Retraites : va-t-on en venir aux vraies réformes ?

Le Medef et certains syndicats s’interrogent sur l’avenir de la répartition. Enfin !

Nous n’avons pas ménagé Laurence Parisot la semaine dernière, quand nous lui avons reproché d’aller trop ouvertement et trop rapidement dans le sens voulu par François Hollande en ce qui concerne le « dialogue social » et la conduite à tenir à l’égard de l’Allemagne. Nous n’en sommes que plus satisfaits de saluer une réaction plus nette de la Présidente du Medef qui, dans une interview (à nouveau) aux Échos (mercredi 23) a sonné l’alarme sur deux points décisifs des projets gouvernementaux : la fiscalité et les retraites.

Sur la fiscalité, le Medef a chiffré à 27 milliards d’euros les changements prévus pour la fiscalité des entreprises. De quoi ruiner ce qui est encore debout. « Le pire serait encore à venir », dit Laurence Parisot. Cela aggraverait encore l’écart avec les concurrents allemands : le coût du travail a augmenté en dix ans (2002-2012) de 20 % en Allemagne, et de 50 % en France.

La cause principale de l’écart et de la faible compétitivité de nos entreprises : les charges sociales. Or, le gouvernement demanderait l’augmentation des cotisations vieillesse d’un point. C’est « à la limite du supportable ». Mais comment sauver les caisses complémentaires de retraites Agirc (cadres) et Arrco (salariés), dont les réserves auront fondu de 50 % en un an pour l’Agirc et de 10 % pour l’Arrco ? De façon générale, en est-on encore à « sauver la répartition » ? Se profile alors une réflexion sur une réforme « systémique », rejetée jusqu’à présent, bien que François Chérèque et la CFDT ait dénoncé le gaspillage des cotisations qui ne sont pas capitalisées et ne rapportent donc rien.

Inutile de préciser que la « retraite à 60 ans » est à l’inverse de ce qu’il faut faire, non pas que l’âge de la retraite devrait être reculé plutôt qu’avancé mais que le bricolage sur l’âge de la retraite ne rime à rien, si ce n’est masquer une hausse des cotisations et une baisse des pensions. Ce n’est pas le paramètre qu’il faut changer mais le système. François Hollande et les siens se sont fait élire sur l’utopie de la retraite à 60 ans ; elle se dissipe déjà.

> Cet article est publié en collaboration avec Libres.org.

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9 Comments

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  • john dheuf , 4 juin 2012 @ 23 h 12 min

    Reculer le départ en retraite après 60 ans n’était pas nécessaire puisque:

    en 2006 déjà la productivité horaire du travailleur français etait 4,3 fois supérieure à celle de 1960 ce qui veut dire qu’aujourd’hui 2,1 actifs produisent au moins comme 9 actifs de 1960(2,1 x 4,3 = 9,03) autrement dit que le rapport actifs sur retraités est en réalité de 9 si la durée du travail n’avait pas baissée d’un tiers ce qui ramène l’accroissement de productivité réelle à 3 et:
    la production de 2,1 actifs à (2,1 x 3 = 6,3) 6,3 toujours supérieur à 4,44 actifs de 1960

    En fait c’est comme si 6,3 actifs payaient pour un retraité actuellement.

    Le problème du financement ne provient donc pas du déséquilibre démographique entre cotisants et retraités.

    De quoi provient-il donc ?

    En premier lieu expliquons bien le mécanisme de financement:

    Règle n° 1:On ne paye pas les retraites avec seulement un nombre de cotisants mais surtout avec une production. Plus la production, c’est à dire les revenus, est élevée plus le montant des cotisations ( 26% des revenus) sera élevé.

    Règle n° 2: La production ne dépend pas du nombre de cotisants mais des progrès scientifiques, techniques et d’organisation en un mot des progrès de productivité, des gains de productivité (6)
    (3)La productivité mesure l’efficacité des facteurs de production. C’est le rapport entre la quantité produite et la quantité de facteurs utilisés pour obtenir cette production. Il existe plusieurs manières de calculer la productivité du travail :
    · La productivité physique du travail : résultats en unités physiques.
    o productivité physique par travailleur = quantité produite / nombre de travailleurs
    o productivité physique par heure et par travailleur = quantité produite / (nombre d’heures x nombre de travailleurs)
    · La productivité monétaire du travail : résultats en unités monétaires
    o productivité monétaire du travail par travailleur = (quantité produite x prix) / nombre de travailleurs
    o productivité monétaire par heure et par travailleur = (quantité produite x prix) / (nombre d’heures x nombre de travailleurs )
    C – le gain de productivité
    Un gain de productivité est l’amélioration du facteur travail. C’est la différence entre deux productivités à deux dates données. Ce gain peut être évalué en valeur absolue (gain absolu par travailleur) ou en valeur relative (taux de variation exprimé en pourcentage). Le gain de productivité est un surplus qui peut être distribué aux salariés (hausse des salaires, prime, promotion, baisse de la durée du travail…), à l’entreprise (hausse des bénéfices, financement des investissements), aux actionnaires (hausse des dividendes) ou aux consommateurs (baisse des prix). La hausse de la productivité est due à plusieurs facteurs : l’organisation du travail, la motivation, la performance du matériel, le progrès technique, l’environnement de l’entreprise, le climat social, l’expérience et la qualification, la responsabilité et la confiance

