Où va la France ?

Dans le mur ! Le constat est amer, mais les faits sont là : le paysage politique est un champ de ruines, l’économie est en berne, l’insécurité est générale et les problèmes identitaires des Français n’ont jamais été aussi prégnants.

Les principaux partis de droite et de gauche, qui se partagent le pouvoir alternativement depuis quelques décennies, sont en déliquescence. L’UMP, en bataille interne permanente, est programmée pour imploser et le Parti Socialiste, exténué, toujours écartelé entre socialisme et libéralisme, est quasiment en phase terminale. Rien pour l’instant n’annonce que ces deux partis puissent se ressaisir ou redresser la barre. Et quand bien même ils le pourraient, leur discrédit est tel dans l’opinion que l’impact serait nul et parfaitement inopérant. De toute façon, pour eux, c’est déjà trop tard, tellement chacun s’est empêtré dans des contradictions tellement évidentes aux yeux de tous. L’un et l’autre veulent nous faire croire qu’ils sont encore de droite ou de gauche alors que leurs idées ont fusionné depuis longtemps, au point que l’appellation “UMPS” est devenue tellement réelle qu’elle pourra bientôt être classée AOC, comme un “bon” cru de terroir. De Gaulle en son temps l’avait pressenti : “Le malheur de la France, c’est que la droite n’est plus nationale et que la gauche n’est plus sociale”. Nous sommes arrivés au bout de cette dérive : la droite et la gauche se confondent et se fondent dans une même pratique politicienne pour prendre le pouvoir, et dès qu’elles poussent les portes de l’Élysée, elles appliquent les mêmes recettes… imposées par Bruxelles. Électoralement, l’UMP et le PS font encore illusion grâce à un scrutin inique qui maintient 30 % des électeurs hors du champ républicain. À quand la proportionnelle intégrale qui redonnera à la démocratie tout son sens en décomptant enfin le poids réel de chacun ?

Le reste du panorama politique est consternant. Le centre – UDI et MoDem – ne connaît plus son centre… de gravité. Le Parti communiste est devenu inaudible : son discours n’est plus en connexion avec l’aspiration d’un peuple qu’il ne comprend plus. Celui-ci s’est “droitisé” et c’était prévisible. Quand une crise majeure – économique, sociétale et identitaire – touche toutes les classes sociales, il est normal qu’un peuple se raidisse, s’arque boute sur des principes traditionnels et retrouve son fameux “bon sens populaire”. Il est curieux que le PC, qui s’est toujours revendiqué fièrement proche des gens, n’ait toujours pas compris cette logique. Qu’il ne s’étonne pas que sa domination idéologique sur “les masses populaires” ne soit plus qu’un lointain souvenir. Le parti des Verts n’a toujours pas fini sa crise d’adolescence et plane encore dans des paradis artificiels. L’extrême gauche, à part la médiatisation de la violence de ses milices “Anti-fa” et l’apparition sporadique de son petit facteur, n’a aucune visibilité, ni influence politique réelle dans l’opinion. Quant à l’extrême droite, elle n’a qu’un souci : dénigrer Marine Le Pen, qui a le “malheur” de faire de la politique. Avec un savant dosage de rigueur et de souplesse, elle sait être pragmatique en faisant des compromis à bon escient et en évitant intelligemment les compromissions (compromis et compromissions, ce n’est pas la même chose). N’en déplaise à ce groupuscule, on ne fait pas de la politique autrement. Et certainement pas en voulant être plus royaliste que le Roi. Quand cette mouvance aura incorporé ce logiciel dans sa réflexion, elle aura peut-être la possibilité de devenir grande.

