Les JRE : droit et devoir de retrait

Est-ce bien Farida Belghoul qui a lancé l’initiative du JRE, le Jour de retrait de l’école ? Ma réponse est claire et nettement affirmée : ce n’est pas elle ! C’est – dois-je vous le donner en cent, en mille… à la façon de Mme de Sévigné ? – c’est François Hollande, président de la République.

En effet, c’est bien lui qui a usé et abusé de son pouvoir par Taubira et consorts interposés pour reprogrammer les jeunes esprits malléables en leur inculquant, dans le cadre autoritaire de l’école, des théories dont nous ne connaissons pas les résultats à long terme.

UN SOUTIEN INATTENDU

Alors oui, Mme Belghoul a bien eu raison d’apporter son soutien immédiat à François Hollande en lui montrant la marche à suivre : faire appliquer séance tenante le fameux principe de précaution, introduit dans la Constitution de la Ve République par une révision constitutionnelle du 1er mars 2005. Il affirme que : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »

Or l’environnement dont il est question, n’est rien d’autre que l’équilibre des fonctions naturelles des relations humaines et de la sexualité qui conditionne « peu ou prou » le devenir de l’espèce humaine. Et le JRE, n’est-ce pas une mesure provisoire et proportionnée ?

Sachons donc défendre les « chères petites têtes blondes… et brunes, et rousses, et vertes et bleues, et multicolores et diaphanes et… en ai-je oublié ? » en toute légalité, avec l’appui du président Hollande, garant de la Constitution. Je suis d’ailleurs étonné qu’il n’ait pas donné à Mme Belghoul un rôle bien marqué dans son nouveau gouvernement. Un oubli bientôt réparé j’espère ?

IL EXISTE DES PROTECTIONS LÉGALES

À tout hasard, si Monsieur Hollande ne suivait pas les conseils de Mme Belhgoul, d’autres approches légales ne sont pas à dédaigner.

LE RÈGLEMENT, C’EST LE RÈGLEMENT

Celle qui spécifie le nombre des quatre demi-journées d’absence à partir desquelles la machine administrative scolaire doit « questionner » les parents. J’espère que le calcul mental est toujours enseigné : une journée correspond à deux demi-journées qui sont inférieures à quatre. À tout hasard…

LE DROIT DE RETRAIT DU TRAVAIL

Celle du droit du travail, juvénilement adapté

de son article L-4131-1 : « Le travailleur alerte immédiatement l’employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection.

Il peut se retirer d’une telle situation.

L’employeur ne peut demander au travailleur qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d’une défectuosité du système de protection. »

Remplacez les mots travailleur et employeur par écolier et chef d’établissement : vous avez les bases d’une saine discussion jusqu’au haut de l’État, en passant par tous les intermédiaires. Nul doute que certains syndicats en deux, trois ou tant et plus de lettres viendront cautionner un élargissement des droits acquis…

LA PROTECTION DES ENFANTS AU TRAVAIL

D’ailleurs cette situation n’a pas échappé à la protection des enfants dans les spectacles.

On pourrait prendre comme base de discussion les mesures de protection obligatoires pour un enfant qui doit travailler dans une entreprise de spectacle. Le Référentiel pour l’examen médical préalable à l’emploi d’un enfant de moins de 16 ans dans le spectacle, les professions ambulantes, la publicité et la mode est une mine de pistes à suivre. Citons-le :

« Il faut connaître les contraintes physiques et psychiques imposées à l’enfant par l’emploi. Pour le spectacle-tournage de films, la lecture du scénario par le médecin et la connaissance du plan de travail préalablement à la visite médicale de l’enfant sont indispensables. Cela implique que ces documents de base du travail cinématographique, datés, soient communiqués au médecin au moins quinze jours avant la visite médicale qui doit donner lieu à la rédaction du certificat, pour que le médecin ait le temps d’en faire une lecture attentive avant de voir l’enfant et ses parents. Le temps requis pour la lecture d’un scénario est de deux à trois heures. Le plan de travail et la note d’intention précisent clairement l’histoire, le rôle de l’enfant, les conditions de tournage, le remplacement de l’enfant pour les scènes délicates […] Ils permettent au médecin et à la Commission consultative d’identifier les risques réels ou potentiels pour un enfant, de préparer les questions à poser à l’enfant et à ses parents. […] L’attention sera portée plus particulièrement sur les éléments suivants, dans le respect du code du travail et de la protection de la santé physique et psychique de l’enfant, éléments qui peuvent constituer une grille de lecture : absence de scène de nu et de scène d’amour (à noter que « la moralité » n’est pas du ressort du médecin mais de celui de la Commission. En revanche, cela peut lui permettre de percevoir un effet négatif possible sur la santé psychique de l’enfant en fonction de son âge,de sa maturité ou de ses antécédents). »

