On a lu pour vous : “La sainte tunique d’Argenteuil” par François Le Quéré

Comment peut-on imaginer que cette tunique dont l’histoire est si trouble, soit celle du Christ ? Et que fait-elle à Argenteuil ?

Elle y est, de par la volonté du grand empereur Charles, qui l’avait reçu en cadeau de fiançailles de l’impératrice Irène. Vers 800 les deux empires d’Orient et d’Occident ont une opportunité unique de se réunifier. Il y a un projet de mariage entre les deux souverains qui sera détruit par la mort de l’impératrice. Mais la sainte tunique restera en France. Charlemagne l’offre à sa fille Theodrade mère abbesse du couvent d’Argenteuil.

Tradition concernant la sainte Tunique

Eusèbe de Césarée fait état d’un évangile des Hébreux, œuvre de 2000 pages de la secte des Ebionites. Il y est affirmé que c’est Pierre qui a reçu ce vêtement car Jean, appartenant à la caste sacerdotale, ne pouvait le détenir du fait de l’impureté du sang dont il était imbibé. Pierre l’aurait confié à Simon corroyeur à Joppé (Acte 9,43).

Pour Grégoire de Tours mort en 594 et Frégédaire mort en 660, la sainte Tunique a été découverte à Jaffa chez un « fils d’Israël » en 590/591. Très vite, vers 600, elle est transférée à Jérusalem et Constantinople.

En 1123, Héloïse était devenue mère abbesse du couvent Notre Dame d’humilité d’Argenteuil où elle avait été reléguée après qu’Abélard, un immense théologien séduit par son intelligence, sa culture et sa beauté, l’eut séduite. Hélas ! Fulbert, chanoine de ND de Paris, en conçut un vif dépit et fit castrer le pauvre Abélard. On raconte qu’à la mort d’Héloïse, on l’enterra dans la tombe d’Abélard qui ouvrit les bras pour accueillir sa bien-aimée.

En 1584, les calviniste ravagent non seulement l’abbaye où est détenue la sainte tunique mais encore la ville, livré aux flammes, ainsi que les moulins d’alentour. En bons chrétiens, ils pratiquent la célèbre politique anti cité de la terre brulée. Dieu merci, la sainte tunique leur échappe.

Eléments de preuve de son authenticité

Deux laboratoires prestigieux d’analyse au carbone 14 donnent avec certitude deux plages de date ; 530-650 pour l’un, et 670-880 pour l’autre. Par charité chrétienne à l’égard de ces scientifiques, on ne fera pas de commentaires.

Le textile est constitué de laine de finesse « moyenne », comme le sont celles retrouvées au Moyen Orient.

Le colorant de la tunique est constitué à partir d’un mordant qui est de la garance ; technique à l’alun, déjà très largement utilisé dans l’Antiquité.

Les analyses sanguines de la Tunique, des tissus du linceul de Turin, comme du suaire d’Oveido indiquent un sang de type AB. Celui de la tunique a subi une « situation traumatique extrêmement importante » ; on y retrouve des hématies déchirées, ayant perdues leur hémoglobine, ce qui qui peut signer la sueur de sang de l’agonie de Gethsémani. On y dénote également une forte déshydratation, ainsi qu’un épuisement musculaire signifié par une forte baisse d’ATP.

Les microparticules révèlent des grains de sable provenant des zones désertiques. De l’aragonite, retrouvé également sur le suaire de Turin, est très présent dans les pierres de Jérusalem. Des pollens ont permis d’identifier 15 espèces de plantes dont 7 présentes également sur le suaire d’Oviedo et 6 sur le linceul de Turin. Deux autres plantes que l’on retrouve en Palestine sont communes aux trois reliques : le tamarin et le pistachier. La laine est de mouton ancien non « mérinos ».

Les analyses ADN indiquent un homme dont la peau est blanche, les yeux marrons, et la chevelure brune. Les chromosomes Y du sang de la tunique correspondent également à des acotypes juifs du Proche Orient.