    Règle n° 3: Les actifs cotisent aussi pour leur retraite. Lorsque la génération du baby boom était au travail, elle ne financait qu’un nombre très restreint de retraités. Pourquoi le reste de l’argent n’a t-il pas été mis dans un fonds de réserve ? Où est-il donc passé ? La gestion de cette réserve était faite par les syndicats patronaux et ouvriers, l’Etat se servant aussi
    2 ème question:

    Pourquoi vouloir diminuer le montant global des retraites puisque la richesse globale du pays a augmenté plus que proportionnellement à la baisse du rapport actifs sur retraités.

    La véritable raison pour sacrifier les retraités, n’est ce pas au profit des actifs improductifs, la dette et le niveau de l’activité ne permettant plus autant de transferts à leur profit qu’auparavant?

    Il faut continuer à pouvoir financer les traitements exorbitants des élus politiques de la 5 èmè République et leurs privilèges( 1400 euros de retraite à vie après une législature et des indemnités chômage pour les députés battus euros perçus pendant 3 ans, semble-t-il ), les dépenses faramineuses du train de vie de l’Etat et des collectivités, donc des politiciens ( 116.500 euros jetés par les fenêtres par M Joyandet inutilement d’ailleurs, par combien faut-il multiplier cette somme en un an car il n’a ni été question de démissionner ni de rembourser ce qui montre que ce genre de pratique a l’air d’être courante et habituelle pour les politiciens de la 5ème), les dépenses d’investissements publics improductifs parce que superflus voire inutiles, les gabegies finançières des élus,le financement des partis,les exonérations de charges des entreprises des petits copains,les subventions des associations sans aucune utilité réelle voire des associations fictives,les traitements des fonctionnaires européens avec niche fiscale et des “hauts” fonctionnaires, “grands ” patrons du public et du privé parachutés(2) à la tête de ces entreprises qu’ils mettent en difficulté(3), fonctionnaires de l’UNESCO et de la planète ONU non imposables.
    Et il faut aussi pouvoir financer le coût ahurissant de l’immigration extra européenne qui n’est plus une immigration de travail soit en réalité plus de 100 milliards d’euros.
    Voilà la raison pour laquelle il faut rogner sur les retraites. C’est aussi simple que ça !

    (1)Le système de retraites est dit par répartition car à sa création, les retraités n’ayant pas cotisé étaient pensionnés avec les cotisations des actifs ce qui était d’ailleurs minime puisqu’il n’y avait que très peu de retraités.Or le taux de cotisation est élevé puiqu’il fait 26% du revenu( 10,50 pour le salarié et 16% pour l’employeur). Les politiciens pris en défaut ont renoncé à faire croire que les cotisations des actifs servaient exclusivement à payer les retraités. Le taux ne serait pas aussi élevé si tel était le cas. Certains pensent encore que ces cotisations comme M.Xavier Lenhart servent exclusivement aux retraites en cours.

    (2)Si le nombre d’actifs était resté à 4,44, la production aurait été de:
    4,44 x 3 = 13,32 et non de 6,3 on voit donc que l’influence du nombre de cotisants doit être prise en compte mais n’est pas déterminante.

    (3)Les inspecteurs des finances (z-énarques) surtout mais aussi les polytechniciens et les élèves de grandes écoles sont nommés au lieu de concourir avec leurs pairs des universités ( pas de nomination au mérite), leur formation explique qu’ils soient
    incapables de faire une politique de croissance économique pour ces entreprises n’étant que de simples comptables et ne sachant qu’agir sur les coûts, en particulier du personnel, comme ce que font d’ailleurs les politiciens avec la fonction publique.