LE MÉDECIN DE FAMILLE

Mais qu’en est-il du médecin de famille ? Alors que nombreux sont ceux qui se plaignent de l’avalanche de certificats médicaux demandés pour les activités de plein air, les sorties au musée, les travaux pratiques, et bien sûr pour aller à l’école, ne serait-il pas temps, à l’occasion de ces programmes de reprogrammation des comportements naturels, de demander leur avis, leur suivi, éventuellement, un « vrai » certificat prenant en compte le suivi psychologique de l’enfant. Quelle qu’en soit la teneur, de bonnes questions auraient été posées dans une ambiance plus indépendante (au moins l’espérons-nous). Et si tel n’était pas le cas, il serait toujours temps de rechercher « son » médecin de famille.

LES CELLULES DE SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE

Reste encore une porte à ouvrir : celle des cellules de soutien psychologique, tellement mises en avant par ailleurs. Il en existe pour les témoins ou victimes d’accidents et d’agressions. Un député à proposé d’en créer pour les jurés d’assises. Elles sont parfois décriées, comme tout ce qui touche aux équilibres psychologiques. Il n’empêche : elles n’ont vu le jour qu’après des dizaines d’années pendant lesquelles les névroses traumatiques étaient niées… avant de forcer le mur du silence ou du mépris. Attendrons-nous des dizaines d’années pour que l’Éducation dite nationale revienne sur ses bévues ? Ici, l’enseignement de la lecture et de l’orthographe nous donne le droit d’être pessimistes.

UN PEU DE BON SENS

Mais au fait. Si l’État voulait bien s’occuper d’instruction et laisser l’éducation aux parents, tout ne serait-il pas plus simple ? Et plus… démocratique ? En ce cas, personne n’aurait besoin, ni de Farida Belghoul ni de François Hollande.

Il est des jours où l’on se prend à rêver sur des sujets graves, et à s’autoriser une pointe d’humour… tout en laissant quelques cailloux blancs.

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23 Comments

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  • Fleur , 5 avril 2014 @ 14 h 32 min

    Les chauffeurs de bus usent à volonté du droit de retrait à la moindre agression et il faudrait qu’on laisse nos enfants se faire agresser par les laveurs de cerveau psycho-castrateurs LBGT et j’en passe envoyés par Chatel et Peillon (UMPS !) dans leurs écoles (prétendument “sanctuaires” de la République), sans réagir ?
    Ah non ! Droit de retrait !

  • eric-p , 5 avril 2014 @ 15 h 45 min

    L’auteur de l’article a raison de mettre en avant l’exaspération des Français dans l’amplification
    des JRE.
    En réalité, elles auraient dû avoir lieu bien plus tôt:
    Au moment de l’introduction de la contraception dans les programmes de l’éducation nationale !
    En effet, que ce soit les catholiques ou les musulmans, nous n’avons pas nécessairement la même manière d’aborder ce type de question.
    De quel droit le ministère de l’éducation nationale a-t-il réussi à imposer cette idéologie sans que personne ne bronche ?
    On se le demande d’autant plus que les autorités catholiques n’ont pas bronché lorsqu’elles
    se sont vues imposer cette idéologie dans leurs propres établissements.

    L’initiative des JRE sonne donc comme un réveil….bien tardif.
    Malheureusement, c’est encore largement insuffisant:

    -Les catholiques n’ont rien fait d’autre que “protester” au moment de l’introduction de la théorie du genre dans les programmes du lycée.

