un enseignement que j’ai retenu dans mon engagement auprès de Soeur Emmanuelle, c’est l’importance de la diversité religieuse. L’Orient a une tradition de brassage des cultures religieuses. Cette liberté religieuse est inscrite dans ses racines. Ce n’est pas une terre monocolore religieusement, elle ne l’a jamais été et n’a aucun intérêt à le devenir. La défense de cette diversité religieuse, qui passe notamment par les chrétiens d’Orient, est une chose que nous souhaitons voir, avec Michèle Alliot-Marie, fortement défendue par la politique européenne qui va se mettre en place ».

    – 24 mai 2011 : De retour d’une mission au Liban, l’ancien premier ministre J.-P. Raffarin attire l’attention d’Alain Juppé sur la situation des chrétiens arabes, au cours d’une réunion du groupe UMP au Sénat.

    – 8 juillet 2011 : Sarkozy reçoit à l’Elysée le nouveau patriarche maronite du Liban, Mgr Bechara Raï.

    – 22 décembre 2011 : Alain Juppé reçoit des parlementaires dans le but d’évoquer avec eux la situation des chrétiens d’Orient dans le contexte des printemps arabes.

    – 28 février 2012 : Alain Juppé publie une tribune dans La Croix sur « Les chrétiens d’Orient et les printemps arabes ». Il conclut en disant : « Le message que je souhaitais leur adresser est simple : la France a été, est et restera à vos côtés ».

    – 8 mars 2012 : Entretien d’Henri de Raincourt, ministre chargé de la Coopération, avec le Patriarche grec-catholique d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem, Gregorios III Laham.

    3. QUESTIONS MORALES : UN EXEMPLE, L’EUTHANASIE

    – 25 janvier 2011 : François Fillon s’oppose à une légalisation de l’euthanasie. Dans une tribune au Monde, le Premier ministre affirme : « La question est de savoir si la société est en mesure de légiférer pour s’accorder le droit de donner la mort. J’estime que cette limite ne doit pas être franchie ». Dans la nuit du 25 au 26 janvier, le Sénat vide de sa substance la proposition de loi visant à instaurer un « droit à demander une assistance médicale pour mourir ».

    – 7 sept. 2011 : Sarkozy, recevant la famille de Eddy de Somer, redit son opposition à un « droit de mourir ».

    – 10 février 2012 : Sarkozy, exposant ses « valeurs pour la France » au Figaro Magazine, redit son opposition à une loi sur l’euthanasie : « L’euthanasie légalisée risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et serait contraire à notre conception de la dignité de l’être humain. La loi Léonetti est parfaitement équilibrée, elle fixe un principe, celui du respect de la vie ».

    4. POLITIQUE FAMILIALE

    – 10 janvier 2012 : Sarkozy qualifie de « folie » l’idée de supprimer le quotient familial, évoqué par F. Hollande. Le chef de l’Etat estime qu’ « abroger le quotient familial aurait des conséquences absolument dramatiques pour notre politique familiale et pour toutes les familles françaises. Jamais je n’accepterai qu’on remette notre politique familiale en cause » (vœux au monde la santé, à Mulhouse). Plusieurs membres du gouvernement et de l’UMP abondent dans ce sens (Copé, Pécresse, Jacob, Méhaignerie, Lachaud).

    – Février 2012 : Claude Greff, secrétaire d’Etat à la Famille, annonce son intention de revaloriser le mariage. Hervé Mariton, député de la Drôme et promoteur de l’idée de « famille durable », confirme : « Ce n’est pas notre rôle d’obliger des gens à vivre ensemble, mais nous pouvons dire que la stabilité, la durée, et la politique familiale sont de bonnes choses. Nous devons cesser d’être sur la défensive sur ces questions ».

    – 7 février 2012 : En déplacement dans le Tarn, Sarkozy fait l’éloge de la politique familiale : « L’honneur de la France, c’est d’avoir construit, depuis des décennies, une politique familiale qui permette aux femmes de compter sur un cadre institutionnel stable et protecteur » ; le Président juge par ailleurs « fascinant l’acharnement que mettent certains à vouloir détruire ce qui marche », allusion à l’intention de F. Hollande, entre autres mesures, de moduler le quotient familial pour les plus riches.

    5. « PETITS SIGNAUX » :

    – 2 octobre 2010 : Sarkozy se fait projeter « Des Dieux et des hommes ».

    – 5 décembre 2010 : en marge de la visite présidentielle en Inde, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, visite à Calcutta l’ancien couvent de Mère Teresa.

    – 1er mai 2011 : F. Fillon et son épouse, A. Juppé et C. Guéant, soit « le triumvirat du Gouvernement », comme ironise Le Nouvel observateur, assistent à la béatification de Jean-Paul II. La France est le seul pays de poids, en dehors de l’Italie, à avoir envoyé à Rome son chef de gouvernement.