Bref, tout ceci pour dire que la probabilité que la sainte tunique ne soit pas celle du Christ est tendancielle de zéro. Quoiqu’en pensent les esprits forts et certains curés qui n’ont que mépris pour cette relique unique.

Il est plus que temps de se précipiter à Argenteuil. C’est le Christ, nu sur sa croix, qui nous y attend.

> La sainte tunique d’Argenteuil par François Le Quéré, éditions Artège

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9 Comments

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  • Charles , 8 avril 2016 @ 20 h 03 min

    Vous mettez le pied sur la queue des gros chats.

    Effectivement,comme pour le linceul de Turin,
    la théorie du faux suppose l’intervention d’un faussaire.

    Le faussaire à une époque donnée, aurait ainsi pris la peine de placer
    sur le tissu une série de fausses traces afin d’en prouver l’authenticité
    et donc d’en tirer un profit des pèlerins ainsi abusés.

    Il faut alors distinguer les “fausses traces visibles” aux 12 et 21 eme
    des “fausses traces invisibles” au 12 ème et “visibles” au 21 ème siècle..

    Tout ceci est assez logique sauf pour les “fausses traces invisibles”
    dont la visibilité n’est devenu accessible que récemment
    grâce aux nouvelles technologies des 20 et 21 eme siècles.

    On peut poser 2 questions simples;

    Q-1: Quel aurait été l’intérêt du faussaire d’insérer des fausses traces ,
    en réalité, invisible à l’oeil donc invisibles aux pélerins qu’il fallait berner ???

    Q-2 : Comment un faussaire du 12eme aurait il pu disposer de telles technologies du 21 eme au 12 eme siècle ou autre siècle à compter des premières preuves d’existence de ces pièces de tissus ????

  • Charles , 8 avril 2016 @ 20 h 25 min

    Mon pauvre abbé Arbez, vous vous fourvoyez….
    Reprenons au début au 1er siècle;
    Les contemporains du Christ n’ont commencé à croire en lui
    que du fait d’une conjonction de 3 grandes novations:
    1.La novation attirante de la logique chrétienne.
    2.La novation attirante des miracles “magiques”.
    le message du Christ est passé de personnes en personne
    du fait de la qualité du message associé à la “colle” des miracles.
    3. La novation attirante et sidérante d’un mort qui disparaît puis qui revient vivant devant des témoins dignes de foi en laissant pour seule preuve
    un linceul vide mais portant des signes visibles et invisibles…

    Ces actes “magiques ” en réalité réels et irréels du fait de Dieu
    avaient la fonction bien précise d’attirer et de crédibiliser le message.
    Point d’argent, point de Suisse.
    Point de miracles, point de messages car point de divinité.

    Les ennemis du Christianisme en sont d’ailleurs bien conscients.
    Ce qui provoque leur agressivité contre tout signe réel et contre les pélerins

    Exemple; allez à la fiche Wikipedia en français sur la Linceul de Turin.
    Essayez de faire passer un message neutre en tête de chapitre:
    A savoir, il existe une polémique et donc un débat sur l’authenticité.
    Ne prenez même pas parti pour les uns ou les autres,
    dites seulement que “‘il y a discussion sur l’authenticité”.

    Dans les 60 mn suivantes, vous aurez une intervention rageuse
    d’un policier de la pensée unique exigeant que la tête de chapitre indique
    dans les premières lignes que toutes les analyses scientifiques établissent
    que c’est un faux. Même si au fil des lignes vous découvrez que la théorie
    du faux n’est pas si évidente compte tenu du nombre d’informations.

    Voir le 5eme paragraphe sur le C14 qui refuse et interdit de mentionner
    la nature bi-textile (lin et coton) de l’échantillon qui fut découpé
    pour permettre les analyses au C14. Le linceul ayant été réparé au 14 après
    un incendie, les religieuse chargée du travail ayant utilisé du coton…
    Le reste du linceul (plus de 90 % de la surface totale)est entièrement en LIN.
    Aucun échantillon n’a été prélevé sur cette zone en pur LIN.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Suaire_de_Turin

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