Comme une feuille morte…

Le Roi des Belges a donc approuvé la loi autorisant l’euthanasie des enfants. Un dimanche. En revenant de la messe ou avant de s’y rendre ? Détail sordide qui révèle un peu plus – si cela était encore nécessaire – l’état terrible dans lequel se trouve la patrie qui abrite l’Agneau mystique.

La Belgique a bien changé depuis le règne de Baudouin, plaideront les monarcho-notairistes… Ce n’est pas une excuse, c’est un aveu. Inutile d’accuser les loges. Ce sont le trône et l’autel qui ont failli.

De compromis en compromissions et de compromissions en collaborations, la Belgique a euthanasié sa conscience. Les princes de la Cité de Dieu et les princes la Cité des Hommes n’ont pas jugé le sang des petits suffisamment précieux pour donner un peu du leur. Il crie maintenant vengeance auprès du Maître.

“Son silence n’a pas fait de bruit ce triste jour de mars… Avec le temps il pourrait devenir assourdissant.”

Viendra le jour où, à Bruxelles, il faudra rouler la pierre du tombeau… Mais aujourd’hui c’est le temps du deuil.

Et ce pauvre Philippe, me direz-vous ?

Les hommes que la Providence distingue par leur naissance échappent rarement au drame de Pilate. À celui à qui on a beaucoup donné, il sera beaucoup demandé… Quand les circonstances sont tragiques, les actes des princes font d’eux des héros dont le bronze perpétue les traits ou des lâches dont l’unique espoir réside dans l’oubli.

Philippe a suivi l’air du temps. Comme une feuille morte. Homme public, chef d’État, héritier d’une dynastie, il n’échappera pas au jugement de l’Histoire. Son silence n’a pas fait de bruit ce triste jour de mars… Avec le temps il pourrait devenir assourdissant.

Lire aussi :
> Euthanasie des mineurs : le Roi des Belges face à l’Histoire
> Philippe face à l’Histoire : réponse à certaines objections
> Belgique : Vive le Roi ou vive le notaire ?
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48 Comments

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  • eric-p , 5 mars 2014 @ 5 h 00 min

    C’était un test.
    Nous en prenons note.
    La situation en France avec “Normal 1er” sur le “trône” de France n’est pas franchement meilleure….

  • JSG , 5 mars 2014 @ 5 h 58 min

    “…Le Roi des Belges a donc approuvé la loi autorisant l’euthanasie des enfants….”
    Si c’est vrai : déception…
    Ne pouvait-il pas s’abstenir s’eut été plus élégant me semble-t-il.
    Maintenant, au regard de la constitution de ce pays, était-ce possible ?
    En tous les cas c’est triste.

  • Véronique , 5 mars 2014 @ 8 h 10 min

    Un catholique et un roi de pacotille !
    Il me semble que son excommunication est de fait.
    Nous ne sauverons nos patries de l’emprise de Satan que par la reconnaissance officielle, donc politique de La Royauté du Christ sur celles-ci.

  • Aristote , 5 mars 2014 @ 8 h 48 min

    Une grande pitié au royaume de Belgique .
    Ceci dit la réflexion montre bien les limites de la morale de la conscience et de la politique du rassemblement : à force de ne pas vouloir diviser on se met toujours sur le plus petit commun dénominateur ; le problème est qu’en Europe et en Occident il finit par se réduire au néant .
    Une vie politique n’est plus possible dans ces conditions .
    D’un autre point de vue , il est vrai que le roi ne portera pas la responsabilité directe des euthanasies .
    Dernière réflexion : l’ Occident s’indigne du nazisme , mais en vient aux mêmes pratiques , Sécurité Sociale , médicalisation et hypocrysie en sus .

  • conneriephobe , 5 mars 2014 @ 9 h 16 min

    Moi ce qui me sidère c’est l’existence même de cette loi : il y a t-il donc en Belgique autant d’enfants en phase terminale et/ou en grande souffrance qu’il faille promulguer une loi pour les envoyer “ad patres” ???

    Non bien sûr.

    Tout cela fait partie d’un processus irréversible de culture de mort, après l’avortement, l’euthanasie des adultes handicapés qui coûtent trop cher et des vieux qui deviennent encombrants, les enfants nés ne seront pas épargnés.

    Après la Belgique, nul doute que d’autres pays suivront… car le Malin est aux commandes.

    En ce mercredi des Cendres, début du carême, les chrétiens doivent s’unir pour prier la Vierge Marie et demander son intercession, et prier aussi pour ce roi qui a cédé à la tentation du Mal en pensant faire le Bien.

