Éric Zemmour : le cirque Cécilia Attias

Le Zemmour du vendredi. La tournée médiatique de Cécilia Attias, ex-Madame Sarkozy ? “C’est un événement planétaire”, se moque Éric Zemmour sur RTL. “Depuis plusieurs jours, c’est le sujet majeur qui hante les esprits, excite les curiosités au Congrès américain, aux Communes britanniques, sur la Place rouge, dans la Cité interdite, à la bourse de Hong-Kong, au fond des ruelles du Caire ou dans les faubourgs de Damas, entre deux massacres. Ce n’est pas la réélection de Merkel, les ennuis budgétaires d’Obama, les menaces israélienne contre l’Iran, l’arrivée des experts de l’ONU en Syrie, les massacres en Centrafrique ou même les querelles entre Valls et Duflot autour des Roms, non ! Vous n’y êtes pas du tout ! Tout cela est de la roupie de sansonnet à côté de ce qu’on nous annonce : Cécilia parle. Cécilia Attias, ex-Sarkozy, ex-Martin, ex-première dame de France, ex-sauveteuse des infirmières bulgares, ex-fantôme hagard de la Concorde, ex-star du Fouquet’s… Voilà donc revenue notre chère Cécilia de son exil doré à New York, et le monde haletant attend son témoignage, sa version, sa vérité. Le livre est d’ailleurs intitulée Une envie de vérité. Pas un soucis, une exigence de vérité, non, une simple envie… Comme une envie de chocolat ou d’un doigt de champagne. Le retour de notre héroïne est célébré en grande pompe par les troubadours médiatiques, qui exaltent la femme libre, la femme moderne qui a fait passer l’amour avant le pouvoir, la passion avant les honneurs, la femme qui a fait triompher l’amour, l’amour plus fort que la mort…

“Notre époque a fait de Madame Bovary, dont Flaubert se moquait si cruellement, une idole, un modèle, une icône, un exemple à admirer et à suivre.”

Les historiens de jadis auraient sans doute analysé avec sévérité les ravages qu’a causé cette banale histoire d’adultère sur l’état mental d’un président de la République, comment elle a pourri le début de mandat de Sarkozy en l’éloignant des Français et des devoirs de sa charge. Les journalistes politiques d’antan auraient, eux, étudié les contradictions idéologiques des Sarkozy : entre un Nicolas entonnant les discours patriotiques de Guaino et Buisson et le cosmopolitisme branché de Cécilia, qui se vantait naguère de n’avoir pas une goutte de sang français dans les veines. Les psychanalystes, les experts de la famille auraient, eux, naguère glosé sur l’équilibre de leur p’tit Louis, charmant petit garçon pris dans la tourmente, qu’on avait entrevu à l’Élysée, le jour de l’investiture de son père. Mais, grande ou petite histoire, rien de tout cela n’intéresse. Seule la passion de la femme libre est mise sous les projecteurs. Dans le même temps, sort sur les écrans parisiens un film à la gloire de Lady Diana. Cécilia, c’est une nouvelle Diana. Encore une femme libre et moderne qui va au bout de ses passions, sauf que pour l’Anglaise, la mort a été plus forte que l’amour. Notre époque a fait de Madame Bovary, dont Flaubert se moquait si cruellement, une idole, un modèle, une icône, un exemple à admirer et à suivre. Comme pour Diana, l’engouement médiatique autour de Cécilia révèle crûment l’évolution délétère de notre vie publique, où féminisation se conjugue avec psychologisation et pipolisation, où les citoyens sont transformés en midinettes pour mieux les aliéner. Un nouvel opium du peuple…

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14 Comments

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  • 0 / 10
  • Luc+ , 4 octobre 2013 @ 20 h 19 min

    Ouai ça sonne bien ! ‘ Le cirque Attias ‘ .

  • wanda60 , 4 octobre 2013 @ 21 h 32 min

    Franchement, j’en ai rien à péter !!!!

  • synok , 4 octobre 2013 @ 21 h 46 min

    C KI ?
    ps lui , l’autre ….

  • Auditeur Libre , 5 octobre 2013 @ 2 h 15 min

    On sait qu’Eric Z, de son propre aveu, n’a été “élevé que par des femmes”. C’est peut-être un besoin incurable de riposte qui l’a conduit à ce petit écart généralisateur vers la fin (“féminisation” : a-t-il une peur identitaire fixée ?).
    Toutefois, ce jour à 95%, c’est du bon Zemmour comme on le zemmait.
    Parce que sa dénonciation de cette nouvelle “visibilité courtisane” confinant à l’obscène et la privatisation de la Chose Publique est percutante et les références littéraires ou factuelles parfaitement pertinentes.
    La vision de Cécilia-Emma Bovary fait mouche ! Mais tous les politiciens contemporains ne sont-ils pas peu ou prou assignés à jouer les Rodolphe tandis que Charles Bovary-Toutlemonde pleure sur la trahison de son bulletin de vote ?
    Dans un même climat de mœurs transposé en mai-juin 1940, la maîtresse de Reynaud , Mme de Portes, tuée dans un accident d’auto vers Bordeaux, eût sans doute bénéficié de funérailles nationales tandis que la Wehrmacht déroulait tranquillement vers le Poitou…
    D’après les historiens le vrai Paul Reynaud subissait réellement l’influence de Mme de Portes mais dans le domaine politique, pas pour des bovarysmes comme de l’ex-Martin piquée par le maire de Neuilly qui l’avait primo-mariée !

  • Ampelius , 5 octobre 2013 @ 7 h 58 min

    La seule chose à retenir du feuilleton ultra pipolisé de la mère Attias c’est l’opium du peuple selon l’heureuse formule de l’ami Z, ajoutez-y la télé réalité, une bonne dose de foot, une pincée de porno, une école ravagée et maintenant gendérisée, une presse à plat ventre et vous avez un beau spécimen d’aliénation des masses. A tout prendre je préfère celle de la religion, la piété populaire avait sa grandeur!

  • France , 5 octobre 2013 @ 8 h 17 min

    La pauvre Cécilia devrait arrêter devrait arrêter de faire ses déclarations habituelles dans les journaux, où elle se montre sans tête sans cœur (et sans courage).
    Note : le cœur de Paris, affirme-t-elle, sont les Champs-Elysées, elle ne soupçonne même pas que pour d’autres, ce peut être le quartier latin, ou le quartier du Louvre ou de Notre-Dame…

  • Beresford , 5 octobre 2013 @ 8 h 38 min

    Zemmour toujours aussi pertinent! Rien à ajouter sinon le regret d’avoir entrevu l’auto satisfaction pathétique d’un F.O.G en ayant
    fait la “une” du Point ….Pauvre journalisme!

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