    (4)ça a commencé avec la CGE renommée Alcatel A. pour finir avec Thomson renommée Technicolor qu’avait déjà rendue exangue l’inspecteur des finances Alain Gomez, en passant par Carrefour et France Télécom avec l’inspecteur des finances michel Bon, cette dernière étant toujours aussi mal gérée, avec pour résultat de cette gestion les suicides du personnel harcelé, qu’on essaye de rendre responsable des difficultés.

    Primo il n’y a pas de problème concernant les retraites
    Secundo pourquoi s’obstiner à croire qu’il y a un problème de retraites. C’est Faux.
    Dans une économie, il y a des actifs directement productifs et d’autres indirectement productifs comme les transports par ex. Il y a aussi des actifs improductifs comme les fonctionnaires purement administratifs, les fonctionnaires européens,le surplus de hauts fonctionnaires ( en trop grand nombre et cela a un coût exorbitant), les agents distributeurs de l’assistanat social, les permanents et les détachés syndicaux, les élus nationaux et européens,les intermédiaires imposés par ex, tous ces gens qui vivent de transferts opérés sur les productifs et enfin il y a des inactifs improductifs , les retraités par ex qui vivent eux aussi de transferts opérés sur les productifs, ces derniers bénéficiant par les circuits économiques des cotisations de ces retraités placées dans l’économie lorsqu’ils étaient en activité.
    Il y a une baisse de la croissance à cause des erreurs commises par les politiciens de la 5ème et des privilèges financiers qu’ils s’octroient. Il faut diminuer le montant global des transferts. Qui va t-on pénaliser ? les élus, les fonctionnaires administratifs ou les retraités ? devinez

    Voici une information, pour ceux qui douteraient, qui confirme ce que je développe plus haut sur le coût exorbitant du train de vie des politiciens.
    Nicolas Sarkozy vient d’informer F. Fillon qu’il veut supprimer 10.000 véhicules et 7.000 logements de fonction d’ici 2013 et demande que les déplacements des ministres et secrétaires d’Etat soient strictement encadrés, en recourant de manière privilégiée aux transports ferroviaires { espérons que M Joyandet ( 116.500euros pour un jet Falcon) et tous les autres ministres entendront le message }. Tous les membres du gouvernement, lors de leur déplacements, sont invités à loger dans les préfectures ou les ambassades plutôt que dans les palaces. Les dépenses courantes devront être justifiées et tous les frais privés des membres du gouvernement payés de leur poche [ espérons que M Blanc( 12000 euros de cigares)] et tous les autres ministres entendront le message. Enfin le nombre de conseillers des ministres ne doit pas dépasser les 20 ( ce qui est encore beaucoup trop, 2 suffiraient) et celui des secrétaires d’Etat 4, règle établie en 2007 qui n’a jamais été respectée.
    Il est bon de rappeler que pendant sa campagne N.Sarkozy avait fixé à 15 au maximum le nombre de ministres.Et.
    Signalons que le nouvel Airbus présidentiel aura coûté 176 millions d’euros.

    Les régimes spéciaux:
    Ceux des politiciens élus ( députés, sénateurs etc…)en France (1)
    Ceux des fonctionnaires européens (2)
    Ceux des agents de la sécurité sociale
    Ceux des députés européens ?

    Les niches fiscales:
    Ce sont les véritables niches fiscales ne correspondant pas à une politique économique.
    l’indemnité de mandat des élus nationaux
    Celle des fonctionnaires européens
    Voir pour les députés européens
    Celle des fonctionnaires affectés à l’ONU
    (1)Un député non réélu touchera pendant 60 mois son indemnité mensuelle soit 420480 euros sur 5 ans et percevra à vie 20% de son traitement soit actuellement 1400 euros

    (2)un fonctionnaire européen peut prendre sa retraite à 50 ans et bénéficiera du taux plein après 15,5 ans d’activité cela sans qu’il cotise soit une retraite entre 9000 et 14000 euros mensuels

    (1) C’est d’ailleurs le titre d’un ouvrage de Guy Sorman que je conseille à ceux qui aiment l’économie
    (2)Le Conseil des prélèvements obligatoires a recensé 91 niches sociales au profit d’entreprises pour plus de 66 milliards d’euros( soit 15% des recettes de la sécurité sociale) dont 31,5 milliards d’euros d’allègements généraux et d’exonérations ciblées.
    Il a recensé en 2010, 293 dépenses fiscales au profit des entreprises pour 35 milliards d’euros ( soit 14% des recettes fiscales nettes) et 71 milliards d’euros pour les mesures dérogatoires déclassées

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