L’économie est en panne et ce n’est qu’un euphémisme : le chômage atteint des sommets (3,70 millions avec les territoires d’outre-mer et plus de 5 millions si l’on prend en compte les emplois précaires). Nous avons actuellement 0,5 % de croissance et les prévisions annoncent un plongeon vers la récession… avec un endettement exponentiel à plus de 2000 milliards d’euros. Selon la Coface, l’un des principaux assureurs de crédit en France, 61.500 entreprises devraient fermer pendant l’année 2014 et en trois ans, la France a déjà perdu 1087 usines (bilan 2013)…

L’insécurité est partout. Ce n’est plus seulement les grandes agglomérations qui sont touchées par le banditisme, mais même les bourgades les plus reculées subissent des dégradations. Les cambriolages des résidences secondaires subissent des hausses de + 30 % en zone police, + 3,5 % en zone gendarmerie, les exploitations agricoles ont subi une hausse vertigineuse de vols, + 73 % en zone police – où il y en a peu – et de + 6,3 % en zone de gendarmerie où elles sont nombreuses (Bilan officiel du ministère de l’Intérieur sur un an, de septembre 2013 à août 2014). Si les incivilités sont difficiles à quantifier, il n’en reste pas moins que le constat est vite fait : là où, il y a quelques années encore, il suffisait qu’un adulte fasse une remontrance à un jeune turbulent pour qu’il se calme, il faut maintenant appeler un escadron de CRS…

Le problème identitaire devient un souci majeur pour les Français. Ils ne reconnaissent plus leur pays, défiguré par un communautarisme débridé, affichant partout, de façon ostentatoire, provocante et arrogante, son parler, sa mode, sa religion, ses coutumes et ses mœurs, avec la bénédiction et la protection d’une élite européiste, plus soucieuse de faire plaisir à Bruxelles que de faire du patriotisme, ce vilain mot qui, pour elle, est synonyme de nationalisme étriqué. Les Français se sentent colonisés, étrangers dans leur propre pays. L’énorme succès du livre de Zemmour : “Le suicide français” est là pour l’attester et il nous avertit sur les dangers du multiculturalisme que l’on nous vend comme une richesse alors qu’il est porteur d’une société conflictuelle. Sans identité commune, historique, culturelle, linguistique, de tous ses citoyens, il ne peut y avoir de nation. Et la destruction de la nation est bien l’objectif de nos européistes qui ont pour cela, tout intérêt à favoriser le communautarisme et le multiculturalisme. Ne l’oublions jamais.

Malgré tout, la situation n’est pas désespérée : les Français, même dans les pires moments de leur histoire, ont toujours su faire preuve de courage et ont toujours su rebondir. Quand il y va de la survie de la France, de ses valeurs culturelles et patriotiques, ils savent faire preuve de sagesse et de discernement. Surtout quand ils sentent poindre un pôle d’attraction porteur de solutions adéquates, rassembleur et attentif à leurs espoirs. Ce pôle est aujourd’hui incarné par un mouvement, le RBM, un parti, le FN et une femme blonde aux yeux bleus, nouvelle Jeanne d’Arc sans armure, mais tellement courageuse, pugnace, convaincante et tellement convaincue de sa victoire qu’il sera difficile aux Français de résister encore longtemps. Certes, le chemin reste semé d’embûches et les coups tordus ne manqueront pas. Même de la part d’alliés naturels qui, soit par dépit d’être détrônés, soit par idiotie parce qu’ils n’ont pas encore bien compris leur intérêt, vont essayer toutes les manigances possibles pour faire dévier l’aspiration des Français. Ce sont pourtant, les Français eux-mêmes qui régleront tous ces problèmes logistiques. On peut leur faire confiance.

La perspective d’une victoire possible de Marine Le Pen n’enchante pas tout le monde. Normal ! Mais personne ne conteste plus que cela soit plausible. Certains cherchent encore une autre solution ; difficile d’en trouver une qui soit crédible mais surtout si rassembleuse, si l’on en croit l’écho de l’opinion générale. Ce ne sont sûrement pas ceux, vendus à Bruxelles, déconnectés des réalités nationales, et qui ont plongé la France dans le désarroi et la dépression, qui rendront l’espoir à tout un peuple d’un coup de baguette magique.