    -L’introduction de la théorie du genre à Science Po, contrairement à ce qu’on veut bien nous dire, est un véritable scandale qui n’est toujours pas officiellement dénoncé pour ce qu’il devrait: Une théorie pseudo-scientifique au contenu idéologique marqué.
    Voilà où en est la patrie de Descartes sur le “brillant” contenu idéologique inculqué à nos futures élites ! Plutôt inquiétant….

    En réalité, une plainte contre l’Etat aurait dû être déposée quand on enseignait la contraception alors que l’épidémie de SIDA explosait !

  • Fleur , 5 avril 2014 @ 15 h 54 min

    C’est vrai. Cela fait des années que la culture de mort est introduite au pilon dans le crâne de nos enfants, et qu’on les y renseigne sur des comportements sexuels de plus en plus déviants et qu’on les pousse au vagabondage sexuel, etc.
    Et nos évêques (à part quelques exceptions vilipendées) sont toujours aussi muets qu’au moment de la loi Veil.

  • Smarties , 5 avril 2014 @ 16 h 07 min

    Dans le fond il était et il est toujours nécessaire de retirer l’éducation des enfants à certains parents, à ceux des parents qui n’ont pas les capacités, l’intelligence ou les qualités pour pouvoir transmettre autre chose à leurs enfants que l’obscurantisme ou le poids d’un héritage.

    Avant qu’elle ne soit dévoyée par le scientisme, par la propagande paternaliste, par la propagande atomiste, par le manichéisme anticlérical, par l’antiracisme, par l’homosexualisme, par le collectivisme etc. là était le but de l’Education nationale dans les premières heures de l’école républicaine.

    Il est donc nécessaire que les parents fassent la grève des écoles, le plus immédiatement et le plus massivement possible, mais il faut faire attention aux réseaux islamo-fascistes qui sont derrière Alain Soral, Dieudonné ou Belghoul et qui eux veulent retirer leurs enfants des écoles, pour des raisons illégitimes.

    S’il est évident que l’Education Nationale est devenue dangereuse, à contrario on ne peut pas prétendre avec manichéisme et absolutisme que l’éducation devrait systématiquement revenir aux parents ou à tous les parents.

    Ensuite, l’effondrement de l’école, même des écoles privées partout dans le monde, est dû à la société de la connaissance et à la précocité de la puberté en Occident, qui advient désormais vers l’age de 7 à 9 ans au lieu de 10 à 12 ans jusque là (à cause semble-t-il des perturbateurs endocriniens et éventuellement d’autres éléments comme les ondes radio, les chemtrails, la radioactivité ou encore un cocktail de tout cela).

    La figure paternaliste du professeur dans une école est désormais obsolète, mais ce n’est pas pour autant qu’il faille revenir à la figure paternaliste des parents qui feraient l’éducation de l’enfant, car tous les parents n’ont pas la capacité de transmettre ce qu’il est souhaitable de transmettre à un enfant.

    D’ailleurs, l’éducation elle-même est obsolète.

    Au lieu de mettre les adolescent dans des lycées puis des universités, ils devraient prendre leur baluchon et aller faire le tour du monde.

    Pour cela les parents et les retraités doivent cesser de garder tout l’argent pour eux, il faut supprimer les retraites pour que les jeunes puissent vivre leur propres expériences.

    Bref, tout cela dépasse de loin la seule question de l’homosexualisme dans l’Education nationale, car c’est bien plus large que cela, c’est une évolution complète de la civilisation et une rupture naturelle avec la marche du monde depuis des milliers d’années.

  • Fauvette , 5 avril 2014 @ 16 h 23 min

    Smarties, vous écrivez : “les parents et les retraités doivent cesser de garder tout l’argent pour eux” !!!
    Qu’est-ce que vous vous imaginez du rôle des parents pour écrire une telle stupidité ?
    Si vous aviez eu comme moi à élever une famille nombreuse, vous sauriez les tonnes de sacrifices consentis, en temps et en argent… et le dénuement qui se présente au moment de prendre sa retraite, quand on n’a jamais pu mettre un sou de côté, en raison du coup financier de chaque enfant !
    Votre premier § est tout aussi indigeste.