    – 26 juillet 2011 : Le Père Guy Gilbert est désigné par le président de l’Assemblée nationale, B. Accoyer, et par le président du Sénat, G. Larcher, pour assister Dominique Baudis, le Défenseur des droits.

    – 11 novembre 2011 : Après avoir inauguré le musée de la Grande guerre à Meaux, Sarkozy se recueille devant la stèle rendant hommage à Charles Péguy, à Villeroy, en Seine-et-Marne.

    – 7 décembre 2011 : Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur et conseiller UMP de Paris, juge « choquant » que la mairie de Paris finance, « même indirectement, des spectacles tels que Golgota Picnic ».

    – 22 décembre 2011 : Sarkozy reçoit une dizaine de jeunes prêtres à dîner à l’Elysée : un aumônier de prison, un aumônier militaire, des curés de campagnes et de banlieue, l’aumônier de l’Assemblée nationale, le père Rougé, ainsi que le fondateur du cercle Léon XIII, le père Grosjean. « Au nom de quoi faudrait-il ignorer ce que vous représentez ? Vous offrez une espérance. Les gens ont besoin d’espérance », leur dit le chef de l’Etat. Il redit son attachement aux racines chrétiennes de la France, déplore la disparition des « grandes voix catholiques » et enjoint les prêtres à « sortir des catacombes » : « Dites ce que vous avez à dire à la société, pas seulement à vos fidèles. A l’heure où l’on écoute des experts en tout, pourquoi ceux qui défendent une religion n’auraient-ils pas le droit à la parole ? ».

    – 6 janvier 2012 : Sarkozy se rend en Lorraine (Domrémy-la-Pucelle (Vosges) puis Vaucouleurs (Meuse)), pour célébrer le 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, le 6 janvier 1412. Cette étape du chemin johannique n’avait pas reçu la visite d’un chef de l’Etat depuis celle du général de Gaulle, en 1961. A Domrémy, le Président s’est recueilli dans la petite chapelle et dans la maison de Jeanne d’Arc. A Vaucouleurs, il a affirmé : « Pour l’Eglise, Jeanne est une sainte, pour la république, elle est l’incarnation des plus grandes vertus françaises ». En 2008, Sarkozy avait déjà envoyé sur place Rachida Dati, qui y avait reçu un accueil chaleureux.

    – 9 janvier 2012 : Sarkozy remet à l’Elysée les insignes d’officier de la Légion d’honneur au cardinal Vingt-Trois.

    6. POSITION PERSONNELLE

    – 2003, Sarkozy publie La République, les religions, l’espérance, avec Thibaud Collin et le RP Philippe Verdin (Pocket).

    – 23-30 décembre 2010 : Article du Point sur la foi de Sarkozy (« Quand le président parle à Dieu ») ; Sarkozy « voue une admiration sans limite aux moines, aux missionnaires, aux moniales, ces petites mains qui assurent un témoignage chrétien partout dans le monde, en dépit parfois du danger » (n° 1997).

  • Roman Bernard , 1 mai 2012 @ 22 h 18 min

    « la question est bien : Sarkozy ou Hollande, et pas une autre question »

    J’ai bien entendu, et je vous réponds que pour moi c’est kif-kif, à plus ou moins brève échéance.

    Plutôt que de mener une bataille d’arrière-garde pour retarder l’inévitable, je préfère me désengager de celle-ci et me projeter dans celle d’après. Je ne me réjouis aucunement de la perspective d’un nouveau règne de la gauche post-moderne, mais celui-ci est inévitable tant que la droite est un clone de la gauche. Soit parce qu’elle cède, soit parce qu’elle applique elle-même le programme de la gauche (ce qui mène toujours à sa défaite, cf. renversements de Louis-Philippe ou Napoléon III, ou, plus près de nous, défaite électorale de Valéry Giscard d’Estaing).

    Concernant l’euthanasie : les déclarations émanant de l’UMP au cours des cinq dernières années, à chaque fait-divers exploité par les médias et les instituts de sondage, ne m’ont pas franchement rassuré. Il s’agissait, comme lors de l’affaire Sébire (2008), de pures défenses du statu quo (« La loi Léonetti est suffisante », etc.), jamais de positions de principe.

    Encore une fois, sur le long terme, la lance de gauche l’emporte toujours sur le bouclier de droite. On peut se dire que celui-ci retarde la défaite et donc limite la casse, mais l’expérience nous oblige à reconnaître que lorsque la droite est aux affaires, personne ne se prépare à une fois qu’elle aura perdu (car le rôle de la droite est de céder à la gauche quand les idées que celle-ci a fait germer sont mûres). La droite joue le rôle de régulateur de vitesse de la gauche, et, par ce fait, est l’alliée de la gauche dans le déroulement de son inépuisable agenda.

