La France en triste Etat…

La France est une Nation bâtie par son Etat, l’Etat-Nation par excellence. Entre l’Etat et la Nation, l’accord reposait sur une saine distribution des rôles. L’Etat conduisait efficacement et dignement, sans pressurer, sans tyranniser. La Nation, sous sa conduite, donnait la pleine mesure de ses ressources et de son énergie. Ce couple a connu des hauts et des bas. Il connaît aujourd’hui un très-bas.

On commémore cette année le début de la Grande Guerre. On mesure à l’enthousiasme, qui a accompagné son déclenchement, et aux sacrifices insoutenables, qui ont suivi, la solidité du contrat passé entre un Etat qui déclarait et conduisait la guerre et un peuple qui la faisait et en subissait les effets. Ni tous les peuples, ni tous les Etats n’ont tenu le choc. Certains ont disparu. D’autres ont sombré dans la folie totalitaire. La France est restée debout, mais à l’intérieur, le ressort était cassé. Cette fois, ce n’était pas seulement le contrat entre la France et son dirigeant qui s’était brisé, comme au retour de Varennes. Cette fois, chacune des deux parties était atteinte. La Nation était épuisée, vidée de son sang, privée de sa jeunesse. L’Etat, vainqueur à l’arraché, avait demandé au peuple des efforts dont il ne s’était montré digne ni dans la préparation de la guerre, ni dans sa conduite. Depuis, le prestige de l’Etat, la confiance du Peuple n’ont cessé de se dégrader, à travers les guerres perdues, les ambitions déçues, le déclin constaté, malgré l’illusion, le bluff, comme il disait lui-même, réussi par le Général de Gaulle pendant une parenthèse de quelques années.

Aujourd’hui, le tandem se résume, en premier lieu, à un peuple qu’on prive réellement et psychologiquement de son identité, qu’on soumet à la diète du travail, qui descend inexorablement les marches dans la plupart des classements mondiaux, et qui entend sonner le glas de la seule politique qui portait encore des fruits, la politique familiale. Quant au partenaire, celui qui vient de prendre la décision de transformer une politique nataliste en dispositif de redistribution sociale, il devient la caricature du mauvais mari, ivre d’impôts, dépensant à tout va pour ses nombreuses maîtresses, pour ses danseuses, l’argent qu’il retire à sa légitime, lorsqu’il diminue le budget de la Défense, par exemple. Plus dépensier que jamais, devenu obèse, l’Etat a confié les clefs de la maison à un syndic bruxellois, qui laisse rentrer n’importe qui mais entend régir la place des photos de famille sur les murs. Les enfants qui veulent réussir désertent le toit familial.

Le drame dans un couple, c’est lorsque la confiance a disparu. Comment faire confiance à un menteur ? Comment respecter qui n’a pas de parole ? Les Français en sont arrivés là quand ils découvrent que l’Etat auquel ils associaient le prestige n’évoque plus chez eux que le mot de « minable ». La continuité de l’Etat ? La garantie de l’Etat ? La parole de l’Etat ? Autant d’illusions balayées par les mesurettes et les expédients d’un pouvoir aux abois. Que la France n’honore pas son contrat de livraison des « Mistral » à la Russie, passe encore. Ce pourrait être un acte souverain, mais derrière lequel on devine les arguments moins glorieux de la soumission à la politique américaine, d’un côté, et du désir de ne pas porter un coup fatal à l’emploi et à nos finances, de l’autre. Plus grave est l’imbroglio de l’écotaxe. Le gouvernement actuel dénonce un contrat passé certes par un exécutif de l’autre bord, mais qu’il se doit d’exécuter dans la continuité. S’il y renonce, il doit bien sûr en assumer les conséquences. Or, sans la moindre dignité, il se réfugie dans les arguties juridiques. Le contrat faisant la part top belle à une société privée serait non-conforme aux principes de notre Droit. C’est un peu tard pour s’en apercevoir, mais surtout, comment ne pas y voir un sommet de mauvaise foi ? Si l’Etat n’a pas respecté son propre droit, doit-il en faire payer la faute au contractant plutôt qu’à lui-même ? Si le contrat était aussi mal ficelé, aussi inutile, puisqu’une taxe sur le gazole obtient le même effet, sans montage superflu, complexe et coûteux, comment empêcher que des doutes ne surgissent sur la genèse de ce fiasco ? (2 milliards d’euros ? 210 salariés ?) Est-ce seulement un produit typique de notre monstre énarchique ou quelqu’un profitait-il du crime ?