  • Smarties , 5 avril 2014 @ 17 h 36 min

    @Fauvette :

    Je regrette que vous résumiez mon précédent commentaire à cette seule remarque.

    Je sais bien les sacrifices que consentent les parents à l’égard de leurs enfants le plus souvent.

    Mais je constate que 80% des portefeuilles boursiers sont possédés par des retraités.

    Je constate que les retraités vivent au moins 20 ans aux frais de la jeunesse, dans une totale oisiveté, en se payant des vacances sur les routes du pays ou aux 4 coins du monde, aux frais de la jeunesse.

    Aux frais de la jeunesse, qui à cause des retraites ne peut pas vivre ses propres expériences, ni sa propre vie.

    La jeunesse est castrée.

    On place la jeunesse dans des lycées, puis dans des universités, on oblige la jeunesse à passer des diplômes… alors que cette jeunesse n’a pas encore fait l’expérience de l’indépendance et de la sexualité !

    Mettre des adolescents dans une salle de classe, alors que l’adolescence est faite pour apprendre la confrontation à la liberté et à la sexualité, est une totale erreur de l’Occident.

    Donc nous avons des jeunes qui rentrent très tard dans la vie active, parce que les parents ont interdit aux jeunes de vivre leurs propres expériences.

    Le parent ne doit pas dire, je te paie ton diplôme, le parent il doit dire, “voilà 10 ou 50 000 euros”, fais en ce que tu veux pour bâtir ta vie et je serais toujours là pour toi si tu commets des erreurs.

    Puis, lorsque le parent arrive à la retraite, il a alors bien vécu sa vie et c’est à ce moment qu’il doit léguer l’héritage aux enfants, bien avant sa mort.

    Les parents imposent à leurs enfants la norme du diplôme, puis, une fois que les parents sont à la retraite, alors même qu’ils sont en pleine force de l’age à 60 ou 65 ans, ils demandent aux enfants de verser une rente pour la retraite, ce qui interdit à l’enfant de pouvoir financer sa propre vie et ses propres rêves, alors que le parent conserve tout l’héritage !

    Ce n’est pas à la retraite qu’on doit vivre ses rêves !

    C’est pendant la jeunesse !

    C’est pendant la jeunesse qu’on a le meilleur cerveau, le meilleur corps etc.

    Les neurosciences vont peut-être bientôt prouver que le pouvoir doit revenir aux moins de 27 ans.

    A l’échelle de la civilisation occidentale, les parents, les vieux bouffent le pays comme la jeunesse et ils ne l’emporteront pas au paradis.

    Une société dans laquelle les parents en retraite ne donnent pas l’héritage aux enfants pour que les enfants puissent vivre leur propre vie, mais dans laquelle les parents en retraite prétendent vivre les expériences à la place de la jeunesse, en volant la vie des jeunes, est une société malade.

    Et comment la jeunesse pourrait-elle se révolter lorsque l’age médian sera à 60 ans…

    Chez les africains par contre, les retraités restent à leur place et l’immense jeunesse jouit de tout l’argent des parents pour prendre le monde…

    Ma réponse est volontairement manichéenne, mais je crois que vous aurez compris que je voulais dire que la balance aujourd’hui penche trop en faveur des parents, des retraités et des plus de 50 ans… même si je sais très bien l’immense attachement des parents pour leurs enfants.

    Donc, dans l’effondrement du système scolaire, il y a aussi tout cela.

  • ranguin , 5 avril 2014 @ 18 h 26 min

    Ne vous en déplaise, les retraités sont d’anciens parents qui se sont saignés corps et âme pour élever leurs enfants.

    En ce qui me concerne, je ne comptais pas sur l’école pour tout faire. Alors laissez nous nos retraites, elles sont suffisamment ponctionnées. A notre époque ont travaillait 49 heures par semaine au minimum, la CAF ne nous aidait pas outre mesure. On faisait avec ce qu’on avait.

    Alors Smarties, lâchez les baskets des retraités. Ils ont largement donné.

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