Chrétiens : vivons une laïcité digne de Saint Louis !

Dissipons tout d’abord une confusion soigneusement entretenue : la laïcité émanerait d’un Etat neutre, qui ne favoriserait aucune religion. Acteur impartial uniquement occupé du bien commun, le pouvoir découragerait toute expression religieuse dans la sphère publique et laisserait à chacun, dans son particulier, une totale liberté de choix.

Qu’en est-il en réalité ? Au nom de cet idéal hypocritement proclamé, l’Etat laïcard tente de convaincre les catholiques de taire leur foi dans l’espace public, de la vivre dans une « sphère privée » – non définie, mais vouée à se rétrécir sans cesse – de la ressentir comme une maladie honteuse. En même temps, il déploie, dans un espace public dont il s’est ainsi réservé le monopole, des moyens financiers et humains colossaux pour lutter contre son seul ennemi, la religion catholique. Pensons-y :
– l’ « éducation » nationale, financée par les contribuables, y compris les catholiques, est-elle autre chose qu’une immense arme de guerre contre la foi chrétienne ? Dans ses programmes, l’histoire commence en 1789. L’héritage chrétien de la France est sans cesse nié ou dénigré. Une autre religion y est enseignée sans nuances par un corps enseignant qui n’est pour une large part qu’un clergé athée et intolérant : les pseudo-“lumières” y sont vénérées sans aucune analyse critique, avec le plus parfait mépris des progrès de la connaissance historique. Ou encore un polythéisme de pacotille est déversé, à grand renfort de fonds publics, sur de jeunes âmes sans défense (culte du « progrès », du sexe sans amour, de l’avortement, des grandes « avancées » qui ne sont que le fatal pas en avant d’un peuple au bord de la falaise). Mais il y a l’enseignement catholique, me direz-vous ? Depuis la loi Debré, sa population scolaire est contingentée, bien en-deçà de la demande réelle ; ses programmes sont châtrés par une administration dont la haine antireligieuse n’échappera à personne, comme le prouvent sinistrement les incidents survenus récemment au lycée Gerson.
– les médias, lourdement subventionnés par la collectivité, et donc aussi par les chrétiens, sont dans leur quasi-totalité virulemment hostiles à la religion catholique. Le moindre bobard haineux est immédiatement répandu avec une complaisance de tous les instants. Chacun se souviendra des infâmes campagnes de désinformation massive lancées contre Benoit XVI. Certains ont retenu les basses imprécations qu’un homme public, repris de justice notoire se disant conservateur, lançait en boucle sur les ondes contre ce doux pontife.
– l’Agence France Presse, organisme d’Etat, se distingue par une partialité et une malveillance dignes du prodige.

Et l’on pourrait égrener ainsi à l’infini l’interminable litanie des hypocrisies pusillanimes mais vénéneuses de cette république prétendument impartiale et respectueuse des consciences.

Alors, que faire ?

Face à cette persécution larvée et non (encore ?) sanglante, comment réagir à l’égard d’un Etat et de forces qui veulent clairement la disparition de notre religion ?

La réponse est tout d’abord spirituelle. Elle est en nous. Mettons profondément dans notre vie le Dieu d’amour et de charité de l’Evangile, et faisons le briller à l’extérieur, tel un ardent soleil.

Mais aussi, faisons resplendir nos paroisses et diocèses. Plus d’un observateur naïf pourrait se demander si nombre de prélats, de prêtres, de laïcs engagés qui ont animé l’Eglise après Vatican II ne lui ont pas donné la grise couleur des murailles, comblant ainsi les désirs secrets de ses plus vigoureux adversaires. A nous de dire à nos pasteurs d’aujourd’hui, qui heureusement ont pour certains bien changé, qu’il est temps d’être visibles, et même voyants ! Montrons-leur le radieux exemple de leurs homologues des pays où la foi est opprimée plus ouvertement encore que chez nous.

Enfin, mettons la chrétienté dans l’espace public. Sans violence, mais avec une joyeuse et souriante insistance. Dans ce monde usé, laid et triste, faisons éclater sans cesse la joie et la beauté de la révélation chrétienne. Mettons aussi les rieurs de nos côtés, dans un pays qui a tant besoin de retrouver son humour. Utilisons l’esprit de Voltaire contre le poison de Voltaire, distillé par des gens qui ont perdu tant la raison que l’orthographe.

Comment s’y prendre concrètement ?