    Ça fait depuis 1789 (au moins) que ça dure, vous ne pensez pas qu’il faut changer de stratégie ?

  • Roman Bernard , 1 mai 2012 @ 22 h 30 min

    Faire la politique du pire serait voter Hollande, ce que je ne fais pas. Je dis qu’entre deux pires certains, l’un plus rapide que l’autre peut-être (et encore, Sarkozy peut très bien trahir ses promesses… ne l’a-t-il pas fait pendant cinq ans ?), je n’ai pas à choisir. Ce à quoi j’aimerais que nous réfléchissions, c’est à la Contre-Révolution, et non au ralentissement de la Révolution. Plus facile à dire qu’à faire ? Théorie ?

    Certes, mais toute action politique commence par une théorie. La gauche le sait bien.

  • Roman Bernard , 1 mai 2012 @ 22 h 39 min

    La reconnaissance par la France des diplômes délivrés par des établissements catholiques découle du Processus de Bologne. Sarkozy n’a joué aucun rôle là-dedans, il était juste président au bon moment.

    Pour le reste : ♪ Encore des mots… toujours des mots… les mêmes mots ♪

  • steph , 2 mai 2012 @ 0 h 20 min

    Oui, le choix est simple :

    – ou voter pour un homme honnête (Hollande), qui a pas mal de mauvaises idées, de mauvaises fréquentations (Mélenchon), et des amis droits et bosseurs (Ayrault), mais qui sera obligé de revoir ses mauvaises idées à cause de leur coût électoral, et de la réalité. Donc collaborer à ces mauvaises idées

    – ou voter pour un menteur éhonté, marionnette des discours que lui concoctent ses seconds couteaux, qui a pourri la France pendant 5 ans, et qui vient maintenant nous parler de Jeanne d’Arc, et nous dire qu’il y a trop d’immigrés. Donc collaborer au pourrissement de la France.

    – ou dire que ces deux hommes sont mauvais pour le pays. Certes, c’est frustrant, cela limite l’expression à ne pas dire autre chose que le choix proposé est le même, que les viandes à l’étalage sont toutes deux avariées : entre un pourrissement lent et sûr, et un pourrissement à peine plus rapide mais moins sûr, il s’agit de dire qu’il n’est pas possible de participer activement à ce pourrissement, par un vote qui est un acte positif de collaboration. Car l’avenir ne nous appartient pas, et le petit calcul politique qui consiste à parier que parce que le bateau coulerait plus lentement, nous aurons davantage de temps pour faire nos prières est largement douteux. Faut réparer le bateau, c’est tout, et aucun des candidats ne le propose avec crédibilité. Non possumus, comme dit Guillebon.

    J’admire au passage le sens de l’analyse politique de “un français de province”, qui se borne à faire un copier-coller d’un argumentaire UMP qui traîne sur toutes les boites mails depuis belle lurette. Elle est si éloignée que cela, votre province ? Cela fait longtemps, que vous avez l’électricité ? Habiter en province ne vous dispense pas de lire ce que vous reproduisez, à moins que l’excès d’oxygène, ou de flatulences de vaches, n’y réduise l’activité des neurones. Si vous aviez lu ce que vous avez recopié, vous auriez remarqué qu’il ne s’agit que de discours sans conséquence, pour lesquels il est facile de trouver le discours contraire, soit chez Sarko lui même, soit chez ses petits amis préférés, les Bertrand, Bachelot, Morano, Besson, Copé, Mitterrand, Baroin, etc. Aucun acte. Je vous met au défi, “français de province”, de citer un seul acte de Sarko qui aurait fait progresser d’une manière sensible et indiscutable le bien moral dans notre pays pendant ces 5 dernières années. Un seul.

  • Un Français de Province , 2 mai 2012 @ 6 h 28 min

    Monsieur, vous ne connaissez rien au sujet.

    Les accords de Bologne n’impliquent nullement la reconnaissance des diplômes des universités catholiques. Ce que vous écrivez est absolument faux et mensonger.

    C’est l’accord signé par le gouvernement français avec le Saint Siège qui a acté ce fait. Du reste, si vous faisiez votre boulot, vous sauriez aussi que cet accord porte exactement sur l’équivalence des niveaux et non des diplômes. Bologne n’est pour rien dans cette considération.

    Vous devriez faire carrière à Libération… et encore ? Eux au moins savent de quoi il en retourne. Même Hollande le sait puisque c’est cet accord qu’il veut remettre en cause.

    Lisez et apprenez.

    Un Français de Province, lui-même Professeur d’université et qui sait de quoi il parle.

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