En attendant, la recomposition politique de la France est en marche…

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  • PG , 2 décembre 2014 @ 10 h 03 min

    “Quant à l’extrême droite, elle n’a qu’un souci : dénigrer Marine Le Pen, qui a le « malheur » de faire de la politique. Avec un savant dosage de rigueur et de souplesse, elle sait être pragmatique en faisant des compromis à bon escient et en évitant intelligemment les compromissions (compromis et compromissions, ce n’est pas la même chose). N’en déplaise à ce groupuscule, on ne fait pas de la politique autrement. Et certainement pas en voulant être plus royaliste que le Roi. Quand cette mouvance aura incorporé ce logiciel dans sa réflexion, elle aura peut-être la possibilité de devenir grande.”

    Très juste : toute action est faite d’un compromis, toute existence même, du fait de l’imperfection inhérente à l’humanité et aux sociétés, à toutes les époques.
    ”L’extrême droite” (je n’aime aps ce mot utilisé par l’auteur)oscile entre deux tendances paralysantes et néfastes :
    – surestimation d’un passé mythique pré 1789 paré de vertus qui existaient d’autant moins qu’en 3-4 ans la France est passé du délicieux 18 ème à la barbarie de la terreur. Et auquel il faudrait tendre absolument de retourner point par point, comme si le retour vers le passé est possible à l’être humain. Un anti républicanisme sans nuances et un monarchisme fantasmé tiennent lieu de programme et conduisent à refuser l’action dans le présent sus prétexte d’incomplétudes du réel par rapport au rêve.
    – moralisme qui confond morale et politique. Beaucoup de catholiques veulent à tout prix que la loi reflète la morale naturelle, ce qui est souhaitable en effet. Mais leur manière de l’exiger et de le revendiquer fait qu’ils sont en dehors du réel, quoique vivant dans le présent. Sur la loi Veil, exiger son abolition est tellement irréaliste en 2014 que la possibilité de mesures offrant des alternatives est jugée ”non cathocompatible” par un petit groupe d’éditorialistes et d’animateurs de blogs constitués en monopole d’interprétation de la doctrine catholique. Refusant le débat par la censure sur ce sujet ces catholiques aprs avoir excommunié le FN, se pensent alors autorisés à un moindre mal transformé en moindre pire, et ils se précipitent avec adulation dans les structures puissantes et argentées de la MPT et de Sens Commun.

    Voilà comment la loi Veil demeure inchangée et la droite catholique conservatrice et nationale catholique se complaisent dans la marginalité, qui n’empêche aucun des compromis qui font les petites carrières : Sens Commun, pour le prix d’une illusion d’abrogation, a fait voter Sarkozy et négocie déjà des sièges aux prochaines élections.
    Mais ce sont les mêmes qui hurleront au compromis relativiste inacceptable concernant le FN et Marine Le Pen.
    Refusant tout compromis les mêmes aboutissent à la compromission : critiquant sans relâche le FN, JM Le Pen et Marine Le Pen, ils ont fait voter Sarkozy dans l’allégresse en 2007 et 2012, au non du moindre mal et contre le mariage homo……
    Qu’ils se soient grossièrement trompés ne leur a pas arraché une reconnaissance d’erreur, et ils recommencent dans la même voie avec Sens Commun au sein de l’UMP. Si ce n’est pas de l’acharnement dans l’erreur, peut-être est-ce du mercenariat ?
    D’où cet appel à la vigilance devant une fausse rationalité doctrinale dont le radicalisme et la pureté revndiquées cachent – mal – un ralliement au système, dans sa composante la plus médiocre, l’UMP.

  • Catholique & Français , 2 décembre 2014 @ 11 h 01 min

    Vous n’avez que sarcasmes pour les (vrais) gens de droite qui ont voté Sarkozy au deuxième tour de 2012, afin de préserver la France de la faune socialiste, pensant tout simplement qu’Hollande, ce serait Sarkozy en pire ! Je serais très curieux, à mon tour, de savoir ce que vous pensez des nombreux militants et dirigeants du Front National qui ont appelé, parfois sous cape, à voter Hollande contre Sarkozy au deuxième tour, en arguant du prétexte qu’il serait plus facile à combattre et à vaincre que Napoléon-le-tout-petit ? La politique du pire n’est-elle plus la “pire des politiques” ? Pour le reste, essayez, s’il vous plait, d’éviter de parler de ce que vous ne comprenez pas ou de présenter une caricature grotesque de gens qui vous dépassent et allez plutôt étudier, par exemple, Maurras et, si vous voyez ce que je veux dire, son… “empirisme organisateur”.