  • Pascal de Roubaix , 5 mars 2014 @ 9 h 45 min

    Ah comme ce serait plus simple si notre Roi pouvait opposer sans problème son véto à toute tentative de législation qui heurte nos convictions catholiques !
    Ah comme ce serait beau qu’il prenne, envers et contre tous les dangers politiques, le risque de refuser de sanctionner une loi qui nous déplait à nous les catholiques, puisqu’il partage notre foi !
    Tout cela est très joli, mais un peu facile. Je voudrais répéter ici à tous ceux qui ont pétitionné pour faire pression sur son choix, que je comprends leurs espoirs mais qu’ils se trompent de combat.
    Il ne s’agit pas ici d’un acte d’une personne libre face à un choix libre et sous le contrôle de sa seule conscience. Il s’agit d’un acte officiel, posé par une personne, certes mais une personne qui tient un rôle bien précis, dans un cadre de normes constitutionnelles et légales complexes, qui cernent sa fonction, et tout ça dans un contexte d’équilibre politique extrêmement délicat.
    Limiter farouchement le dilemme à un simple ( ?) cas de conscience personnelle est de l’aveuglement volontaire pour ne pas dire une sorte de romantisme ultra qui manque de sagesse et d’honnêteté intellectuelle.
    Je répète une fois de plus que le constituant belge de 1830 n’a pas donné au Roi des Belges un rôle souverain. Ce sont bien les Belges qui sont souverains de la Belgique. Le Roi n’est intronisé qu’après avoir prêté serment d’allégeance à la Constitution et aux lois du peuple belge.
    Il est évident que ce n’est pas parce qu’il agit dans le cadre de sa « magistrature » qu’il ne doit pas obéir à sa conscience. Nous sommes bien d’accord. Mais sa conscience doit-elle lui permettre de ne pas tenir compte de celles de la majorité des Belges représentés constitutionnellement par une très forte majorité du Parlement ?
    Reste donc l’article 109 de notre Constitution qui dit : « Le Roi sanctionne et promulgue les lois. »
    Indubitablement le mot « sanctionne » indique bien que le Roi préside à la finalisation de toute nouvelle loi. Mais le constituant ne précise en rien les limites du pouvoir d’appréciation du Roi. Nous ne pouvons donc que nous référer à l’esprit du constituant. Celui-ci a conçu un système de séparation des pouvoirs dont il a confié la tête à une seule personne tout en conservant toute la souveraineté au peuple. Il est donc évident que, dans son rôle de Roi, Philippe 1er doit incarner la volonté de ce peuple.
    Par ailleurs, afin de garantir l’intangibilité du Roi la Constitution prévoit, comme chacun sait, qu’aucun acte du Roi n’a de valeur sans qu’un ministre, en le contresignant, n’en prenne la responsabilité politique. Dans le cas présent, non seulement aucun ministre et surtout pas le premier, n’aurait apprécié de devoir porter la responsabilité politique du refus de sanction royale, mais surtout, une non-sanction n’est-elle pas une absence d’acte plus qu’un acte ?
    Il ne nous reste donc plus qu’à imaginer les raisons impératives qui pourraient justifier que le Roi, au nom de la souveraineté du peuple belge, utilise ce « veto » que lui concède la Constitution sans en préciser les contours. Il me parait honnête de prévoir deux cas essentiels : une majorité de la population est trompée par le processus législatif et ne veut pas de cette loi ou bien, seconde hypothèse, la loi votée met en péril le pays et notre système de liberté porté et encadré par le constituant.
    A l’évidence nous ne pouvons que constater qu’aucune de ces deux circonstances n’existe aujourd’hui. Certains me rétorqueront qu’une loi qui met en cause la vie elle-même est, par le fait même, attentatoire aux libertés citoyennes défendues par notre Constitution. Et ce n’est pas faux, c’est même le coeur de la difficulté. Le malheur veut que les lois attentatoires à la vie elle-même existent et se succèdent à grand rythme depuis le 03 avril 1990, date funeste du vote de la dépénalisation de l’avortement.
    En 1990, le Roi Baudouin avait encore pu penser que la majorité des Belges étaient opposée à cette évolution et que celle-ci était intrinsèquement attentatoire aux libertés et à l’esprit de notre Constitution. Et il a agi en conséquence, avec sagesse et courage, et pourtant son geste n’a pu que retarder de quelques années les évolutions mortifères subséquentes dont son frère Albert II n’a pu que prendre acte.
    Nous aurons beau pleurer toutes les larmes de notre corps ou signer les pétitions les plus rageuses, nous ne sommes absolument plus en 1990. Aujourd’hui en 2014, la toute grande majorité des Belges est parfaitement indifférente à ce débat, les partis politiques sont favorables dans leur toute grande majorité à cette évolution, et plus personne, à part quelques milliers de clairvoyants, n’y voit la moindre contradiction avec l’esprit de liberté défendu par le constituant.
    C’est affreux mais c’est comme ça.
    Et c’est là qu’est le combat, là que nous devons unir toutes nos forces. Notre devoir aujourd’hui consiste à mettre tout en œuvre pour stopper cette horrible évolution en reprenant à notre compte et dans nos conduites tous les arguments d’amour et de bon sens qui vont remettre le droit de vivre, celui de donner la vie et d’être aidé à vivre jusqu’au bout, au sommet des droits de l’homme. Quand nous aurons fait notre part du travail, quand nous aurons renversé les tendances mortifères et retrouvé le bon sens, nous pourrons alors demander à notre Roi d’incarner à nouveau notre pays, ce pays où l’on cultive la véritable liberté.
    Pascal de Roubaix.

  • HuGo , 5 mars 2014 @ 9 h 46 min

    Deux royaumes (très petits) chrétiens, pionniers de l’euthanise des mineurs ! Les plus mortifères sont ces petits pays ‘chrétiens’, dé-christianisés, qui ne pensent plus pouvoir se distinguer des autres Nations que par ce genre de législation inepte qui affaiblit l’Occident et accélère son déclin.

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