Chacun trouvera ses moyens. Permettez-moi de vous indiquer les miens. Mais votre imagination vous suggèrera sans aucun doute d’autres idées, plus brillantes, plus efficaces et plus drôles :

Prier dans les lieux publics, seul ou en groupe* : dire le chapelet dans la rue, dans les transports en commun, à la recette des impôts, dans la salle d’attente du médecin, dire le bénédicité au restaurant… Que cette prière ne soit pas une action identitaire, mais un acte profondément spirituel. Le geste désarçonne, mais un sourire fraternel adressé aux alentours fait comprendre au plus obtus, au plus rabique que c’est pour lui qu’on prie.

Mettre Dieu dans nos paroles : lancer, en quittant un restaurant bobo branché un vibrant et joyeux « Que Dieu vous garde ! » suscite l’étonnement, mais souvent aussi l’admiration des mutins de Panurge attablés.

Mettre Dieu dans notre vie quotidienne : en fixant un rendez-vous, au lieu d’indiquer une date du calendrier civil, proposons la fête d’un saint : « Voyons-nous à la Saint Jérôme ! » ou encore «  Etes-vous libre à la Saint Irénée ? » (c’est encore mieux si, après, on peut expliquer qui étaient Saint Jérôme et Saint Irénée).

Ne pas hésiter à surprendre : annoncer haut et fort que l’on milite pour l’abolition de la peine de mort. Vos interlocuteurs, surpris, vous rétorqueront que c’est fait depuis belle lurette, grâce la loi Badinter. La réponse est facile : cette sanction a été abolie, c’est vrai, mais uniquement pour les criminels les plus odieux. Les 220.000 enfants innocents assassinés chaque année sans jugement n’ont pas encore eu cette chance.

Multiplier les évangélisations de rue. Faire connaître à ce monde triste la raison de notre bonheur. Ne pas hésiter à la clamer à tue-tête. Mais, comme l’aurait dit Bernanos, sommes-nous, en ce qui nous concerne, vraiment sûrs d’avoir des gueules de ressuscités ?…..

La liste des tâches qui nous attendent est infinie, et bien mieux que moi, vous pourrez la compléter. Ce n’est qu’une vaste entreprise qui (re)commence !

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12 Comments

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  • 0 / 10
  • Catholique & Français , 4 juillet 2015 @ 15 h 52 min

    Si vous n’êtes pas Catholique, merci de passer votre chemin, de vous mêler de ce qui vous regarde (votre propre religion, votre idéologie, votre “secte”, votre club,votre loge etc… etc…) et de nous foutre la paix, à nous Catholiques ! Merci de votre compréhension !

  • Bainville , 4 juillet 2015 @ 18 h 05 min

    Cet article relève un peu le niveau des Nouvelles de France.

    Mais les articles iconoclastes sur la non historicité de Jésus sont une atteinte à l’intelligence et à la culture.
    Votre site ne se grandit pas en publiant de tels salmigondis.

    En réparation aux farces irrationnelles je donne ce lien sur la profonde rationalité et historicité de Jésus Dieu fait Homme.

    http://y-jesus.org/french/wwrj/6-jesus-est-il-ressuscite/10/

  • sweet soca , 4 juillet 2015 @ 23 h 04 min

    un homme bon mais qui montrait peut etre un peu son hostilité aux juifs c’est “normal” au vu de ce que Dieu nous a enseigné sur eux par le passé sur le présent et l’avenir.

    aprés les principaux rsponsables aujourd’hui sont les chrétiens eux même certains sont hypocrites dans leur croyance, ne croient pas sincérement en l’Un. ils manquent de culture, connaissance (théolog. ou non) et se permettent par dessus le marché de l’ouvrir, raisonner c’est en montrant l’exemple que l’on gagne le respect..
    a tous ceux qui s’imaginent repartir en croisade contre un tel, qu’ils sachent qu’ils sont aussi perdus que ceux qu’ils veulent affronter. car la chrétienté est politesse douceur et compassion. (tendre l’autre joue..).

    hélas au vu de l’histoire (des rois mauvais chrétiens et la chienlit depuis le XVIIIe siecle) j’ai bien peur que ce pays a été damné par Dieu je n’en ai pas connaissance mais l’égarement du pays semble tellement évident..

    maudits soient les dénégateurs.

  • peripathos , 5 juillet 2015 @ 12 h 55 min

    sweety soca

    No comment à votre commentaire doucereux et trop sucré …..qui se termine par une malédiction !!??

    Heureusement que la chrétienté n’est pas ce que vous dites , un espèce de marshmallow inconsistant . Mais vous n’avez sans doute pas bien saisi le concept

  • sweet soca , 9 juillet 2015 @ 17 h 47 min

    La france est damnée que je vous dit !
    une telle chienlit..

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