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47 Comments

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  • sacha P , 2 novembre 2014 @ 10 h 42 min

    Arrêtons d’incriminer l’Etat ; L’Etat est une autorité souveraine constituée d’hommes et de femmes responsables de la gestion d’un pays . La responsabilité de cette gestion ne concerne donc pas un concept abstrait mais bien des personnes clairement identifiées . Quand ces personnes responsables et bien identifiées deviennent nettement nuisibles aux intérêts du pays et à ceux du peuple qui le constitue , ce peuple a le droit et même le premier devoir de rétablir la santé de la nation en commençant par écarter ces gestionnaires nocifs . Si le peuple ne réagit pas , c’est lui qui devient implicitement le fautif .

  • Alain CAVAILLÉ , 2 novembre 2014 @ 10 h 44 min

    Cette analyse est plus qu’excellente. Dommage qu’il y ait eu le “bluff” de Degaulle, sinon le Peuple Français aurait pu se redresser seul, au lieu de se satisfaire, justement, de ce bluff et revenir à sa léthargie rendue encore plus profonde. Le second “BLUFF” de Degaulle aura été l’humiliation de l’Armée Française par le lâchage de l’Algérie..on est donc en droit de se poser une question, qui du reste revient à l’ordre du jour : le pire ennemi qu’ait eu la France est bien le félon et menteur Degaulle : En 14/18 il a fait ce qu’un officier peut faire de pire, il a levé les bras pour se rendre. En Mai/Juin 40 il a à deux reprises sacrifié tous ses chars, démontrant ainsi son incapacité militaire, puis, au lieu de réintégrer l’armée comme le lui intimait l’ordre de Weygand, il a opté pour la fuite ( mémoires du Général Spears ). Et tandis que le corps des officiers français se faisait hacher, il s’est servi d’un micro étranger pour trainer dans la boue celui qui était le parrain de son fils Philippe et l’avait tant aidé dans sa carrière.
    Comment un peuple pourrait-il ne pas se trouver vidé de sa force, de sa substance, de son courage, après tant et tant de défaites et de renoncements de la part de ses dirigeants de tous bords ? Comment pourrait-il AUJOURD’HUI réagir quand on l’a fait vivre à coups de mensonges et de lâchetés ?
    Merci à Christian Vanneste.

  • sacha P , 2 novembre 2014 @ 10 h 54 min

    Il faut quand même réagir …et commencer à vivre dans l’avenir . Du nerf que diable , remettons au goût du jour les qualités intrinsèques françaises : l’audace , l’esprit , le panache !

  • la fourmi , 2 novembre 2014 @ 10 h 58 min

    Je suis tout a fait d’accord avec vous, a l’origine c’était pour taxer les poids lourds, mais ensuite plus rien ne les empêchait de taxer les voitures, les infrastructures étaient en place, il n’y avait plus qu’a modifier les critères de taxation et le tour était joué. C’est sur , ça va nous coûter un max, mais a l’avenir tous nos déplacements auraient été taxés et surement surveillés. Dans ces cas il faut penser a ce que l’état, toujours avide de fric, aurait pu en faire!!!.Réfléchiissons un peu plus loin que le bout de notre nez!!!.

  • Frnçois2 , 2 novembre 2014 @ 11 h 03 min

    Sarko est un déchet politique non recyclable : point final.

  • Frnçois2 , 2 novembre 2014 @ 11 h 06 min

    Non seulement la France est dans un triste état, mais les Français eux-mêmes et la Civilisation Française. Un commentateur sur une radio d’état a dit que la religion musulmane était EN PASSE d’être la première religion de France : même plus besoin de dire dans combien d’années…

  • durendal , 2 novembre 2014 @ 11 h 18 min

    On nous prépare un monde Orwellien, et le socialisme est la première marche vers le fascisme. Hélas, la droite sans couilles et corrompue est aussi nulle et dangereuse que les socialistes.

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