  • claude picard , 2 décembre 2014 @ 11 h 03 min

    @ PG

    Nous avons la même définition de l’extrême droite (le terme peut mériter un débat) et je suis jaloux de votre formule : “Un anti républicanisme sans nuances et un monarchisme fantasmé… conduisent à refuser l’action…”
    Je n’aurais pas mieux résumé.
    Je ne me suis pas étalé sur le sujet, car cela nécessiterait un article entier tant je pense que cette mouvance peut être néfaste au FN. Votre début d’analyse est très intéressante.
    Bien à vous

  • Tite , 2 décembre 2014 @ 12 h 06 min

    Monsieur Picard,
    Vous vous trompez dans votre analyse.
    Non, non, la France va très bien…
    L’insécurité ? Fantasme.
    La croissance ? En pleine ascension.
    Le chômage ? Un “petit” problème passager entrain de se résoudre.
    La Sécu, les assurances sociales et autres prestations ? En “refondation” pour des lendemains qui chanteront (faux).
    La politique ? Une démocratie exemplaire… primaires à l’UMP, saluées par la gauche et la “droite”.
    Le logement ? En plein boum. Assuré pour des milliers de “chance pour la France”.
    J’en passe et des meilleures.
    Toutes les raisons d’être optimistes, grâce à nos “élites” !

    Plus sérieusement, vous ne devriez pas prendre à la légère le soi-disant principe de “monarchie fantasmée”.

    Les royalistes en France sont bien plus nombreux que vous le pensez et sont des gens sérieux, les pieds bien ancrés dans leur époque.
    Cette idée de retour à la monarchie fait son chemin à grande vitesse grâce, entre autres, à Internet qui permet de “remettre les pendules à l’heure” et fait réfléchir les gens.
    De plus en plus d’articles à ce sujet, même de la part de personnes ayant pignon sur rue (journalistes, hommes politiques [même Kouchner y pense “Dans l’état où se trouve la France, c’est un roi qu’il nous faut” déclaré en aparté lors du déjeuner élyséen/commémoration débarquement ]…).

    Depuis de nombreuses années j’observe, j’analyse notre monde politique. Moi-même, pourtant élue de cette république, suis royaliste, comme beaucoup d’autres élus tels que des maires, des députés, qui ne disent rien (pour le moment), mais n’en pensent pas moins.
    De toute façon, cette république est entrain d’imploser et il faudra bien que nous trouvions notre secours et notre avenir ailleurs.

    C’est la Mission Divine de la France… remettre les choses à l’endroit et à leur juste place.
    J’ai confiance dans ce qu’il reste de bon sens dans le peuple français et ce peuple, vient de se réveiller.
    Cette lame de fond, rien ni personne ne pourra l’arrêter…

  • HuGo , 2 décembre 2014 @ 13 h 26 min

    ‘À quand la proportionnelle intégrale qui redonnera à la démocratie tout son sens en décomptant enfin le poids réel de chacun ?’
    retour avant la 5ème République et au cortège de toutes les magouilles politiciennes pré- et post-électorales, donc à la chienlit qu’avait jugulée De Guale…Vous donnez ainsi le coup pouce supplémentaire qui enfoncera la France plus encore !
    Ce faisant, plus sûrement ainsi, il n’y aura plus du tout une ligne d’action politique nette !

  • trahi , 2 décembre 2014 @ 13 h 54 min

    La FRANCE s’en va en ENFER en passant par le purgatoire!!!!Seule une intervention DIVINE pourra la sauver si elle veut bien se REPENTIR!!!

  • Ajax , 2 décembre 2014 @ 18 h 27 min

    Mais il est dit : “Aides toi et le ciel t’aidera” ou encore : “Demandes à Dieu de bénir ton travail, mais ne lui demandes pas de le faire à ta place”.

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